L'autoroute du Sud de Julio Cortázar
L'autoroute du Sud de Julio Cortázar
Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine
Critiqué par Jo, le 3 janvier 2004
(Quelque part au coeur des Ardennes, Inscrite le 30 décembre 2003, 48 ans)
Critiqué par Jo, le 3 janvier 2004
(Quelque part au coeur des Ardennes, Inscrite le 30 décembre 2003, 48 ans)
La note :
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (25 423ème position).
Visites : 6 811 (depuis Novembre 2007)
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : (25 423ème position).
Visites : 6 811 (depuis Novembre 2007)
Etrange...
Imaginez-vous, pris dans un embouteillage.. Les faits, les réactions des gens, on s'y croirait.. Jusqu’à ce que ça dérape! L'embouteillage dure, des heures, des jours, des mois... Le récit réaliste au départ passe au Fantastique, et il devient impossible de décrocher...
Ce petit ouvrage ( 59 pages) se lit d'une traite.
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Les éditions
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L'autoroute du Sud [Texte imprimé] Julio Cortázar trad. de l'espagnol par Laure Guille-Bataillon [préf.] par Mario Vargas Llosa
de Cortázar, Julio Vargas Llosa, Mario (Préfacier) Guille-Bataillon, Laure (Traducteur)
Mercure de France / Le Petit Mercure (Paris).
ISBN : 9782715221192 ; 10,70 € ; 02/10/1998 ; 59 p. ; Poche
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Une nouvelle XXL
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 13 juin 2014
Une nouvelle XXL préfacée en outre par … rien moins que Mario Vargas Llosa, qui nous raconte sa première rencontre avec Julio Cortazar :
« Certaine soirée de l’année 1958 finissante, je me trouvai placé à table à côté d’un jeune homme très grand et mince, imberbe, avec des cheveux courts et de grandes mains qu’il agitait en parlant. Il avait déjà publié une plaquette de nouvelles et était sur le point de faire paraître un second recueil, dans une petite collection dirigée par Juan José Arreola à Mexico. J’étais près de sortir aussi, de mon côté, un volume de récits, aussi avons-nous parlé de nos expériences et de nos projets comme deux jeunes gens qui font leur veillée d’armes littéraire. Ce n’est qu’en prenant congé que j’appris – confondu – qu’il était l’auteur de « Bestiaire » et de tant de textes lus dans la revue de Borges et de Victoria Ocampo, « Sur », et aussi l’admirable traducteur des œuvres complètes de Poe que j’avais dévorées en deux gros volumes publiés par l’université de Porto Rico. Celui que j’avais pris pour mon contemporain était en réalité de vingt-deux ans mon aîné. »
« L’autoroute du Sud », la française, celle vous prenez pour partir en vacances, est bouchée, en direction de Paris, au retour d’un week-end. Bouchée de chez bouchée. Ecrit en 1966 il ne faut pas s’étonner d’y trouver « Dauphine », « 404 », « 2 CV » et autres « Caravelle » (Caravelle !!!). Mais ce ne sont bien évidemment pas les voitures qui mobilisent l’intérêt de Julio Cortazar, mais leurs occupants. La « Dauphine » est conduite par une jeune fille, la « 404 » par un ingénieur, la « 2 CV3 par deux religieuses … La jeune fille et l’ingénieur sont justement les héros principaux de notre nouvelle.
Donc, LE bouchon. Julio Cortazar a l’art de n’avoir l’air de ne parler que de choses réelles, normales, de la vie courante mais, en mélangeant subtilement les niveaux de temps, d’espace, de compréhension, il tire subrepticement son lecteur vers un semi-fantastique tendance surréaliste … C’est évidemment le cas ici. Il fait sauter à pieds joints son lecteur sur le fait que les jours vont s’enfiler les uns derrière les autres. Toujours dans le bouchon. Que la neige va succéder à l’été torride. Toujours dans le bouchon. Et tout ceci lui permet de décrire comme une création de micro-société qui s’auto-organise et tout est vraisemblable. Sauf que le temps est étiré de manière délirante autorisant ainsi une quantité considérable de situations différentes, qu’on aurait bien du mal à trouver dans un bouchon. Même un gros !
