Mémoires de Géronimo de Stephen Melvil Barrett, Geronimo

Mémoires de Géronimo de Stephen Melvil Barrett, Geronimo
( Geronimo, his own story)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Littérature => Biographies, chroniques et correspondances

Critiqué par Heyrike, le 6 décembre 2003 (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 132ème position).
Visites : 6 139  (depuis Novembre 2007)

Vivre libre

Un ouvrage concis dans lequel Géronimo retrace son histoire. Depuis très longtemps les Apaches combattent les Mexicains, qui ne cesse de les harceler depuis plusieurs décennies et avec lesquels ils n'ont jamais réussi à s'entendre. Cette lutte sanglante est marquée par des massacres terribles de part et d'autre. A partir des années 1850, les Apaches sont confrontés aux Américains avec lesquels, dans un premier temps, ils essayent de s'entendre allant jusqu'à accepter leur voisinage. Mais la duplicité coutumière des autorités Américaines et les exactions des colons de plus en plus nombreux dans l'Apacheria, obligent les Apaches à combattre l'envahisseur, conscients que l'enjeu de cette lutte est la préservation de leur territoire et de leur culture.

Après plus de 30 ans de combats acharnés, les différentes tribus Apaches sont contraintes de se rendre dans les réserves, les unes après les autres. Géronimo refuse obstinément de céder. Pour lui, la lutte armée est la seule façon de s'opposer à l'homme blanc qui piétine son territoire, sa culture et son peuple, renoncer revient à abandonner son identité Apache, ce qu'il ne peut pas concevoir.

1886, après une ultime tentative de vivre libre, le clan de Géronimo, laminé par les escarmouches incessantes, se retrouve réduit à quelques individus complètement exténués. Géronimo accepte de se rendre au général Miles, lui et les siens deviennent prisonniers de guerre et sont exilés en Floride. 1894, ils sont de nouveau déplacés, mais cette fois ci en Oklahoma, malgré leur demande de retour sur leur terre ancestrale.

Géronimo meurt en 1909, après 23 ans d'exil, loin de l'Apacheria qu'il ne revit jamais.

Visiblement, l'Amérique n'accepte pas qu'on s'oppose à elle et encore moins que quiconque veuille contester sa conception de la liberté.

Cet ouvrage n'échappe pas à la suspicion qui plane souvent sur les ouvrages rédigés par l'intermédiaire d'un homme blanc, parfois plus enclin à ménager le mythe de la conquête de l'ouest, qu'à circonscrire la vérité historique (S.W. Barrett n'oublie pas de se dégager de toutes responsabilités concernant les propos critiques de Géronimo envers certains militaires). En effet ce texte est le résultat du récit de Géronimo, traduit par Dalkugie (fils de Juh, ancien chef et ami de Géronimo), rédigé par S.M. Barrett (inspecteur général de l'éducation) et édité après lecture et accord du gouvernement Américain. F.W.Turner qui présente l'ouvrage, signale des erreurs de dates concernant certains évènements et l'exactitude du déroulement de ceux-ci. Confusion de la part de Géronimo ou petit arrangement avec l'histoire de la part de S.W. Barrett?

Ce récit n'en demeure pas moins un témoignage captivant d'un personnage charismatique, symbole de la résistance Indienne.

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UN TEMOIGNAGE CAPTIVANT!

7 étoiles

Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 10 décembre 2009

Voici un petit livre passionnant non tant par son style d’écriture mais plutôt par le contenu de ce qu’il recèle. Le style du livre est en effet très proche de la langue parlée, puisqu’il s’agit ici ni plus ni moins que de la retranscription écrite à partir de conversations des mémoires du grand chef indien (d'où le terme un peu galvaudé de "Mémoires"...).
Et il faut bien l’avouer quelquefois pendant la lecture certaines longueurs provoquent un certain ennui.

Toutefois, ce livre vaut surtout comme témoignage de «première main» de son époque et de la façon de vivre des tribus indiennes. On découvre ainsi leurs mœurs et leur façon de vivre…
On y apprend foule de détails plus ou moins surprenants comme p. ex. que les ennemis que Geronimo combattait et détestait le plus n’étaient pas les hommes blancs… mais les Mexicains.
Que contrairement à ce que l’on croit couramment GERONIMO, n’était pas le chef de sa tribu des Apaches Chiricahuas du Sud, mais le «Medecin Man» ou dit plus couramment… le «Sorcier»… ou encore que GERONIMO mourut le 17 février 1909 à quatre-vingts ans, prisonnier de guerre, loin de sa terre natale, et après être tombé de son buggy et être resté toute une nuit sur la route sous une pluie glaciale… le tout par ce qu'il était complètement… soûl!..

Si je n’ai pas besoin ici de revenir sur le véritable génocide des indiens par les blancs (notamment en exterminant leur principale source de nourriture... les bisons…) on peut tout de même citer le fait que «l’ennemi» que tous les hommes blancs craignaient, n’avait lors de sa «dernière campagne» que trente huit guerriers, poursuivis, fatigués, affamés, dépenaillés, et qu’ils luttaient contre un ennemi supérieur en nombre, en technologie, et utilisant des anciens guerriers des tribus ennemies comme éclaireurs pour pourchasser les rebelles…

Guerres indiennes vues de l'intérieur

7 étoiles

Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 3 novembre 2009

Ce livre est en fait la retranscription que SM Barrett a effectué des entretiens qu'il a eu avec un Géronimo vieillard qui a accepté de lui raconter sa vie.

Le résultat est un texte très instructif:
- Sur les coutumes et les moeurs indiennes.
- Sur les rapports entre Géronimo et ses différents ennemis.
- Sur la déloyauté de ceux-ci.
- Sur sa vie de vie, où le choc culturel est à son sommet: il accepte de se convertir à la vie occidentale (chrétienté, capitalisme...).

Le texte est parfois barbant, car la façon de raconter est particulière. Par exemple, il raconte un par un 40 raids contre les mexicains, en décrivant tout, sachant qu'ils sont tous similaires.

Cela dit, on a un témoignage unique et fascinant sur un peuple massacré, méprisé et finalement très méconnu.

Il reste le problème de la transcription: Géronimo avait peur des sténographes. Du coup, le texte est le fruit d'une prise de notes hâtive. Géronimo parlait, un indien traduisait, et SM Barrett notait. Celui-ci avoue même que Géronimo refusait de répéter ou de se voir poser des questions. Quelle est l'ampleur de la touche de Barrett dans le texte? Mystère...


Il est à noter que le texte est accompagné d'une (trop?) longue préface et d'un appendice qui regroupe les échanges de lettres au sein de l'administration américaine à l'occasion de la reddition de Géronimo.

Un récit poignant

8 étoiles

Critique de Folfaerie (, Inscrite le 4 novembre 2002, 55 ans) - 6 décembre 2003

Flûte, je me suis fait coiffer au poteau ;-) Ces mémoires attendaient l'occasion d'une critique mais tant pis, Heyrike l'a faite mieux que moi.
Effectivement, un spécialiste de la littérature amérindienne m'a récemment avoué que cet ouvrage était sujet à caution, mais l'important est que les erreurs ne soient pas très nombreuses et ce livre constitue un témoignage de plus en défaveur des Américains.
La déportation des Apaches fut bien évidemment un drame, mais la fin de Géronimo, après avoir vécu une telle vie, en est d'autant plus poignante et laisse un goût amer.

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