La petite lumière de Antonio Moresco

La petite lumière de Antonio Moresco
(La Lucina)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Sissi, le 27 février 2015 (Besançon, Inscrite le 29 novembre 2010, 54 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 102ème position).
Visites : 5 631 

Comme une dernière petite lueur...

C’est comme l’histoire de la lumière qui s’en va peu à peu, d’un enfoncement lent et insidieux dans l’obscurité, d’une échappée sans véritable retour…
Le narrateur ne nous prévient-il pas dès les premières lignes ?

« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. »

Reclus, vivant au rythme et à travers une nature souvent malveillante, il remarque un soir au loin une petite lumière qui revient de manière récurrente et qui devient à tel point mystérieuse que le désir d’en percer le secret devient impérieux.
La petite lumière, cette énigmatique petite lumière, c’est comme une dernière petite lueur, un dernier petit éclat, petite lueur d’espoir, petite lueur de vie, chacun la percevra bien à sa guise, mais ce qui est certain c’est qu’elle tout aussi mystérieuse qu’inquiétante, et la maison qui héberge la petite lumière l’est aussi, mystérieuse et inquiétante, mais moins encore que l’enfant qui s’y trouve.
La rencontre a lieu, tandis que l’hiver progresse, que la vigueur du soleil décroît et que la noirceur s’impose de plus en plus…

Texte très délicat, aux descriptions fines et éloquentes évoquant le danger, les affres de la solitude, l’environnement hostile, le futur néfaste, les questions métaphysiques, La petite lumière nous entraîne dans le monde vaporeux d’un homme qui souhaite…s’éteindre.

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une petite déception

7 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 30 novembre 2021

Une petite déception due sans doute à l'attente que j'en avais. Ce livre d'initié dont le titre se murmurait de lecteur en lecteur me faisait bien envie et j'en attendais sans doute un peu trop.
Cette ambiance fin du monde à la Christian Guay-Poliquin m'a sans doute un peu trompé. Je cherchais un combat pour la survie là où il s'agissait d'une tentative de rencontre impossible rendu possible.... quelque chose comme cela.
Mais j'ai adoré l'écriture et les superbes pages descriptives lors des promenades quotidiennes du personnage. Les rencontres sont souvent brèves, c'est un peu frustrant à la lecture, mais cela est souvent le cas.

Radiographie de l'âme

8 étoiles

Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 9 juillet 2016

C'EST L'HISTOIRE D'UN HOMME...

D'un homme qui vit seul, reclus dans une petite maison dans un petit hameau inhabité. Attention, c'est un conte à nouveau que nous propose M. Moresco, un conte sombre, très sombre, triste, très triste.
Cet homme vit simplement, observant la nature envahissante, les animaux libres comme l'air, il fixe l'horizon, et puis, et puis...
Et puis il voit une petite lumière, discrète, un tout petit point lumineux loin là-bas, qui l'intrigue et le pousse à attendre chaque soir pour la voir encore. Curieux, il part à sa recherche.
Quelle n'est sa surprise de découvrir un petit garçon, dans une petite maison qui, tous les soirs, laisse la lumière allumée. Il est seul, lui aussi, énigmatique, surgi d'une autre époque. Qui est-il ? Que fait-il ainsi, abandonné, livré à lui-même dans cette nature hostile ?

Rencontre bouleversante, celle de cet homme et cet enfant, celle de ce livre avec ses lecteurs. Mille interrogations se posent, point de rationnel, de la poésie, de l'énigme, de l'émotion.

On est restés assis devant la cheminée je ne sais combien de temps, l'un à côté de l'autre, parce que le feu peut se regarder des heures durant sans jamais se lasser. Il n'est jamais immobile. Les petits branches crépitent, se cassent, on voit l'espace d'un instant leur petit squelette incandescent tandis que la flamme s'élève, commence à mordre les zones internes des morceaux de bois plus gros, avec ce bruit qui semble un soupir, elle change sans cesse de couleur, devient bleue, verte même, elle se ressoude en un tortillon plus grand aux autres petites flammes qui se lèvent, çà et là, de la pile, partant de dessous, sifflant, et lançant d'un coup ces nuées d'étincelles projetées loin comme par une explosion

Et cette petite lumière, alors ? Ne serait-ce pas celle que chacun de nous recherche quand il ne nous reste plus rien ? Peut-être... Et cet enfant ? Ne serait-il pas le narrateur petit ? Peut-être...

Voyez, "La petite lumière" est un livre qui déroute, un repli sur soi, une analyse en profondeur, une radiographie de l'âme, des personnages attachants, troublants, se contentant de plaisirs simples, d'un regard prégnant sur ce qui les entoure, mi-vivants mi-fantômes, perdus, dans un monde qui n'est plus le leur, qu'ils rejettent et fuient...

Lasciate ogni speranza...

6 étoiles

Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 22 avril 2015

Une sorte d'introduction aux limbes, à la vie des esprits errants qui ont troqué l'incertitude malheureuse des vivants pour un univers où tout, au fond, ne fait que se répéter. Mais sans doute vaut-il mieux errer sans limite dans l'espace et le temps...? Le dénouement n'est que la conclusion logique de ce qui précède, dans ce conte où se retrouve l'univers de Rigoni Stern dont la tendresse attentive aux choses de la vie est tempérée par un émule de Buzzati à qui ne reste aucune illusion. Dans ce monde-là, on se prend à préférer le sort des animaux et des arbres...

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