Mourir sur Seine de Michel Bussi

Mourir sur Seine de Michel Bussi

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Marvic, le 31 août 2014 (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 174ème position).
Visites : 7 875 

Meurtres sur l'Armada

Quand le commissaire Gustave Paturel est informé que le cadavre d'Aquilero, marin mexicain a été retrouvé sur le quai à quelques heures de la grande Parade de Seine, il est persuadé que c'est une rixe entre matelots ivres qui a mal tourné et va s'empresser de clore l'affaire pour ne pas nuire à cette grande manifestation populaire qu'est l'Armada de Rouen.

Mais l'affaire ne va pas s'avérer aussi simple quand le légiste lui annoncera un écart de 3 heures entre le coup de couteau fatal et la décomposition du corps. Quand il découvrira ensuite d'étranges tatouages et surtout la marque d'un étampage (marquage au fer rouge des bovins dans la région), il sait qu'il va au devant de gros soucis. Et puis ce portable qui continue de recevoir d'étranges messages.

Parallèlement, Maline Abruzze, journaliste de 35 ans au journal local "Le Seinomairin" va elle aussi mener son enquête. Elle commencera par rencontrer le chargé de relations presse Olivier Levasseur, beau brun ténébreux, puis un insolite loup de mer alcoolique Pierre Poulizac, dit Ramphastos, raconteur d'étranges histoires de pirates.
Une course contre la montre commencera alors, mais aussi une chasse au trésor où indices disséminés le long de la vallée de la Seine s'enchaîneront avec courses-poursuites et meurtres en série.

Michel Bussi (auteur des "Nymphéas noirs" sélection CL) réussit là une belle performance; allier une enquête policière et ses mécanismes classiques avec une visite touristique de la ville de Rouen, des villages riverains de la Seine entre l'estuaire et le port, et la présentation d'un événement qui réunit des millions de visiteurs.
Rien à reprocher à l'utilisation géographique et historique des lieux. M. Bussi étant professeur à l'université de Rouen, cela semble la moindre des choses. Et quel plaisir pour une "locale" de "visualiser" les enquêtes.

Si écrire une critique relève de la plus pure subjectivité, il est franchement impossible d'être impartial quand on éprouve autant de satisfaction à suivre les déplacements, quitte à aller vérifier sur place, la véracité des indices. (D'ailleurs les "aménagements" de la réalité géographiques sont infimes !)

En ce qui concerne l'intrigue policière, je reprocherais la minceur des personnages; l'héroïne est sympathique mais caricaturale hésitant entre Bridget Jones et Alice détective, ainsi que des jeux de mots qui n'élèvent pas le roman policier au niveau de la littérature.

Cela reste une très agréable et passionnante façon de découvrir la région et donnera peut-être l'envie aux lecteurs de découvrir la prochaine Armada... sans cadavres sur les quais !

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Pirates et culture

8 étoiles

Critique de Free_s4 (Dans le Sud-Ouest, Inscrit le 18 février 2008, 50 ans) - 28 mai 2017

Bien sympathique cette Maline Abruzze 36 ans célibataire, ancienne journaliste de guerre a travers le monde pour le journal Libération.
Depuis elle est revenu au pays (Normandie) comme journaliste pour le journal Seinomarin.
Elle boit, elle drague (sympa quoi) et mène l’enquête sur les terribles meurtres survenus lors de la célèbre fête marine de Rouen, l'Armada.
Ce roman est agrémenté d'anecdotes de piraterie normande et de trésor inca.
Michel Bussi connait bien sa région et nous la fait découvrir.
Comme quoi, polar et culture font bon ménage.

