Le fils de Jimi de Germaine Dionne

Le fils de Jimi de Germaine Dionne

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Libris québécis, le 9 décembre 2003 (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 868ème position).
Visites : 3 404  (depuis Novembre 2007)

Une mère monoparentale de 17 ans

À 50 ans, Germaine Dionne s'est offert un premier roman. L'héroïne est une jeune femme de 17 ans, devenue enceinte lors d'une surprise-partie de l'halloween. Dans une atmosphère enfumée et au son de Purple Haze, Nastassia s'est endormie pour se réveiller le lendemain avec une note écrite dans la paume par le géniteur fugitif : «Excuse me while I kiss the sky. With love. Jimi.»

Cet élément déclencheur entraîne le lecteur dans l'univers de la jeune bohème monoparentale qui a décidé de mener sa vie comme elle l'entend. Nastassia est à l'image de ces adolescentes en manque de maturité. Elle embrasse l'avenir sans se soucier des dangers qui jonchent le parcours du destin. Revêche à l'autorité, elle entend bien être la seule capitaine à bord. Son enfant naîtra comme il se doit. Il portera le prénom de Jimi en souvenir de la note paternelle, mais surtout en souvenir de Jimi Hendrix, un autre jeune, mort précocement pour avoir forcé le destin.

Les jeunes ne manquent pas de générosité. Nastassia deviendra pour son fils la mère idéale malgré ses carences. Même s'il est difficile d'enseigner des principes que l'on a combattus pour échapper à la rectitude sociale, elle réussira à créer une relation privilégiée avec Jimi. C'est tellement beau que l'échafaudage de la thèse de la maman parfaite pourrait servir de référence à toutes les mères. Elle a réussi là où plusieurs échouent. L'héroïne a fait de son fils un être altruiste, prêt à défendre la veuve et l'orphelin. Il est même un soutien pour elle quand la déprime l'envahit. L'absence paternelle ne semble donc pas avoir affecté le développement harmonieux de ce garçon attiré par le théâtre.

Nastassia s'est coupée de tous liens extérieurs pour se consacrer uniquement à cette éducation. Telle avait étré sa décision qu'elle a maintenue jusqu'à la vie adulte de son fils. L'antithèse montrera que le dévouement qui va jusqu'à l'oubli de soi ne comble pas nécessairement l'être qui s'isole pour mener à bien une si noble tâche. À première vue, Nastassia ne semble pas souffrir de solitude. Des hommes de passage combleront ses besoins affectifs les plus pressants, mais il reste que peu à peu elle se détruit. Même Jimi le remarque. Il lui conseille de sortir un peu pour se changer l'esprit. Il l'emmènera en Bretagne avec lui alors que sa troupe de théâtre doit s'y produire. Au milieu de tous les jeunes comédiens, elle ne dépare pas. Il reste qu'elle s'est construit un monde fait sur mesure pour les autres. Son histoire qui semble s'amorcer dans l'allégresse malgré les circonstances de la conception de son fils ne peut connaître un dénouement qui la comble. Restreindre son univers ne peut mener qu'à l'étouffement.

Bref, cette jeune bohémienne a construit sa vie sur une maldonne destructrice. Germaine Dionne a bien saisi la dynamique qui hante la jeune mère monoparentale. Son récit n'est pas larmoyant. Il creuse plutôt l'univers d'une héroïne à travers une trame très serrée et servie par une écriture maîtrisée.

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Purple haze

8 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 12 février 2005

La critique principale de Libris québécis exprime parfaitement l’âme de cette courte histoire d’amour maternel entre une femme de la génération hippie et son fils, né d’une aventure d’un soir. J’ai bien aimé l’humour de Germaine Dionne et sa manière franche de nous raconter le parcours de cette jeune femme sans entraîner le lecteur dans la naïveté ou l’apitoiement. Excellent.

Nastassia et Jimi

9 étoiles

Critique de Diane49 (St-Eustache, Inscrite le 29 janvier 2004, 70 ans) - 27 janvier 2005

Un pur délice! C'est un premier roman, ça se lit d'une traite et ça laisse un petit goût de revenez-y.

J'ai adoré ce livre de Germaine Dionne qui me rappelle mon adolescence et mon parcours similaire.

Depuis, Germaine Dionne a récidivé avec Téquila bang! bang! également intéressant.

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