Historiquement correct : Pour en finir avec le passé unique de Jean Sévillia

Historiquement correct : Pour en finir avec le passé unique de Jean Sévillia

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par CCRIDER, le 13 janvier 2004 (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 132ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 6 727  (depuis Novembre 2007)

Les peuples heureux n'ont pas d'Histoire

Dans cet excellent livre , Jean Sévillia passe en revue 13 grands faits ou problèmes historiques qu'un certain courant de pensée , pour mieux étayer sa démonstration , a déformé , truqué souvent de façon grossière . L'auteur fait oeuvre de salubrité intellectuelle en replaçant les évènements dans leurs contextes , en corrigeant les erreurs et en montrant ,qu'en général ,tout a rarement été tout noir ou tout blanc , mais plutôt uniformément gris et que les torts , la plupart du temps , étaient partagés .Manichéisme , quand tu nous tiens ...
On fait de nombreuses découvertes dans ce livre : l'anti-sémitisme de Voltaire , par exemple , l'intolérance des philosophes du XVIIIème , la méfiance des révolutionnaires envers le peuple ...etc..."C'est une erreur de croire qu'on honore sa patrie en calomniant ceux qui l'ont fondée" a dit Renan . De combien d'erreurs semblables le politiquement correct ne s'est-il pas rendu coupable ? Un livre à ne pas rater ne serait-ce que pour l'honnêteté de la démarche .D'autant plus que dans le domaine historique , seuls les faits établis sur des documents doivent être pris en compte . On ne devrait donc pouvoir leurrer que les naïfs et les illettrés .
Un livre clair , facile à lire et qui remet les pendules à l'heure . On en redemanderait même .

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Les éditions

  • Historiquement correct [Texte imprimé], pour en finir avec le passé unique Jean Sévillia
    de Sévillia, Jean
    Perrin
    ISBN : 9782262017729 ; 22,00 € ; 10/04/2003 ; 455 p. ; Broché
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Ecoeurant !

1 étoiles

Critique de Arundhati (, Inscrit le 9 octobre 2005, 63 ans) - 14 décembre 2005

Décidément, les bouquins les plus vomitifs trouvent d'ardents défenseurs !
Le négationisme pour ce qui concerne la Shoah étant trop risqué, Sévilla s'attaque par la petite porte à tout ce qui peut avoir l'air "de gauche" s'en aucun discernement, et tente de réécrire l'Histoire à sa façon.
Sous de prétendus airs documentés, ce livre n'est qu'un ramassis d'incohérences et d'inventions.
Du négationisme donc, mais à la petite semaine, minable et lâche, d'un auteur fascisant qui n'a pas le courage de se dévoiler tout à fait.

Mise au point historique

9 étoiles

Critique de Manu_C (, Inscrit le 19 août 2004, 55 ans) - 12 décembre 2005

Soyons honnêtes, M. Sevilla nous donne une vision éclairée de notre histoire en dénonçant son principal travers : la lecture particulière qui en a été faite au cours du siècle dernier, une re-lecture marxiste et anti-cléricale.

Restons honnêtes, M. Sevilla est journaliste au Figaro ce qui donne une teinte particulière à l’ouvrage et reste cohérent avec ses propos.

A moi d’être honnête (tout cela respire décidément l’honnêteté), j’ai beaucoup apprécié l’ouvrage qui démystifie nos cours d’histoire et la teinte révolutionnaire et sociale qui les caractérisent, comme si la lutte des classes et les abus du clergé avaient 2000 ans…

Loin d’en dénoncer l’absurdité du rendu, la principale qualité de l’ouvrage est de repositionner les événements dans leurs contextes, ce qui les rend beaucoup plus cohérents ; je prendrai comme exemple le conflit entre catholiques et protestants qui nous présente ces derniers comme les martyrs de l’opération ; comme le dit l’auteur, il y fort à parier que ces derniers auraient subi la même vindicte de nos jours s’ils étaient sortis vainqueurs et que les catholiques seraient les martyrs. Autre exemple, et de taille, l’inquisition qui se révèle infiniment moins meurtrière que l’on ne souhaite le laisser entendre ; là aussi, remercions l’auteur de nous préciser que le contexte de l’époque fait que la suppression physique des hérétiques (dans des quantités très mesurées) est dans l’ordre des choses, encore une fois « contextuellement ».

