Le génie des coïncidences de John Ironmonger
(The coincidence authority)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 3 avis)
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Les limites de l'aléatoire
Pour certains, le chemin de vie ne tient qu'à un bout de pain et une mouette. Parce que rien n'arrive sans raison. Pour d'autres, tout sera un simple jeu de coïncidences survenues sans Volonté Suprême pour les guider. Ce livre est celui de la confrontation entre l'incontrôlable hasard et la poigne ferme du destin.
Thomas Post, maître de conférences dans une université londonienne, est justement un expert en coïncidences et chercheur dans le domaine philosophique du déterminisme. Il fait la connaissance d'Azalea Lewis, elle-même enseignante, jeune femme victime d'événements dramatiques où les coïncidences revêtent une sombre forme de fatalité. Venue le consulter pour l'aider à démêler les fils tortueux de son existence, elle l'entraînera sur les curieuses étapes qui ont jalonné son histoire. Déjà celle de leur rencontre : projetés l'un contre l'autre dans un accident d'escalator, fallait-il qu'ils se trouvent, au même endroit au même moment, dans les couloirs d'un métro bondé. De la petite île de Man en mer d'Irlande vers une mission au cœur de l'Ouganda, la route d'Azalea Lewis n'aurait jamais été guidée que par des circonstances qu'elle pense attribuables à une force supérieure… Thomas croit davantage en l'aléatoire. Deux visions du monde à confronter, mesurer et vivre surtout. Croyances et certitudes de l'un et l'autre seront bien entendu chamboulées.
Ce roman offre une belle idée de départ, en tapis à cette réflexion philosophique sur le hasard - thème qui a déjà fait couler pas mal d'encre dans le monde littéraire (on pense notamment au New-Yorkais Paul Auster). Il met également en lumière le contexte social et politique de l'Ouganda au début des années nonante et surtout les crimes de la LRA et de son leader Joseph Kony. Prédicateur fou et armé, ce dernier a kidnappé des milliers d'enfants pour en faire des soldats, mutilant ceux qui s'y opposaient et violant les jeunes filles. Encore recherché aujourd'hui, Kony a laissé derrière lui nombreux estropiés et familles endeuillées.
Le génie des coïncidences pourrait donc faire un roman idéal pour les lecteurs exigeants s'il tenait sa promesse en alliant mystères, pamphlet social et réflexions philosophiques pointues. Mais malgré une lecture fluide et suffisamment prenante, ce livre reste un peu trop en périphérie de lui-même, se drapant en cours de route d'un tissu romantique moyennement crédible. On sent la mise en place d'une structure destinée avant tout à laisser la place à la digression, à une présentation du déterminisme (ou pré-déterminisme), quelques réflexions sur le hasard, etc. La partie ougandaise tient un peu plus la route, de même que l'entame initiale de l'histoire, avec les prémices du parcours d'Azalea. Ironmonger n'est par contre pas un maître dans l'art du dialogue et n'évite pas certains clichés. Les éclaircissements de l'intrigue s'annoncent également un peu trop tôt (et trop facilement).
Reste néanmoins un récit tout à fait agréable, non dénué d'humour, sinuant dans son contenu et sa qualité entre des moments plus faibles ou plus forts, même si manquant d'un peu de profondeur et de vraisemblance. Pour les anglophones curieux, le site à découvrir : www.thecoincidenceauthority.com où chacun peut, comme dans le roman, déposer ses coïncidences et prédictions afin d'élaborer quelques statistiques sur l'intervention ou non d'une force extérieure…
Les éditions
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Le génie des coïncidences: Traduit de l'anglais par Christine Barbaste
de Ironmonger, John
Stock
ISBN : 9782234075641 ; 21,50 € ; 04/06/2014 ; 360 p. ; Relié
Les livres liés
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Les critiques éclairs (2)
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Agréable et plaisant
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 18 mars 2018
Un jour il rencontre la séduisante Azalea Lewis, dont la vie semble marquée par le sceau d'une implacable destinée. Sa mère n'est-elle pas morte un 21 juin, jour du solstice d'été, comme trois autres de ses proches ?
Un roman agréable et plaisant.
Nos vies sont-elles ou non déterminées ?
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 19 octobre 2014
Les chapitres font des incursions dans le passé pour nous expliquer, du point de vue d’un narrateur omniscient, les différents éléments qui ont composé la vie de la jeune femme et l’ont amenée à croire qu’elle était marquée par un destin qui déterminerait le jour de sa mort. Bien évidemment, le preux chevalier servant, hésitant sur la conduite à tenir malgré que ses pensées soient orientées vers l’objet de son attachement, finira par vaincre ses réticences à agir et ira lui démontrer que son raisonnement est erroné car les dates ne sont pas exactes.
Les passages sur les théories du hasard et les brèves démonstrations sont très intéressantes. L’histoire sentimentale est classique. La partie qui se passe en Afrique renvoie à une actualité cruelle avec des kidnapping d’enfants pour en faire des soldats ou des individus mutilés, l’auteur indiquant s’être inspiré de faits réels pour les décrire.
IF-1014-4290
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