Mammifères de Pierre Mérot
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Les mammifères et l'oncle au comptoir
Lucidité + Humour + Blues littéraire + Talent cul sec = Le prix de Flore 2003
L’oncle, c'est ainsi que se nomme le personnage principal du quatrième roman de Pierre Mérot. L’oncle enseigne. L’oncle a un Oedipe irrésolu, l’oncle est un loser d'envergure, le raté d’une famille parisienne, bien sous tous les rapports, comme y en a par paquets de vide. Quelques extraits :
" ….Certains meurent de ne pouvoir aimer, d'autres de pas être aimés. De toute façon, ceux qui croient encore que l'amour, même un amour simple et modeste, leur redonnera le goût de vivre, ceux-là seront laminés les premiers… ".
"
. L’oncle ne boit pas parce qu'il est seul, mais parce qu’il veut l’être. En cela, il n’est, peut-être pas si différent des autres. Nous tous, désormais, nous croyons que nous nous en sortirons seuls… ".
On voyage, avec de l’amitié entassée dans une FIAT 5OO dans Varsovie sous la neige.
On se questionne allègrement, cyniquement, sur la relation entre le suicide affectif et le mariage. On délire sur l’art conceptuel, les boîtes à Pigalle, etc.
Le chapitre sur le monde de l’éducation nationale est un petit bout d’anthologie.
On apprend quasi scientifiquement que tous les mammifères aiment qu'on les gratte derrière les oreilles et on découvre un nouveau anti-dépresseur, l’Adultera 500.
Sans compter que la solitude est un immense marché.
Mérot nous offre des pots à lire, sur tout ça. Des pots à rire, aussi, comme cette scène tordante avec Jamila page 159,160.
Et si boire, dans le cas de l'oncle, c’était refuser d’aimer au rabais ?
Les éditions
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Mammifères [Texte imprimé], roman Pierre Mérot
de Mérot, Pierre
Flammarion
ISBN : 9782080685568 ; 18,30 € ; 27/08/2003 ; 250 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (5)
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Chez moi, c'est "tonton Camille".
Critique de Louiscez (Nantes, Inscrit le 2 février 2007, 42 ans) - 7 avril 2009
La parenté avec Bukowski, pour l'humour et le côté "looser", et Houellebecq, pour le cynisme et l'étude comportementale de l'homme moderne, me semble évidente.
A noter que la partie traitant de la vie professionnelle de "l'oncle" est d'une drôlerie absolue (je ne connais pas la biographie de Pierre Mérot mais à la façon qu'il a de dépeindre l'éducation nationale, je parierais sur le fait qu'il y a passé un certain temps).
Humour, noirceur et dépit
Critique de Asgard (Liège, Inscrit le 14 juillet 2005, 46 ans) - 12 janvier 2006
Il y a effectivement du Houellebecq dans cet ouvrage, même si toutefois la puissance littéraire y est moindre. On y retrouve le même cynisme, le même côté blasé de l’existence, un regard sarcastique et sans concession sur le monde qui nous entoure et la médiocrité humaine.
le petit lait de la misère humaine
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 3 octobre 2005
Alors, on suit le double de Mérot à travers ses expériences, contées sur un ton ironique et distancié. Et on rit beaucoup.
Très incorrect, sur le fond, il faut bien reconnaître que Mérot manie la plume extrêmement bien. Et on est presque honteux de rire parce que c'est au fond la médiocrité des mammifères humains qui se révèle entre les lignes (comme chez Houellebecq, mais en mieux).
Le humains sont de bien étranges mammifères
Critique de CCRIDER (OTHIS, Inscrit le 10 janvier 2004, 76 ans) - 1 mars 2004
"Dépôt de bilan ": les tribulations de l'oncle dans des boulots aussi ridicules qu'insupportables Service militaire au Muséum à titre de souffre-douleur, employé à la Cité des Sciences, puis directeur littéraire dans une obscure maison d'édition et enfin enseignant. On trouve là quelques pages d'anthologie sur la vie d'un collège de banlieue qui montrent que Mérot connait le sujet de l'intérieur, et c'est pas triste !
"Linge sale": là , c'est son "Famille , je vous hais" .
Cette analyse pourrait laisser croire que ce livre est insupportable, imbuvable. Il n'en est rien. Il se dévore, il se déguste même, comme un excellent cognac! On nage dans l'humour le plus noir. Mérot a une vision si désespérante mais si lucide du monde qu'elle en devient presque cocasse et qu'on en redemande .
Bravo, Monsieur Mérot, vous avez amplement mérité votre Prix Flore !
Mémoires d'un loser magnifique
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 20 décembre 2003
Sur un ton profondément sarcastique, l'Oncle nous raconte ses aventures urbaines. Ses échecs amoureux qui sont pour lui autant de suicides affectifs. Il y eut Jojo la Polonaise et il y eut une autre femme, divorcée, mère de trois enfants avec qui il a tenté l'aventure de la famille recomposée. Il y eut sa vie professionnelle qui suivit son cours, de chômage en petits boulots, notamment dans le monde d'une petite maison d'édition.
Pierre Mérot, au travers de son double romanesque, tire sur tout ce qui bouge: l'amour conjugal, les relations familiales, l'enseignement, les psychiatres...
On reconnaît dans ce roman la plume d'un Houellebecq ou le ton désabusé et éthylique d'un Bukowski avec cependant une touche d'humour en prime. L'auteur manie avec brio l'art de l'aphorisme. Ainsi, "Aimer est exceptionnel, ne pas aimer est la règle. Accepter cette règle devrait donner un début de bonheur". "Un métier est une occupation qui peut détruire la moitié de votre vie et même davantage"....
Ce roman est un véritable documentaire sur des mammifères de notre temps: les hommes modernes.
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