Derniers mots, derniers étés, derniers regards...

Yannis Ritsos est à tout jamais Mon poète grec préféré.

J'aime ses mots, sa vie et ses combats pour elle, la liberté.

Et chaque poème de ce recueil ultime nous offre encore et toujours la lumière de ses mots malgré
"les couleurs d'adieu des couchants...l'obscur soupçon que cet été-ci
avec ses grillons, ses arbres, sa mer,
avec les sirènes de de ses bateaux dans les couchers de soleil
glorieux,
avec ses promenades en barque au clair de lune sous les
petits balcons
et avec sa compassion hypocrite sera le dernier."

mais ne donner à savourer ces derniers rayons-là ne serait pas laisser entendre la musique mélancolique et silencieuse de ses mots qui, malgré toutes les longues et immensément, cruellement douloureuses épreuves et souffrances tout au long de sa vie, reste si lumineuse de vie.

Des mots, quelques vers extraits des premiers chants "Les négatifs du silence" et qui, parmi tous les autres,
me laisseront toujours avec l'infinie tristesse de savoir qu'il n'en écrira plus.... sur cette terre-là...

"Ils sont partis, l'un après l'autre. Nous avons attendu. Ils
ne sont pas revenus.
Comment peut-on s'habituer à tant d'éloignement?
Ni montagnes, ni arbres, ni maisons,
ni gens du tout, et les noms oubliés,
et la cendre répandue jusque dans les pages vierges.
Seulement dans le champ sec aux ronces jaunes,
a poussé une rose comme par erreur. La nuit,
souviens-t- en quand tu regarderas au loin, vers le large,
les trois petits feux errants. Souviens-t'-en.
Ô, triste, inconsolable clair de lune, garde-moi."

Ô grand poète, où que tu sois, n'oublie pas...

"sous ta lampe, sur cette chaise inconfortable,
pour laisser quelque chose à ceux qui viendront-
ne serait-ce que deux vers,
écrits avec la main de la pluie, qui désignent en tremblant
toujours et toujours le côté du soleil."

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  Tard bien tard dans la nuit

  de Ritsos, Yannis Pierrat, Gérard
  le Temps des cerises
  ISBN : 9782370710031 ; 17,00 € ; 13/06/2014 ; 300 p. ; Broché

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