Venise n'est pas en Italie de Ivan Calbérac
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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La bluette d'un ado triste
Emile s'ennuie quelque peu à Montargis, et a un peu honte de provenir d'une famille désargentée. Ses rêves lui paraissent inaccessibles. Et puis, la rencontre de Pauline éclaire sa vie, le moindre de ses sourires vient illuminer sa terne existence. Naît un amour maladroit et fragile, mais partagé, d'où il s'ensuit un projet de voyage à Venise.
Et c'est là que les problèmes commencent, voire continuent : les parents d'Emile s'invitent au voyage, avec un motif et des volontés assez particuliers. Gentils et aimants, ils se montrent aussi lourds que maladroits.
Ironie et émotion alternent constamment dans ce roman.
Cette oeuvre détient bien un petit charme, une fraîcheur tenant à l'écriture au style juvénile, censé provenir du protagoniste, qui en est le narrateur. De jolies émotions sont décrites, mais que de déceptions, pour lui comme pour le lecteur. Que de prosaïsme, que de considérations bassement matérielles viennent réduire le bonheur de cet adolescent déjà en proie à la déprime. J'avoue avoir éprouvé de l'ennui, à cette lecture, malgré certaines qualités. Je crains que ce livre ne me laisse pas beaucoup de souvenirs.
Les éditions
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Venise n'est pas en Italie [Texte imprimé] Ivan Calbérac
de Calbérac, Ivan
Flammarion
ISBN : 9782081299658 ; 18,00 € ; 11/03/2015 ; 288 p. Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Bene, bene
Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 51 ans) - 26 juin 2019
Certes il y a des moments où on trouve les choses écrites un peu faciles mais globalement l'histoire est bien menée, distrayante et même drôle par quelques saillies de qualité.
On embarque avec plaisir avec la famille dans la quête d'amour adolescent du petit dernier et on ne le regrette pas
Savoureux !
Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 78 ans) - 22 août 2018
Bien sûr cette randonnée a des allures de conte mais avec également beaucoup de réalisme. L’adolescent oscille sans arrêt entre le pour et le contre pour toutes ses décisions ; il a «honte» de ses parents qui vivent dans une caravane sur un terrain qui devrait être destiné à la construction d’une maison , mais voilà ça dure, car on leur refuse le permis de construire pour des raisons de préemption de la ville et donc la famille campe.... au bord d’un grand trou qui devrait être les fondations de la maison.
Le récit, écrit sous forme de la rédaction d’un journal par l’adolescent Emile, est très bien emmené car il dévoile au fur et à mesure avec un sens de l’effet de surprise (on voit que l’auteur est aussi un auteur de théâtre) des éléments et faits de sa vie au sein de sa famille mais aussi de son lycée.
Il est vrai que la famille d’Emile n’est pas ordinaire et on peut comprendre son désarroi. Mais il l’aime fort et c’est bien cet amour et le fait qu’il n’ose pas la montrer qui le tourmente sans arrêt.
Il tombe amoureux, avec beaucoup de délicatesse et de discrétion, d’une fille de son lycée ; mais Pauline est de famille riche... tant pis, Emile ne s’avoue pas vaincu et il va accepter son invitation à le rejoindre en Italie à Venise pour les vacances de Pâques. Et c’est là où ça va se corser car, alors qu’il pensait y aller en train, ses parents veulent le conduire avec leur caravane et passer quelques jours de vacances...
Les sentiments, les peurs, les tourments de l’adolescent sont bien observés et c’est souvent très drôle. Belles réflexions aussi sur les comportements humains qui, il est vrai, sont peut-être au-delà de celles d’un adolescent de 15 ans ; mais Emile est doué même si il ne le sait pas et surtout il n’est pas prétentieux, ce n’est pas parce qu’il a honte de sa famille qu’il se sent supérieur, non il est comme tous les adolescents il a peur de n’être pas accepté par les autres élèves car ses parents, tous originaux qu’ils soient se sacrifient pour qu’il puisse faire ses études dans un «bon» lycée.
«Ma mère, c’est un peu comme les divisions à l’école primaire, il manque un peu la retenue»
«Les mots, sur du papier, c’est du silence qui parle, c’est le début de la poésie».
Voyage donc, rocambolesque à souhaits, un peu initiatique, qui doit se terminer à Venise afin qu’Emile puisse assister au concert dans lequel Pauline joue du violon...
Veneziano a trouvé des considérations «bassement matérielles», moi j’ai trouvé qu’elles étaient bien vues et pleines de tendresse ; sur l’autoroute à un arrêt :
«On a tout ce qu’il faut dans la voiture. Mais il y a un phénomène absolument inexplicable, c’est que même si on a un paquet de «Petits écoliers» dans le coffre, j’ai envie que ma mère m’achète celui de la station-service, pourtant identique. C’est absurde, non? J’ai bien réfléchi à la question, je crois que c’est carrément le talon d’Achille de toute l’espèce humaine, vouloir ailleurs ce qu’on a déjà chez soi, et ça fout un bazar pas possible, à l’échelle internationale...»
J’avoue que ça m’a rappelé des souvenirs ; et aussi le fait qu’on ne veuille pas montrer l’endroit où l’on vit parce qu’on en a honte... même si on adore ses parents !
Alors ce petit livre a été pour moi un vrai moment de bonheur, une vraie détente après la lecture de livres lourds chargés d’Histoire et d’émotions. Il existe des livres qui font du bien... heureusement !
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