Ce qui faut donc en retenir est que chaque situation relatée de façon honnête doit s’accompagner de son contexte détaillé… et que ce contexte, s’il apporte un éclairage, n’excuse rien !

mISE A

10 étoiles

Critique de Enzo (, Inscrit le 21 novembre 2005, 55 ans) - 11 décembre 2005

Dans cet épais ouvrage, Jean Sévilla passe en revue les mensonges qui continuent encore à sévir sur telle ou telle période historique. D’une prudence de lynx sur la Seconde guerre mondiale (il sait jusqu’à où ne pas aller dans la recherche de la vérité), il remet « l’histoire à l’endroit » pour reprendre le titre d’une chronique célèbre de Bernard Lugan. Féodalité, croisades, Inquisition, Ancien Régime, Guerres de Religion, Révolution, Commune, église catholique en France, Décolonisation, Guerre d’Algérie… Sévilla reprend tous les mythes inculqués par la gauche et les démontent un par un. Savez-vous que le Moyen-Age, époque soi-disant barbare, était au fond plus libre que notre République contemporaine ? Bien entendu, Sévilla fait un sort à la propagande républicaine et à la légende noire du Moyen-Age : le droit de cuissage, le droit de prélassement, le droit de ravage, l’obligation faite aux serfs de battre l’étang pour faire taire les grenouilles sont autant d’inventions forgées et colportées par les Républicains. Le serf a plus de droit que le paysan libre du XIXe siècle et les « corvées » ne lui prenait que quelques jours par an. A comparer avec le nombre de journées de travail que nous vole l’état par le biais des impôts… Savez-vous que la « peur de l’an Mil » n’a existé que dans les délires de Georges Duby (plus que proche du PCF…) et que les Croisades étaient une entreprise visant à mettre fin aux persécutions des fous d’Allah contre les pèlerins chrétiens , dont le point culminant fut la destruction du Saint-Sépulcre en 1009 par le calife El-Hakim ? Savez-vous que les Cathares, loin d’être les purs et les innocents qu’on nous présente, étaient une secte dangereuse, soutenue par Raymond VI de Toulouse qui voyait une occasion de saisir les biens de l’Eglise. La phrase « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » n’a jamais été prononcée et les Cathares ont massacré des catholiques à Pujols en 1213. Savez-vous que l’Inquisition a représenté un progrès, mettant fin à la justice expéditive et créant le jury remplaçant l’arbitraire d’un seul homme et qu’elle était très populaire. Comme le dit Jean Sévilla : « au Moyen-Age, l’adhésion remportée par la répression de l’hérésie peut être comparée au consensus politique et moral qui, de nos jours, condamne le nazisme ». Savez-vous que l’Inquisition espagnole ne prononçait la peine de mort que dans 1% des cas et ne s’en prenait qu’aux Juifs infiltrés dans l’Eglise. Les Juifs restés hébraïques et les Juifs sincèrement convertis (à commencer par Torquemada lui-même…) n’avaient rien à craindre… Savez-vous que lors des guerres de religion, les Protestants ont commis des crimes atroces , notamment La Michelade du 30 septembre 1566 à Nîmes, six ans avant la Saint-Barthélemy, le massacre de Montbrisson (1562), les atrocités de Colombières à Bayeux, de Merle en Auvergne ou de Montgomery en Guyenne ? Savez-vous qu’en Allemagne par exemple, il faudra attendre le XXe siècle (très exactement Hitler en 1933) pour que les catholiques aient les mêmes droits que les protestants, que la religion catholique a été interdite aux Pays-Bas en 1581 et en Angleterre en 1534 et que les Irlandais n’ont eu l’autorisation d’être élus qu’en 1829 et d’être propriétaires qu’en 1872… Savez-vous que la monarchie capétienne était un pouvoir modéré et que le Roi était bien plus accessible que notre Président de la République ? Pour venir le voir à Versailles, il suffisait de louer une épée à l’entrée. A l’instar du plus humble de ses sujets, le Roi est tenu d’obéir aux lois divines. S’il les viole trop ostensiblement, le peuple a le droit et même le devoir de se révolter contre lui. On est loin de l’impunité actuelle d’un Chirac ! Le Roi ne règne pas seul : il partage son pouvoir avec le Conseil du roi (130 membres). Même le puissant Louis XIV n’a outrepassé qu’à six reprises les décisions de son conseil. Et Sévilla de citer Jean-Louis Harouel : « La plus libérale des démocraties actuelles est bien plus absolue que la monarchie dite absolue. En effet, l’autorité étatique y est beaucoup plus à même d’imposer sa volonté ». Savez-vous que nos « philosophes des Lumières » étaient de bien tristes sires ? Voltaire refusait que les enfants pauvres soient éduqués, il préconisait que les gens « inutiles » devaient disparaître, il était « plus fanatiques que les fanatiques qu’il hait » et que son antisémitisme a inspiré celui des nazis. Voltaire était bien entendu d’un racisme outrancier, considérant les Noirs comme