Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier de Patrick Modiano
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Que reste-t-il de mon passé ?
Un écrivain est contacté par un supposé admirateur qui vient lui rendre un carnet d'adresses qu'il a égaré. Ils finissent par se rencontrer. Méfiant, l'écrivain désire que ce soit dans un endroit neutre. L'étranger des personnages de ses livres, l'un d'entre eux ayant son nom dans le fameux carnet. L'auteur ne s'en souvient pas, et, vu le nombre de chiffres de son numéro de téléphone, il y a été inscrit depuis plus de trente ans.
Cet étranger l'est-il tant que cela ? D'où vient ce nom étrange, manifestement issu du passé, qu'il a donc utilisé dans un roman, sans s'en souvenir ? L'auteur est donc fortuitement invité à mener une enquête sur lui-même, sur son enfance, son parcours scolaire, son état de santé, sa vie à Saint-Leu-la-Forêt, petite commune pavillonnaire, donc paisible, du nord de l'Ile-de-France. Les détails finissent par être dévoilés, les informations sont petit à petit corroborées, parfois dans la méfiance ou au prix des réactions dubitatives de ses interlocuteurs.
Une nouvelle fois, ce roman est imprégné d'une atmosphère énigmatique, dont cet auteur a le secret. Elle sert à dépeindre les difficultés à se retourner sur son passé, les avanies de la mémoire. Une grande pudeur sert au traitement de la narration. Il nous est donc présenté ici une nouvelle variation sur un thème bien connu, d'une musique familière, que j'avoue apprécier, douce, peu active, certes, tournée vers l'introspection et les difficultés de se souvenir de sa propre vie.
Voilà encore un joli moment un peu brumeux, dont la quête consiste à s'éclairer sur son propre parcours, donner un peu de sens à son existence, un peu de recul sur soi-même.
Ce roman est donc intéressant, et je l'ai apprécié.
Les éditions
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Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier
de Modiano, Patrick
Gallimard
ISBN : 9782070146932 ; 16,80 € ; 02/10/2014 ; 160 p. ; Broché -
Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier [Texte imprimé] Patrick Modiano
de Modiano, Patrick
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070468270 ; EUR 6,60 ; 11/02/2016 ; 160 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (13)
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Bis repetita.
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 15 février 2016
Donc une énorme déception.
Modiano est-il surfait ?
Un roman sans fin
Critique de Sagittarius (Rouen, Inscrite le 29 juin 2013, 35 ans) - 15 juillet 2015
C'est le premier livre de Modiano que je lis. J'aime beaucoup son style, la lecture est fluide et agréable.
C'est un livre "sans fin", on aime ou pas, mais ça ne laisse pas indifférent. Apparemment c'est typique de l'auteur : les personnages, l'univers, l'histoire... je suis donc curieuse de lire d'autres romans de Modiano pour me faire une petite idée.
Un petit bijou?
Critique de Anna Rose (, Inscrite le 3 octobre 2006, 52 ans) - 18 mars 2015
Mais quel ennui que son sujet soit toujours le même! Je viens de lire ce livre après La petite Bijou. Par moment, je ne savais plus lequel était entre mes mains. Le nom des rues, des personnages, l'histoire de la mère invisible...
Bref, un sentiment de redite avec en plus une histoire littéralement sans fin.
Half a story
Critique de JohnnyH (, Inscrit le 28 février 2015, 62 ans) - 28 février 2015
d'avoir le culot à faire..