Cette analyse d’auto-organisation d’une microsociété aux membres rassemblés par le plus pur des hasards s’avère par ailleurs extrêmement pertinente, cohérente et crédible. Il faut juste accepter une faille sinon spatio au moins temporelle !
Ca se dévore vitesse V. C’est très court et ça m’est bien allé car je me suis surpris à mal tolérer les enchainements de nouvelles de Julio Cortazar.
« Certaine soirée de l’année 1958 finissante, je me trouvai placé à table à côté d’un jeune homme très grand et mince, imberbe, avec des cheveux courts et de grandes mains qu’il agitait en parlant. Il avait déjà publié une plaquette de nouvelles et était sur le point de faire paraître un second recueil, dans une petite collection dirigée par Juan José Arreola à Mexico. J’étais près de sortir aussi, de mon côté, un volume de récits, aussi avons-nous parlé de nos expériences et de nos projets comme deux jeunes gens qui font leur veillée d’armes littéraire. Ce n’est qu’en prenant congé que j’appris – confondu – qu’il était l’auteur de « Bestiaire » et de tant de textes lus dans la revue de Borges et de Victoria Ocampo, « Sur », et aussi l’admirable traducteur des œuvres complètes de Poe que j’avais dévorées en deux gros volumes publiés par l’université de Porto Rico. Celui que j’avais pris pour mon contemporain était en réalité de vingt-deux ans mon aîné. »
« L’autoroute du Sud », la française, celle vous prenez pour partir en vacances, est bouchée, en direction de Paris, au retour d’un week-end. Bouchée de chez bouchée. Ecrit en 1966 il ne faut pas s’étonner d’y trouver « Dauphine », « 404 », « 2 CV » et autres « Caravelle » (Caravelle !!!). Mais ce ne sont bien évidemment pas les voitures qui mobilisent l’intérêt de Julio Cortazar, mais leurs occupants. La « Dauphine » est conduite par une jeune fille, la « 404 » par un ingénieur, la « 2 CV3 par deux religieuses … La jeune fille et l’ingénieur sont justement les héros principaux de notre nouvelle.
Donc, LE bouchon. Julio Cortazar a l’art de n’avoir l’air de ne parler que de choses réelles, normales, de la vie courante mais, en mélangeant subtilement les niveaux de temps, d’espace, de compréhension, il tire subrepticement son lecteur vers un semi-fantastique tendance surréaliste … C’est évidemment le cas ici. Il fait sauter à pieds joints son lecteur sur le fait que les jours vont s’enfiler les uns derrière les autres. Toujours dans le bouchon. Que la neige va succéder à l’été torride. Toujours dans le bouchon. Et tout ceci lui permet de décrire comme une création de micro-société qui s’auto-organise et tout est vraisemblable. Sauf que le temps est étiré de manière délirante autorisant ainsi une quantité considérable de situations différentes, qu’on aurait bien du mal à trouver dans un bouchon. Même un gros !
Cette analyse d’auto-organisation d’une microsociété aux membres rassemblés par le plus pur des hasards s’avère par ailleurs extrêmement pertinente, cohérente et crédible. Il faut juste accepter une faille sinon spatio au moins temporelle !
Ca se dévore vitesse V. C’est très court et ça m’est bien allé car je me suis surpris à mal tolérer les enchainements de nouvelles de Julio Cortazar.
Cortazar l'intriguant
Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 2 mai 2007
L'univers.... 40 pages... comment contracter l'espace temps sur un tronçon d'autoroute? Voila le genre de travail monastique et rigoureux que la littérature de Julio Cortazar se plait a abattre.
Même s'il ne s'agit là que d'un avant-goût, d'un soupçon de son talent littéraire, on voit dans ce récit un échafaudage de constructions qui donne au récit une allure intéressante d'un microcosme accidenté.
Même s'il ne s'agit là que d'un avant-goût, d'un soupçon de son talent littéraire, on voit dans ce récit un échafaudage de constructions qui donne au récit une allure intéressante d'un microcosme accidenté.
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