Le Dieu Scorpion de William Golding
(The Scorpion God, three short novels)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Trois nouvelles
Trois nouvelles dans ce recueil, de longues nouvelles. La première a donné son titre au recueil.
Un point commun pour ces trois nouvelles ; elles se situent toutes trois en des époques reculées, des époques que William Golding n’a pu connaître. Corollaire du point commun ; elles sont écrites avec un tel naturel et un tel luxe de détails, physiques, comportementaux, qu’on ne peut rester que béat d’admiration devant la virtuosité de William Golding. N’était la troisième et dernière nouvelle, je lui aurais donné la note la plus haute. Détaillons :
Le Dieu scorpion : Egypte ancienne, du temps des Pharaons. William ne réécrit pas une énième aventure imaginée du temps des Pharaons et agrémentée de références historiques comme le ferait un Christian Jacq. Que nenni ! William Golding se place délibérément dans cette époque, installe une problématique et nous décrit ce qui se serait déroulé – ce que William Golding pense qu’il se serait déroulé – dans le contexte historique et géographique. Et dans le contexte de l’Egypte ancienne, l’histoire racontée est très troublante : un rêve éveillé, dont on sait qu’il n’est pas vrai, mais qui s’inscrit dans la réalité. En outre cette longue nouvelle est de nature à passionner les égyptophiles …
Crac-crac : Non, ce n’est pas ce que vous pouvez imaginer ! « Crac-crac » est une nouvelle envoûtante et poétique qui se déroule, elle, en des temps préhistoriques. Ni plus, ni moins (si vous croyez que la difficulté faisait reculer William Golding !). Et on y est, et son postulat de base est intéressant et brosse un tableau inattendu sans être pour autant iconoclaste ou délirant … Non, « crac-crac » fait référence à une cheville en vrac d’un chasseur préhistorique, pour rassurer les âmes chastes ! Cela dit, l’intérêt de cette nouvelle ne réside pas dans son positionnement dans l’ère préhistorique mais bien, comme la précédente, du schéma de base placé dans le contexte préhistorique. Bluffant !
L’envoyé extraordinaire : Celle-ci m’a laissé moins convaincu et me semblait abaisser le niveau global jusqu’à ce que … je lise la dernière ligne, juste la dernière ligne ! Une trouvaille génialissime qui me fait dire que William Golding aurait mérité le Nobel de Littérature. (D’ailleurs … il l’a mérité !)
Si je vous cite cette dernière ligne, vous hausserez tout au plus un, peut-être deux, sourcil. Elle ne prend tout son sel que dans le contexte que représente le corps de la nouvelle. Néanmoins …, peut-être parce qu’il est audacieux d’imaginer qu’un Grec tendance lauréat du Concours Lépine ( !) ait pu imaginer utiliser la vapeur à des fins culinaires (autoclave) ou motrices (chaudière) au temps de la Rome antique ? J’ai eu du mal, là. Oh, non pas avec l’art de prendre des contrechants, des contrepoints toujours aussi élégants avec l’histoire (avec un h et H) proprement dite – ça c’est la touche Golding – non, plutôt avec l’anachronisme que cela représente.
Mais il y a cette dernière ligne. Qui tue !
Les éditions
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Le Dieu Scorpion
de Golding, William Marlière, Marie-Lise (Traducteur)
Gallimard
ISBN : 9782070708840 ; 8,00 € ; 20/02/1987 ; 238 p. ; Poche
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