larguer(?) les amarres
un passage à vide
et prendre un trombone d'un chemise -does not mean to take a wind instrument out a shirt
Si , comme moi vous voulez éviter le commencement de la démence en lisant une 2ième langue ( il y a des évidences pour ça---la mémoire encore!) peut-être vous vouDRIEZ lire ces livres au sujet de mémoires-
Chessel Beach ou bien Atonement -Ian McEwan
Sense of an Ending Julian Barnes
-et The Go bETWEEN -L.P..Harley(qui commence avec une phrase très belle/beau-"the past is a foreign country-they do things differently there"
vive la France
Des longueurs qui mènent à une bonne fin
Critique de LeaPrepaOrtho (Paris, Inscrite le 22 février 2015, 28 ans) - 22 février 2015
Envoûtant ou....totalement perdu
Critique de Darkvador (Falck, Inscrit le 1 février 2012, 57 ans) - 11 février 2015
PARIS MODIANO / PARI GAGNANT
Critique de OSCARWY (, Inscrit le 23 février 2013, 68 ans) - 25 janvier 2015
Dommage car ce livre est d'une grande beauté , encore une fois il faut y rentrer vierge de tout préalable, il faut entendre sa petite musique ténue mais qui enflamme discrètement le cordon de Bickford jusqu’à l'implosion finale
le personnage agrippé à son fragile petit bout de papier avec l'adresse numérotée le nom de rue ne s'est pas perdu dans le quartier, ce quartier de la place Blanche où il tourne sans cesse y retourne le terreau de ses souvenirs comme un Sisyphe, non le personnage s'est perdu à l'ancienne villa Emberricos il y a déjà de nombreuses années , alors qu il était encore enfant à Eze sur Mer , cela on l'apprend à la fin de ce livre plein de brume de mystère, construit comme un roman noir , un thriller psychologique heureusement qu'il y a les noms des rues justement pour que le personnage ne se perde pas tout à fait, ces noms sont des balises , dans fanaux, un trait entre le passé flou, et le présent fuligineux, ce roman est une espèce de rêve éveillé d'ailleurs est-on sûr de l'avoir vraiment lu?
Suis-je passé à côté de quelque chose ?
Critique de Vigneric (, Inscrit le 26 janvier 2009, 55 ans) - 31 décembre 2014
Pour moi, je n'ai rien trouvé d'intéressant dans cette histoire !
Effectivement, comme l'a dit quelqu'un plus haut, si on enlevait les noms de rues et de personnes de ce livre, il ne resterait pratiquement rien : Un histoire qui tient sur un Post-It....
Je retiendrai cette leçon : ne jamais plus me laisser tenter uniquement par le bandeau rouge "Prix Nobel de littérature" sans me renseigner avant...
Le réconfort d'un arbre
Critique de Garcesius (Huesca - Espagne, Inscrit le 6 mars 2007, 74 ans) - 26 novembre 2014
En ce qui concerne ce dernier roman, Modiano raconte de nouveau le séjour d’un enfant pendant un certain temps dans un village des environs de Paris, un événement qui avait constitué l’argument du roman "Remise de peine" publié en 1988 et qu’on trouve aussi mentionné brièvement en "Un pedigree", le roman le plus autobiographique de Modiano, publié en 2005. Dans ces œuvres l’auteur tourne son regard vers le passé, mais si les faits sont à peu près les mêmes, le point de vue change dans ce nouveau roman, parce que ce qui est évoqué maintenant par une personne âgée ce n’est pas son enfance, mais le processus par lequel lui-même, étant jeune, il avait récupéré les souvenirs d’une enfance qui le hantait. Trois niveaux chronologiques organisent le récit : le point de départ c’est le moment actuel, les premières années du XXIème siècle ; un bond en arrière nous mène cinquante années plus tôt, à l'époque de la jeunesse du protagoniste qui, à son tour, rappelle son enfance passée quinze années auparavant. Par suite d’une circonstance fortuite, un appel téléphonique, l’écrivain sexagénaire rappelle le jeune que rappelait l’enfant.
Le protagoniste du roman, comme le propre Modiano, est un écrivain qui a dépassé largement la soixantaine. Après une vie qu’on peut supposer vraiment mouvementée il vient juste d’entrer dans la vieillesse avec un seul regret : n’avoir pas fait assez attention aux arbres, étant donné qu’il avait découvert récemment le réconfort qu’un arbre planté en face de sa fenêtre lui apportait. Un appel téléphonique, effectué par un personnage plus ou moins louche, brise la fine pellicule qui sépare le présent du passé et plonge le protagoniste dans l'époque de sa jeunesse quand, un peu perdu à Paris, il avait entrepris l'écriture de son premier roman. Ces années-là avaient été certainement confuses pour lui, qui se sentait étrange, instable, changeant de domicile à plusieurs reprises, fuyant un passé sombre qu'il avait la prétention d'oublier. Une rencontre fortuite avec un ancien camarade de sa mère ayant déclenché le mécanisme de récupération des souvenirs de son enfance, il décide d’écrire un livre pour raconter ces épisodes jusqu'alors gardés en cachette, avec l'espoir de retrouver les traces d'une personne qui, ayant été importante à un moment de son enfance, avait disparu brusquement de sa vie.