TERRIBLE ARMADA

8 étoiles

Critique de DODODLB (, Inscrite le 12 janvier 2017, 70 ans) - 12 janvier 2017

La toile de fond de cette intrigue est l’Armada de Rouen, en 2008, un meurtre puis 2 puis 3…..quand s’arrêtera cette série de crimes ?
Une machination, une chasse au trésor, une histoire de piraterie, des rebondissements qui s’enchainent et entrainent le lecteur dans les paysages parfois brumeux des méandres de la Seine, du marais Vernier, mais aussi dans les rues médiévales de Rouen. On découvre également comme des touristes un peu curieux, le petit cimetière romantique et énigmatique de Villequier.
Grâce à un policier et surtout une jolie journaliste tenace et terriblement maline et intrépide, cette enquête trouvera sa solution après un rebondissement pour le moins inattendu et un suspense de fin haletant et angoissant.
C’est la première fois que je me laisse emporter par Michel Bussi dans une intrigue policière, même si, petit bémol l’intrigue peut paraitre un peu compliquée, je me laisserai néanmoins tenter par d’autres aventures du même auteur.

Terrible Armada

6 étoiles

Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 14 janvier 2016

Michel Bussi est un auteur à succès et ce n’est pas pour rien ! Ce roman –comme ceux de l’auteur que j’ai déjà lus- est vraiment agréable à lire, donne du plaisir. Chaque chapitre offre son lot de rebondissements et de surprises. Il ne se cantonne pas dans un mystère profond et insondable pour attendre la fin du bouquin et enfin révéler les tenants et les aboutissants de l’énigme proposée mais distille des scènes et des révélations tout au long des 400 pages. L’histoire de notre journaliste, la fameuse Maline, celle des policiers (notamment le pauvre commissaire coincé avec des enfants en bas âge), des organisateurs de cette terrible Armada est bien menée et intéresse. Elle révèle aussi un évènement exceptionnel peu (ou pas dans mon cas) connu dans cette ville de Rouen bien mise en valeur par le romancier. Un bon divertissement.

la piraterie normande

6 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 5 octobre 2015

Un marin mexicain est retrouvé mort sur les quais de Rouen, suite à un coup de poignard dans le cœur. C'est une mauvaise nouvelle pour l'inspecteur Paturel, qui, en ce mois de juillet 2008, a la garde de ses enfants et leur avait promis de voir avec eux le passage de l'Armada. Mais si un tueur parcourt les rues de la ville, la fête risque de mal tourner. D'autant que ce meurtre est très étrange : pour le légiste, aucun doute n'est permis, si le jeune "Aquilero", comme on le surnommait, est mort à 2 heures du matin, son corps n'a commencé à se décomposer que 3 heures plus tard ! Selon l'agent Stepanu, le "Cassandre" du commissariat, cette affaire s'avère d'autant plus compliquée que des tatouages ont été retrouvés sur le dos du défunt, représentant 5 animaux. L'un d'entre eux, l'aigle, a été brûlé. Aigle, Aquilero, pour Stepanu, ça ressemble à s'y méprendre à un pacte de pirates !
Maline Abruzze, journaliste au Seinomarin, journal hebdomadaire, se trouve un peu par hasard sur la piste de cette enquête. Curieuse de nature comme de profession, elle n'hésite pas à tenter d'en savoir plus, quitte à payer de sa personne, notamment auprès du bel Olivier Levasseur, le directeur des relations presses pour l'Armada.



