La Came à l'école

André Truand a choisi l’école secondaire Mont-de-Lasalle à Laval pour servir de cadre à son intrigue. Située en bordure de la rivière des Prairies et adossée à un vaste parc, elle domine le quartier Laval-des-Rapides, paradis du Québécois qui rêve d’habiter une banlieue desservie par le métro de Montréal.

Le milieu n’est pas pour autant une oasis de paix. Comme partout ailleurs fourmillent les activités criminelles qui visent la clientèle adolescente. Le pusher de l’école fait des affaires d’or d’autant plus que c’est un élève qui opère ce commerce illicite auprès de ses pairs. Mais voilà qu’un bon jour, on le retrouve assassiné sur le terrain de cet établissement scolaire. Les détectives Danseret et Dumulon, responsables de l’enquête, croient pouvoir classer le dossier en criant ciseau.

Ce tandem aguerri s’amène donc au Mont-de-Lasalle. Contrairement à ce qu'il prévoyait, la résolution du crime ne sera pas aussi expéditive que prévue à cause du peu d’indices dont il dispose. Les meurtres s’enfilent même à un rythme vertigineux. Les médias rient de la déveine des deux comparses, et la population lavalloise s’affole. Tout va si mal que la serveuse du Bon-Beigne-Café s’inquiète aussi de la tournure de cet événement qui démoralise au plus haut point ses deux meilleurs clients. Au Québec, il est reconnu que les policiers sont de grands consommateurs de beignes (beignets). Comme la situation s'eenvenime de jour en jour, un adolescent futé décide de mener une enquête parallèle. Un mégot de cigarette ramassé au hasard le met sur une piste où la réalité n’a rien à envier aux légendes urbaines.

André Truand donne aux polars, qui finissent tous par se ressembler, un souffle fantaisiste teinté d’humour, de dérision même. Les amateurs purs et durs du genre sourcilleront devant les dérogations aux règles du genre, mais les autres apprécieront la vivacité du style, la cadence du récit, la crédibilité des personnages et la richesse d’une écriture qui sait garder sa simplicité. Le plus intéressant reste l’exploitation que l’auteur fait d’un quartier et de son école secondaire. Il les rend vivants au point d’en faire la voûte de l’œuvre. Il a évité la mode branchée de l’heure qui veut que le polar s’attarde à des psychopathes assoiffés d’hémoglobine. Enfin, un polar qui ne glorifie pas le meurtrier.

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  UNE DOUZAINE DE BEIGNES POUR LE SERGENT

  de Truand , André
  Québec Amérique
  ISBN : 9782890379497 ; 26,59 € ; 01/01/1998 ; 352 p. ; Broché

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