La mémoire et l’oubli, l’imprécision des souvenirs, l’abandon et la solitude, la présence du passé dans le présent, la quête de l’identité personnelle et des objets servant d’accrochage … tous ces composants de « l’atmosphère Modiano » on peut les trouver dans ce roman, ainsi que des notations autobiographiques. Dans le récit le présent et le passé ne forment qu’un seul temps ; ainsi, la première scène dans laquelle le protagoniste, un homme qui vit seul depuis longtemps, est réveillé par un coup de téléphone, correspond avec la scène finale, qui avait eu lieu plus de soixante ans avant, dans laquelle ce même homme, alors enfant, est réveillé par un crissement de pneus d’une voiture qui, en partant avec la personne qui le soigne, le laisse seul, abandonné dans une maison étrange ; c’est alors qu’avait commencé sa véritable solitude.
Ennuyant à mourir
Critique de Pierre Ier de Serbie (, Inscrit le 9 janvier 2014, 50 ans) - 21 novembre 2014
Bref, on s'emm... ferme tout au long de ces 160 pages un format pourtant court.
Quand je compare avec l'énergie de certains auteurs comme SaFranko, Dan Fante, Pelecanos, Gutierrez... que la France parait bien ennuyeuse et poussiéreuse, toute tournée vers son passé, ses rues vides. Pourtant cela n'est pas toujours le cas : la Peur de Gabriel Chevallier est un chef d'oeuvre ignoré, Houellebecq reste un grand auteur avec sa trilogie, Cavanna possède une verve inégalée, sans parler de Yourcenar, de Céline, de Gracq. J'ai des dizaines de noms qui mériteraient ce prix Nobel avant Patrick Modiano (personnage sympathique au demeurant).
Je crains qu'au final ce Prix Nobel ne donne pas une idée très positive de la France aux étrangers qui le liront.
Pas le meilleur de Modiano
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 1 novembre 2014
Ce dernier roman de Modiano est trop récent pour avoir pu influencer le jury de Nobel, celui-ci a d'ailleurs argumenté que c'était en particulier le traitement par Modiano de la seconde guerre mondiale qui est récompensé.
Ce roman très modianesque et peut-être un peu trop : particulièrement confus, il n'est pas simple à suivre dans les différentes époques évoquées.
Ce n'est pas le livre que je recommande pour découvrir l'œuvre de Modiano, il y a beaucoup mieux chez le grand Modiano.
souvenirs, souvenirs, pour l'auteur pas pour le lecteur
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 17 octobre 2014
Patrick Modiano reçoit en 2014 le prix Nobel de Littérature, un honneur non usurpé pour l’ensemble de son œuvre. Ses romans lui valent de nombreux prix aussi prestigieux, tels le Goncourt (1978) et le Grand prix du roman de l’Académie française (1972).
Gilles Ottolini trouve le carnet d’adresses de Daragane, le narrateur, et, avec Chantal Grippay, il le rencontre. Gilles souhaite en savoir plus sur un nom de son carnet : Trostel. Et Daragane fouille dans sa mémoire ; divers personnages surgissent, des lieux sont revisités, casinos, hôtels, fines parties, arrestation d’une proche… Tout ceci dans la brume des souvenirs qui s’estompe peu à peu. Mais le mystère reste entier. Qu’est devenue Annie Astrand ?
Patrick Modiano fait voyager le lecteur de Saint-Leu-la-Forêt à Paris, mais aussi dans le temps : à notre époque, quarante ans avant et quinze ans plus tard. Tout semble réel, mais le lecteur baigne dans une atmosphère de non lieu, hors du temps, comme dans un rêve.
Dans la continuité des ouvrages précédents
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 14 octobre 2014
J'en étais aux deux tiers de cette lecture, lorsque est tombée l'information de l'attribution du Prix Nobel à l'auteur. Et, là, je me suis senti désemparé. Comment donner à cette 'petite musique', si répétitive depuis le premier opus de Modiano, la dimension d'un Prix Nobel? Quand je songe à certains de ses prédécesseurs (Camus, par exemple) et à des auteurs étrangers non encore récompensés (Roth, Wang Sok-yong, etc.), je suis pris de défiance par rapport au jugement des jurés suédois. Et ce n'est pas le pauvre petit cocorico franchouillard que j'entends ici ou là destiné à saluer ainsi la persistance du rayonnement français qui va me faire changer d'avis. Cela n'en valait pas la peine.
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