Personnellement, j'ai trouvé que Mourir sur Seine peinait à trouver sa vitesse de croisière (désolée pour la métaphore du bord de l'eau…), malgré un premier chapitre prenant ! Chaque chapitre rend compte de l'histoire avec les yeux de l'un des personnages qui évoluent lors de cet été 2008. On comprend assez vite qu'au-delà du meurtre mystérieux du marin mexicain (suivi d'autres crimes…), on va partir à la recherche du trésor des pirates ! Sauf que l'histoire pédale un peu avec les démêlés et questionnements philosophiques de la journaliste, femme de 36 ans célibataire et sans enfant, qui s'inquiète de la durée de son pouvoir de séduction. Entre les galipettes avec le bel attaché de presse et les avances repoussées du journaliste parisien plein d'ambition, l'histoire patauge dans la mare aux canards, tandis que la lectrice que je suis attend avec impatience quelques détails croustillants qui auraient trait à des louis d'or, des malédictions anciennes et des naufrages dans des lieux inconnus.
J'aurais bien aimé en savoir plus sur le commissaire Paturel, fort sympathique, homme d'action et d'intelligence, qui sait s'entourer de collaborateurs compétents, avec une mention spéciale à Stepanu, "un type brillant, timide, complexé… et qui ne prenait la parole que pour vous annoncer des kilos d'emmerdements !" avec ses "Je ne voudrais pas jouer les trouble-fêtes" qui font mouche ! Même si M. Bussi le fait avec élégance, les personnages de ce livre sont, je trouve, assez stéréotypés, les bons comme les méchants, et y compris le célèbre profiler parisien, qui vient mettre un peu d'ambiance dans l'enquête. Avec sa venue, pour mon plus grand plaisir, l'histoire et l'enquête accélèrent, voire même s'affolent dans les derniers chapitres.
Enfin, les titres des chapitres, avec leurs jeux de mots (par ex : 14 : "Miss en Seine", 37 : "Ligne de Mir", etc…), n'apportent pas grand-chose et flirtent, mais ce n'est que mon humble avis, avec le presque ridicule…

Ceci dit, Mourir sur Seine est un livre agréable, même si je l'ai trouvé moins travaillé que Nymphéas noirs, moins prenant que N'oublier jamais également (en même temps, Mourir sur Seine est antérieur aux ouvrages cités). L'histoire tient la route, les mystères s'éclaircissent au profit d'autres. Avec le recul, je ne pense pas que le lecteur puisse trouver l'identité du criminel, en tout cas, ce n'était pas mon cas (ça fait partie de mes petits plaisirs de lecture de romans policiers). Malgré tout ce que j'ai pu dire précédemment, j'ai lu Mourir sur Seine avec plaisir, mais sans passion, et j'en ressors avec une envie folle de visiter Rouen, notamment l’aître Saint-Maclou, et attend avec impatience juin 2019, date programmée de la prochaine Armada de Rouen, qui pour l'occasion fêtera ses 30 ans !


Les pirates ont inventé une nouvelle utopie ! Une utopie égalitaire. Ce ne sont pas leurs sabres qui ont fait trembler les royaumes, ce sont leurs valeurs. C'est pour cela que les monarchies, les empires, les républiques se sont unis pour les détruire. C'est pour cela qu'on a appris aux enfants les jambes de bois, les têtes balafrées et les tonneaux de rhum. Pour ridiculiser l'utopie. Pour tourner en dérision la subversion !

du raisin sur les quais

8 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 27 septembre 2015

Un Bussi bien ficelé, qui nous emmène au pays des pirates et des trésors cachés sans pourtant jamais quitter les quais de Seine, à Rouen, où règne l'effervescence de l'Armada, la grande fête des voiliers. Toutes voiles dehors, le Cuauhtémoc, navire mexicain, roi de l'Armada, est le théâtre d'un meurtre ritualisé. Le jeune marin Carlos Jésus Aquileras Mungaray, dit Aquilero, est retrouvé poignardé et marqué au fer rouge sur l'embarcadère de son bateau. De mystérieux tatouages animaliers, d'autres meurtres tout aussi mystérieux qui vont suivre, il n'en faut pas plus pour enflammer l'imagination d'une jeune et téméraire journaliste, Marine Abruzze, qui va se trouver au cœur d'une effroyable machination. Comme dans les romans policiers qui ont fait par la suite son succès ("Nymphéas noirs", "Un avion sans elle"…), "Mourir sur Seine" est le fruit d'une imagination débordante s'appuyant sur un solide savoir historique et géographique. On va, ou plutôt on court, de rebondissement en rebondissement, de fausse piste en fausse piste, jusqu'à un dénouement final tout à fait inattendu. Hélas, malgré ses qualités narratives hors pair, il est navrant de voir chaque page gâtée par des fautes d'orthographe et de grammaire impardonnables de la part d'un membre du corps enseignant. À moins qu'il faille incriminer un éditeur peu scrupuleux, pressé de rentabiliser la réédition d'un des premiers opus d'un auteur à succès ? Mystère, mystère…

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