Eloge du blasphème de Caroline Fourest
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités
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un réquisitoire implacable
« Eloge du Blasphème »
De Caroline Fourest
Edition Grasset
184 pages
Mai 2015
Le courage ou la lâcheté : il faut choisir !
Caroline Fourest, essayiste et journaliste revient sur les actions terroristes de janvier 2015 pour analyser la situation actuelle et tordre le cou à toutes les interprétations prétendument anti racistes.
Elle passe en revue tout le spectre politique de ceux et de celles qui veulent se singulariser en affirmant ne pas « être Charlie », qu’il s’agisse de Denis Tillinac trouvant le slogan trop à gauche ou Badiou reprochant à « je suis Charlie » le contraire.
Comme elle l’a fait pour tous ses ouvrages, l’auteure ne se contente pas de dénoncer les « idiots utiles » ou les complices objectifs des terroristes, elle explique et argumente.
Revenant assez largement sur l’histoire de Charlie et sur le jugement critique de certains accusant ce journal d’être « islamophobe » et même anti musulman, elle commence par rejeter ce qualificatif pour rappeler, preuves à l’appui que Charlie ne consacrait que 4% de ses couvertures à l’islam.
Quant à « l’islamophobie », terme utilisé par les islamistes pour empêcher toute critique de la religion :
« De quoi parlons-nous ? Sémantiquement, ce mot ne désigne par la « phobie » envers les musulmans mais envers l’islam : « islamo-phobie » et non »musulmano-phobie ».
Ceux et celles qui dénoncent « l’islamophobie » et confondent la critique d’une religion au rejet de femmes et d’hommes en fonction de leurs origines et de leurs croyances, ils soutiennent, de fait, les tentatives qui visent à instaurer en France le délit de blasphème !
Les discours misérabilistes qui affirment que c’est la misère qui expliquerait l’existence et le développement d’un islamisme radical en France sont démentis par la réalité et par Chabane Kouachi, le frère des tueurs : « Mes frères ne peuvent pas dire qu’ils sont arrivés là parce qu’ils étaient orphelins. Je le suis aussi, et je ne suis pas comme eux. » .
Caroline Fourest n’est pas tendre avec les « islamo-gauchistes », c’est-à-dire avec ceux qui, à gauche de la gauche manifestant parfois avec les islamistes, ont mené campagne contre l’interdiction du voile islamique dans les écoles en s’affichant avec des islamistes.
En effet, ces militants qui ont critiqué les choix de Charlie confondent les dessins anticléricaux qui se moquent des cléricaux et des « églises » et les caricatures antisémites d’hier ou anti arabes.
Ils confondent le droit à la haine et le droit au blasphème, rejettent la « Lumière » pour s’acoquiner avec les Tariq Ramadan et autres islamistes.
Elle n’oublie pas non plus dans son ouvrage de s’en prendre à l’autocensure à l’anglo-saxonne qui a conduit les journalistes à refuser de montrer les caricatures parus dans Charlie….
Cette autocensure est d’ailleurs dénoncée, à juste titre par la mère, Mia Farrow du célèbre journaliste : « Désespérant que plusieurs stations télé américaines aient choisi de ne pas montrer les nouveaux dessins de Charlie Hebdo. Quand nous reculons, le terrorisme gagne. »
Oui, le courage ou la lâcheté : il faut choisir !
Jean-François Chalot
Les éditions
-
Eloge du blasphème: essai
de Fourest, Caroline
B. Grasset
ISBN : 9782246853732 ; 17,00 € ; 29/04/2015 ; 198 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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« Les croyances des uns sont presque toujours les blasphèmes des autres »
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 9 décembre 2015
Retour sur « l’affaire des caricatures » mais surtout sur les événements de Charlie en janvier 2015, avec le rappel des réactions en direct,
- certaines bien hypocrites et visant à excuser la tuerie en culpabilisant les victimes,
Certains veulent « blesser les laïques en feignant de viser des racistes » et par là même, « trouver des excuses aux tueurs »
- d’autres plus sincères et mesurées, mais assignant des limites aux dessins satiriques.
Tout cela donne l’occasion à Caroline Fourest de défendre des positions fermes, voire intransigeantes, mais aussi de régler quelques comptes au passage.
Elle rappelle que le dessin satirique n’est pas une incitation à la haine comme peuvent l’être des graffitis injurieux ou des profanations de monuments symboliques. Il faut réfléchir sur l’intention et le contexte.
Caroline Fourest se pose aussi cette question incontournable : D’où vient l’appétit pour le djihad :
« il fournit un sens et de l’adrénaline aux frustrés rêvant de voyager, de tirer à la kalachnikov et d’avoir des esclaves sexuelles. L’explication patriarcale paraît en tout cas bien plus valable que l’explication sociale ou culturelle ... »
A mon avis ce livre aidera chacun à se former son opinion, bien que le sujet ne soit pas épuisé par beaucoup d’arguments.
Qui connaît les violentes critiques adressées aux religions par les écrivains du XVIII e siècle ( d’Holbach, le curé Meslier, Voltaire) verra à quel point on est en recul avec l’autocensure « à l’anglo-saxonne » qui dissuade d’aborder des sujets réputés tabous.
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Eloge du blasphème : la bataille perdue ? | 1 | Colt | 5 mai 2015 @ 13:16 |