B.E.C. Blonde d'Entrepreneur en Construction de Suzanne Myre

B.E.C. Blonde d'Entrepreneur en Construction de Suzanne Myre

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 12 janvier 2015 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 5 étoiles
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Le Mexique comme refuge de l'amour

Un entrepreneur en construction devrait-il s’amouracher d’une employée d’hôpital ? La truelle et le scalpel sont-ils des outils conciliables ? Appréciée surtout pour ses recueils de nouvelles jouissives, l’auteure aborde cette fois-ci une thématique sous un angle romanesque plus ou moins convaincant quoi qu’en disent les trois chroniqueurs littéraires dont j’ai lu les commentaires.

Le roman s’apparente au chick lit en présentant une chipie dépressive en quête d’un chevalier servant, à genoux à ses pieds pour assumer ses moindres besoins affectifs. Laurence met au rancart sa contribution dans une relation amoureuse harmonieuse. Elle méconnaît les lois de l’amour, qui obligent les couples à se tourner les yeux dans la même direction, écrivait Saint-Exupéry. Dans un tel contexte, le vivre ensemble est une vaine expression à laquelle se butent les meilleures volontés du monde, surtout quand l’infidélité de l’amoureux nourrit l’amertume d’une femme peu douée pour susciter le désir. Laurence a de la rancœur contre toute faiblesse même si les tourtereaux de quarante ans vivent chacun dans leur propre appartement.

Pour dynamiser cette relation boiteuse, son chum (amoureux) Jean-Marc a pensé emmener sa blonde (amoureuse) dans un « resort » tout compris au Mexique. Du tourisme comme panacée aux maux du cœur ! La solution pourra-t-elle mettre un baume sur la plaie ? Le voyage commence bien mal quand Laurence voit dans l’avion le psy qu’elle déteste. Heureusement, elle s’en fera plutôt un ami une fois descendue à l’hôtel. Les circonstances laissent présager d’un séjour bénéfique d’autant plus qu’elle noue une amitié avec une femme aux prises avec les mêmes déboires affectifs. L’adversité paraît ainsi plus douce, y compris les signes avant-coureurs de la vieillesse comme la ménopause et le flétrissement de la beauté.

Tout s’annonce pour le mieux jusqu’au jour où se manifeste sa cleptomanie. Elle chipe dans un Wallmart un cossin (menu objet) sans valeur. Se faire arrêter au Mexique n’est pas une sinécure quand la corruption définit le corps policier. Mais elle s’en tire avantageusement grâce à Jean-Marc qui négocie une entente à l’amiable. Il s’engage à parfaire la construction de la maison du limier, qui exige, de plus, que Laurence s’occupe de l’enfant handicapé de sa sœur. Ce rebondissement annonce un dénouement heureux, mais le hasard a de ses caprices dont il faut se méfier.

Derrière une page couverture magnifique, la trame reproduit la vie d’amoureux inaptes à sceller définitivement une union satisfaisante. Pour la pigmenter quelque peu, l’auteure explore la personnalité d’une femme encline à jouer des tours à ses consœurs de travail et à dérober des objets insignifiants. Ce subterfuge romanesque, qui se veut humoristique, est plus ou moins heureux par son aspect un brin juvénile. Il aurait été souhaitable de développer plutôt les amonts de ses personnages et les attraits qui les ont menés l’un vers l’autre.

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