L'absent ou le milliard invisible de Nicolas Daguerman
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Sciences humaines et exactes => Critiques et histoire littéraire
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Brillant
Voici dits, expliqués et dénoncés, les ressorts d'une censure bien de notre époque.
Servi par la plume efficace que j'avais découvert dans son premier roman, l'auteur livre ici un essai érudit sur un sujet casse-gueule, dont il a su éviter les chausse-trappes au terme d'un travail d'investigation et d'une analyse à froid. Analyse sans concession mais qui s'en tient à son argumentaire et le développe tranquillement jusqu'à son terme, avec une grande rigueur.
Cette lecture apprend beaucoup sur un sujet étouffé, au détour d'exemples et de références nombreuses. S'il y a des brûlots, scientifically correct, politically incorrect, qui secouent à temps l'opinion, en voici un.
Brillant.
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Les éditions
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L'ABSENT ou le milliard invisible
de Daguerman, Nicolas
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ISBN : 9781501075995 ; 23,67 € ; 02/10/2014 ; 186 p. ; Broché
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Jubilatoire et politiquement incorrect
Critique de Pierre Ier de Serbie (, Inscrit le 9 janvier 2014, 50 ans) - 21 novembre 2014
Que s’est-il passé dans ces trente années entre l’atmosphère libertaire post-1968 qui permettait jusque dans les années 80 à des Cohn-Bendit et des Finkelkraut de prôner l’amour à tout âge et la chape de plomb moral née dans les années 90 ?
Dans une langue brillante et précise, à travers de nombreux exemples aussi jubilatoires que Batman et Robin ou Bart Simpson, Nicolas Daguerman analyse le véritable mécanisme de panique qui, à partir des années 90, exige l’élimination de toute représentation artistique de l’adolescence, ce milliard absent. Une mutilation de la création malgré les traditions grecques, perses ou japonaises. Le monde qu'il dessine ressemble à un 1984 avec ses Big Brother associatifs du prêt-à-penser auxquels même la communauté homosexuelle a dû se soumettre dans son désir de normalisation. Il évoque aussi les rares artistes, souvent originaires d’un monde non-occidental, qui résistent à cette mise à l’index qui tue les œuvres avant même qu’elles ne naissent.
Un ouvrage de résistance et de lucidité bourré d’érudition qui va à contre-courant de la pensée dominante imposée par les médias et le mainstream. Au delà de cet exemple, l’auteur nous interpelle sur la manipulation morale dont nous sommes les victimes consentantes, celle qui modèle nos goûts, nos interdits, nos autodafés.
Si l’auteur avait eu un nom connu, cet ouvrage aurait pu être publié chez des éditeurs tels qu'Odile Jacob. Je ne doute pas alors qu’il aurait déjà déclenché des polémiques aussi rafraichissantes que ce texte.
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