l’intermédiaire entre l’homme et le singe. D’ailleurs, Voltaire avait gagné de l’argent grâce aux compagnies négrières, tout comme Diderot et Raynal. Savez-vous que le dérapage dans le sang de la Révolution Française ne date pas de 1792 mais bel et bien du 14 juillet 1789 ? Les gardes suisses de la Bastille, la « prison » de luxe, sont massacrés et leurs corps démembrés, leur tête tranchée et leurs viscères arrachées portés par les soiffards et les poissardes qui constituent le gros des militants révolutionnaires. Même traitement le 22 juillet pour l’intendant de Paris et son beau-père, même chose pour les gardes du corps du roi à Versailles le 6 octobre 1789… Savez-vous que le 4 septembre 1797, les Républicains, écrasés aux élections par les Royalistes, ont fait un coup d’état sanglant pour garder le pouvoir ? Savez-vous que Isaac Moïse « Adolphe » Crémieux, député rouge de la Seine et président de l’Alliance Israélite Universelle, avait déclaré devant la victoire électorale des royalistes en 1871 : « Majorité de ruraux, honte de la France » ? Savez-vous que les Communards se plaçaient en droite ligne de la Terreur et du génocide vendéen, à tel point que la commission exécutive de la Commune s’en prend aux « chouans de Charrette » et aux « Vendéens de Cathelineau » qui auraient attaqué Neuilly et que l’ignoble Gambetta a laissé mourir l’armée de Bretons stationnée au camp de Conlie ? Savez-vous que la racaille communarde a causé, par ses incendies criminels, la perte de tout l’état civil parisien depuis le XVIe siècle, les archives hospitalières, la bibliothèque de la Ville (120.000 livres détruits), les archives de l’ordre de la Légion d’Honneur, une centaine de tapisseries des Gobelins et les archives de l’établissement ? Savez-vous que la révolte des Canuts à Lyon en 1831 n’était pas « prolétarienne et révolutionnaire », mais conservatrice : elle était dirigée par le catholique pratiquant Pierre Charnier, un royaliste ! Savez-vous que c’est la droite catholique qui la première s’est intéressée au sort des ouvriers, notamment Frédéric Ozanam et Armand de Melun ? En 1828, le préfet du Nord Alban de Villeneuve-Bargemont (il sera révoqué de son poste par Louis-Philippe pour légitimisme, mais sera élu député du Var (1830-1840) puis du Nord (1840-1848)) préconise le salaire minimum, l’épargne obligatoire, l’instruction gratuite, la lutte contre les taudis, l’alcoolisme… C’est le légitimiste Pierre-Antoine Berryer qui sera l’avocat des grévistes charpentiers (1845) et ouvriers imprimeurs (1862) alors que le droit de grève est interdit. Savez-vous que l’abolition de l’esclavage sous la Révolution était le vœu des monarchistes ? Pendant que les Noirs de Saint-Domingue criaient « Vive le Roi ! », le député républicain Barnave (l’apologiste du massacre du 22 juillet 1789) déclarait : « Je n’accepte pas que le nègre puisse croire qu’il est l’égal du blanc ». La traite des esclaves fut abolie par Louis XVIII en 1815. Louis de Broglie proposa à Louis-Philippe la libération des esclaves en 1843, ces derniers étant dotés d’un état civil en 1839. L’esclavage est aboli à Mayotte en 1843, et l’abolition générale est planifiée par Mackau en 1846. Savez-vous que lors de l’affaire Dreyfus, 10 % des officiers étaient Juifs (4.000 sur 40.000, alors que les Juifs ne représentent que 0,2 % de la population…) et ne souffraient aucune discrimination contrairement aux catholiques ? Savez-vous que l’affaire Dreyfus était plus compliquée qu’on le pense puisqu’on trouve : des Juifs contre Dreyfus (Arthur Meyer, du Figaro), des anti-dreyfusards non antisémites (Jules Verne, Auguste Renoir, Edouard Degas), une droite pro-Dreyfus (Conrad de Witt), une gauche contre Dreyfus et antisémite (Gustave Zevaes) ? Savez-vous que Jules Ferry fit prendre d’assaut par six brigades de gendarmerie les 70 trappistes de Bellefontaines (Maine-et-Loire) ? Savez-vous que la loi de juillet 1904 contre les Congrégations a fait de 50.000 Français des parias dans leur propre pays au seul motif de leur foi ? Savez-vous que de 1879 à 1914, il n’y a pas eu un seul ministre catholique au gouvernement ? Savez-vous qu’en 1935, alors que l’Allemagne venait de faire passer son armée à 36 division, Blum s’opposa au renforcement de l’armée française dans le cadre de « la loi des deux ans » ? Savez-vous qu’en 1937, Charles Maurras traitait Hitler de « possédé » ? Savez-vous que la CGT organisa en 1931 de grandes campagnes contre les travailleurs immigrés amenant au vote de la loi Salengro de 1932 sur la préférence nationale (loi abolie en 1981) ? Pas très heureux sur la Seconde Guerre Mondiale ou sur Drumont, injustement maltraité, ce livre est néanmoins indispensable pour une bonne compréhension de notre histoire…

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