La Bête à sa mère de David Goudreault
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Tendre Tordu en quête de sa mère
Avec Grand Corps Malade, David Goudreault s’est illustré sur les scènes de Paris, méritant même le championnat de slam. Déjà poète, il s’est récemment attaqué au roman. Il en a écrit tout un avec La Bête à sa mère. Une œuvre inspirée de son métier de travailleur social. Il en a traité des cas qui l’ont amené à creuser la dynamique des tordus. Les comprendre n’appelle pas l’absolution, mais, par contre, connaître le sentier qui conduit aux dérèglements facilite la tâche des intervenants qui ont comme mission de remettre leurs protégés sur les rails.
Ce roman se présente comme le journal d’un jeune asocial qui confine les aventures malheureuses de sa vie. Dès quatre ans, il assiste aux tentatives de suicide répétées de sa mère. « Elle mourait souvent », confie-t-il. À sept ans, la DPJ (Protection de la jeunesse) lui enlève la garde de son fils. C’est la tournée des familles d’accueil, plus intéressées à garnir leur gousset que de veiller au bien-être des enfants. Laissé à lui-même, le petit héros applique le code de survie en milieu hostile. Débute alors un comportement répréhensible pour suppléer au manque d’intérêt dont il est victime. Il se transforme en petite peste partout où il passe. Les milieux familiaux et scolaires ainsi que les animaux deviennent les cibles de sa révolte. Les hamsters et les chats paient de leur vie sa désorientation.
En vieillissant, son esprit ne connaît pas d’apaisement. Jeune homme, il choisit toutes les béquilles pour affronter son sort : drogue, amphétamine, alcool, masturbation, mutilation, sexe et jeux vidéo sapeurs de pécule. Peu lui chaut. Le cambriolage est tout indiqué pour camoufler sa descente en enfer. C’est une bête monstrueuse qu’aucun remords n’ébranle. Seule l’obsession de retrouver sa mère qu’il n’a pas vue depuis plus d’une décennie peut s’avérer salvatrice. Grâce à une barmaid, il croit l’avoir localisée dans la ville de Sherbrooke.
C’est le départ pour l’Estrie, où il décroche un emploi à la SPA en se trafiquant un faux diplôme. Ironie du sort, il est mandaté pour protéger les animaux de la région. Il se tire même bien d’affaire en exerçant un métier qu’il ne connaît pas. Ce sont les retrouvailles qui le motivent avec une mère qu’il idéalise. Il l’espionne d’abord et la harcèle par la suite en allant frapper à sa porte. Il échafaude des plans d’une vie remplie de bonheur avec une génitrice qu’il comblerait de son amour filial. Il mène une vie en noir et blanc, mais il rêve en couleurs.
Le héros est rebutant, mais l’auteur dédramatise la situation en recourant à un ton qui tourne les yeux vers les véritables enjeux mis en cause. La santé mentale du jeune homme est fortement hypothéquée. Il ne faut pas désespérer pour autant. Le salut est toujours possible. Sous la carapace, les bons et les mauvais sentiments se livrent un combat à finir. La tendresse qui anime le héros est sa meilleure garantie contre l’ombre de son cœur, un cœur aimant qui ne sait pas comment aimer. Il paie cher sa conduite altérée par la névrose.
Le premier exercice romanesque de David Boudreault est une réussite. C’est écrit avec un esprit compatissant et aucunement naïf. La belle écriture de l’auteur donne de la classe à son œuvre. Une écriture directe, maîtrisée, voire poétique. Ça donne un tout harmonieux qu’un humour particulier rend agréable en mêlant volontairement la source de ses références. Si le héros fredonne L’Été indien de Michel Fugain, tous ont reconnu Joe Dassin sous l’impropriété de l’attribution.
Les éditions
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La Bête à sa mère
de Goudreault, David
Stanké
ISBN : 9782760411708 ; 32,37 € ; 27/04/2015 ; 232 p. ; Paperback
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Trop de négativisme
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 21 mai 2018
J'aime vraiment pas, ça te dérange ?
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 20 septembre 2015
Et la voix du bouquin ne me convient pas non plus. Oh bien sûr je trouve ça normal qu'il plaise à d'autres, les ploucs ont souvent des goûts plutôt byzarres et quand ils ne nous ressassent pas à la radio les éternels "fils et filles de" ou alors la grosse blonde fille à papa de l'extrême-droite, au lieu de ça ils nous imposent des tâcherons du genre; qui pensent que pleurnicher de manière misérabiliste c'est plein d'avenir. Bien sûr je trouve aussi que ce type qu'on appelle "Grand Corps Malade" a un peu de mérite, et même parfois un tout petit peu de talent - d'ailleurs je le préfère au gros Biolay, qui pour sa part ne sent plus sa grosse tête "politiquement correcte" dans le monde entier: Mais en même temps, chacun sait qu'en général la France et la musique ça fait deux en général, non ? Demandez donc à Wolfgang...
Et je ne parle même pas de ce rap grossier et infâme sinon stupide que les masses écoutent en choeur, sans doute pour mieux éduquer leurs gamins et gamines à danser la zumba je ne sais pas trop en fait. Mais c'est soit l'un l'autre, de toute façon et je le pense vraiment (je précise car bien souvent un ou une pauvre frustré(e) rajoute très lâchement des lettres dans mes critiques de CL sans doute pour en changer le sens. C'est tout ce qu'ils ont trouvé pour me contredire, visiblement....)
Donc non désolé je suis déja parvenu à la fin du bouquin et ça ne m'a pas convaincu de l'acheter. Dommage. Tiens sur l'autre pile il y a l'histoire de MC Jean Gab'1: ça m'intéresse déja un peu plus...
Je vais la lire attentivement pour savoir si ça vaut vraiment le coup de l'acheter !
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Commentaire inapproprié | 1 | Libris québécis | 21 septembre 2015 @ 16:18 |