De bons voisins de Ryan David Jahn
(Acts of violence)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Personne n’a rien vu
Ce thriller est inspiré par un cas d’assassinat dans les années 60s, lequel se démarque par la particularité qu’aucun des 38 témoins qui ont vu une femme se faire attaquer ont levé le petit doigt pour la sauver. Dans ce roman, cette femme devient Katrina Marin, une serveuse qui bosse dans un « diner » très tard la nuit. Quand elle rentre à la maison, elle se fait poignarder dans la cour devant sa maison. Plusieurs de ses voisins du bloc d’appartements entendent ses cris. La suite se penche sur eux et ce qu'ils ont fait cette nuit fatidique.
Les événements sont racontés à partir des points de vue des différents personnages. Il faut d’ailleurs pratiquement la moitié du livre pour les connaître. Peu à peu, une image complète de la nuit se dessine. Les vies de ce groupe se rencontrent et les motivations des gens s’éclaircissent, un peu comme le « Pulp Fiction » de Tarantino. Le rythme et l'intrigue devient de plus en plus prenant en avançant dans ce méandre d’intersections. Le style alors rappelle Capote ou Easton Ellis par son ton explicite. D’ailleurs le titre original – Actes de violence - décrit mieux l’approche de l’auteur.
Il est préférable de lire de nombreux chapitres à la fois afin de ne pas perdre le fil. La clé de l’appréciation du roman repose sur l’immersion dans ce laps de temps. L’adaptation cinématographique sera probablement plus apte à répondre à cette exigence.
Évidemment, lorsque l’on présente une histoire à partir de multiples angles, certains sont moins intéressants. Tout au long du livre, Katrina qui n’en finit plus d’agoniser, réapparaît aussi et enlève aussi un peu de crédibilité à ce qui est un thriller social original et bien raconté.
Les éditions
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De bons voisins [Texte imprimé], roman Ryan David Jahn traduit de l'américain par Simon Baril
de Jahn, Ryan David Baril, Simon (Traducteur)
Actes Sud / Actes noirs
ISBN : 9782330002299 ; 21,30 € ; 04/01/2012 ; 272 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (4)
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Dur, très dur
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 22 juillet 2015
La philosophie des personnages pourrait se résumer dans une phrase de la page 205 de mon édition : « Je vais t’apprendre un peu de quelle façon le monde fonctionne, vieillard. Dans ce monde, soit tu es les dents, soit, tu es la gorge dans laquelle elles se plantent et y a pas d’entre-deux » Brrr. Heureusement, dans les 50 dernières pages, des faits et comportements s’éclaircissent, des personnages « se ressaisissent » et des espoirs naissent ! Ouf !
Lâcheté meurtrière !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 6 juillet 2015
"Acts of Violence" (2009), traduit en français sous le titre "De bons voisins" est édité en 2011 (Actes Sud)
L'affaire Kitty Genovese, assassinée dans l'indifférence de ses voisins, le 13 mars 1964, a inspiré ce roman de Ryan David Jahn.
Après ce fait divers qui secoua durablement l'Amérique, les psychologues mirent au jour le mécanisme de «l'effet Kitty Genovese». En cas d'urgence, plus il y a de témoins, moins ils prennent la décision d'intervenir. Kitty Genovese est morte de cette passivité ordinaire.
Kat Marino -serveuse de bar- rentre chez elle. Au pied de l'immeuble, elle est sauvagement agressée et lardée de coups de couteau. Surplombant la scène, de multiples fenêtres encore éclairées, des voisins qui entendent, croient voir quelque chose mais pensent que quelqu'un d'autre va appeler la police.
Comme dans "Fenêtre sur cour" (Film mythique d'Alfred Hitchcock), l'auteur nous fait partager des instantanées de vie de quelques-uns de ces voisins, empêtrés dans leurs minuscules vies, bien souvent à la dérive.
En fil rouge, les gémissements récurrents de la victime interviennent alors pour rappeler combien la lâcheté peut être meurtrière.
Un premier roman salué par la critique mais qui m'a laissé sur ma faim. Un thème fort qui est principalement traité par l'omniprésence du sang. Il manque un zeste d'étude psychologique.
Un roman néanmoins agréable à lire et qui nous interpelle directement.
Qu'aurions-nous fait ?
Atroce …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 19 mai 2015
Peut-être parce qu’on comprend très vite ce qu’il va se passer, que tout est dans l’attente, dans le suggéré, et que c’est positivement peu soutenable.
Ryan David Jahn s’inspire ici du calvaire que subit Kitty Genovese, du côté du Queens en 1964. Kitty Genovese devient donc dans le roman Katrina Marino, serveuse de bar.
« Et c’est alors qu’une jolie fille – une femme, à vrai dire, bien qu’elle ne se sente pas adulte – sort du bar, poussant la porte.
Elle se nomme Katrina – Katrina Marino -, mais presque tout le monde l’appelle Kat. Les seules personnes qui l’appellent encore Katrina sont ses parents, à qui elle parle chaque samedi au téléphone. Ils vivent à près de six cent cinquante kilomètres, mais ça ne les empêche pas de lui taper sur les nerfs, oh non ! Quand vas-tu enfin te montrer raisonnable et quitter cette ville, Katrina ? C’est un dangereux cloaque. Quand vas-tu te trouver un jeune homme bien avec qui te mettre en couple, Katrina ? … »
Il est quatre heures du matin, ce matin-là lorsque Katrina fait la fermeture du bar. Elle est harassée, trouve un de ses pneus crevé, doit réparer, et puis rentrer, se coucher, se reposer … Ryan David Jahn va nous relater tous les évènements à partir de sa fermeture du bar. Elle habite un immeuble, plutôt tranquille mais ce matin-là n’est pas un matin comme les autres. Elle a rendez-vous avec un destin tragique via un prédateur, là plutôt par hasard.
L’originalité du roman réside non pas dans le calvaire qu’elle va subir mais plutôt dans les multiples tranches de vie que Ryan David Jahn nous décrit dans les appartements de l’immeuble de Katrina puisque Katrina va mourir au pied de son immeuble, sous les fenêtres des appartements, parfois à la vue de certains. Des tranches de vie pour essayer de comprendre comment une telle chose a pu arriver. Des tranches de vie qui ont chacune leur propre singularité – et dans l’ensemble Ryan David Jahn n’y est pas allé avec le dos de la cuillère ! Couples un peu en déshérence, jeune homme sur le point de partir à la guerre, policiers véreux, … une sacrée conjonction de mauvais karmas.
C’est intelligemment construit, correctement écrit et traduit mais c’est affreux. Littéralement affreux.
L'effet spectateur
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 2 mai 2015
Le suspense reste entier jusqu'à la fin car la victime, à laquelle quelques chapitres sont dédiés, attachante de persévérance, veut vivre.
Les personnages vont du couple qui se désunit, ceux qui pratiquent l'échangisme, un homme qui se découvre homosexuel, un appelé à la guerre du Vietnam et sa mère mourante, une infirmière qui pense avoir heurté une poussette en rentrant, qui ne s'est pas arrêté et dont le mari (noir, ce qui a toute son importance à l'époque) va aller vérifier, l'accident de voiture par un chauffard qui ne s'arrête pas, l'ambulancier reconnaissant dans le blessé un professeur qu'il souhaite tuer, un policier qui arrondit ses fins de mois et n'hésite pas à réaliser des actes illégaux, ...
L'histoire est issue d'un fait divers réel qui s'est produit en 1964 et a été étudié en psychologie pour donner la théorie de l'effet spectateur.
IF-0415-4332
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