Patrick, le roi des animateurs

Quand j'étais gamin, je regardais beaucoup la télévision. J'étais souvent chez ma grand-mère car justement je pouvais la regarder aussi longtemps que je le voulais.

Feu ma grand-mère aimait les jeux télévisés. Pas tellement ce qui est culturel comme Des chiffres et des lettres ou Questions pour un champion. Mais plutôt le divertissement.

Et en cette fin des années 80/début des années 90, il y avait Patrick Roy sur TF1. Le Juste Prix à midi quotidiennement et Une famille en or vers 18h30. Elle regardait assidûment tous les jours ces émissions et par conséquent moi aussi.

J'étais gosse, d'accord mais j'étais séduit par Patrick Roy que je trouvais classe, attachant, et proche des gens. Fausse impression peut-être mais la lecture de ce livre m'a donné finalement raison.

La brutalité de sa mort m'avait choqué. Je le répète, j'étais gosse et pour moi on ne mourait pas à quarante pas. C'est trop jeune.

J'avais été surpris par l'onde de choc que son décès avait suscité. Le journal télévisé de Pernaut à 13h ainsi que celui de 20h ont pulvérisé les audiences en revenant abondamment sur sa carrière. Toujours cette proximité avec les gens. J'en avais une ultime preuve.

L'année suivant sa mort, ses parents écrivent un livre retraçant sa vie professionnelle et personnelle. Sobrement intitulé Patrick Roy par Colette et Pierre Boyard, ses parents. Préfacé par Jean-Pierre Foucault qui lui avait mis le pied à l'étrier et devenu un ami.

Dans ce livre, on côtoie un Patrick Roy ayant très vite le goût pour le spectacle. En particulier, la musique. Fan des Rolling Stones, de Jimi Hendrix, il fut même batteur dans un groupe de rock.

Après avoir fait l'école des attachés de presse, il met un pied tout doucement dans l'univers des médias. Il est stagiaire à RTL où il tient le standard de l'émission Les routiers sont sympas qu'anime Max Meynier qu'il remplacera plus tard à la présentation du Juste Prix. Puis à la fin des années 70, il arrive sur RMC qu'il ne quittera jamais où il remplace Julien Lepers et prendra le pseudonyme de Patrick Roy.

En pleine ascension, dans les années 80, il animera sur la station : Vanille Fraise, L'âge d'or des tubes avec Dick Rivers et Destination bonheur. Assouvissant sa passion pour la musique, il sort un 45 tours : j'veux tout ça.

Fort logiquement, la télévision lui fera les yeux doux. Il débarque sur TF1 en 1987 où il remplace Eric Galliano dans l'émission Les Grandes Oreilles et Max Meynier, malade, à la présentation du Juste Prix en 1988. Il contribue à en améliorer les audiences, ces dernières atteignant sept millions de spectateurs.

Patrick Roy devient une des locomotives de la chaîne avec Jean-Pierre Foucault et Dorothée. En 1990, on lui confie la présentation d'Une famille en or et, à raison d'un samedi par mois, il co-anime avec Christian Morin et Philippe Risoli, Succès fous.

Le principe de Succès fous, dont l'idée venait de Guy Lux, était que de grands journaux publiaient une liste de vingt-cinq chansons. Les téléspectateurs devaient en sélectionner trois. Dans l'émission une douzaine étaient sélectionnées et interprétées. Entre les succès, des sketchs étaient écrits et joués par les trois animateurs. L'émission s'arrêtera en 1992 au bout de vingt-cinq numéros malgré d'excellentes audiences, une fois encore. La lassitude, le manque d'idées, commençant à pointer le bout de son nez.

Lors de l'été 1991, il présente même Intervilles au côté de Guy Lux. Bref, tout va pour le mieux pour Patrick qui envisage de produire et d'animer une grande émission de variétés : Les copains d'abord.

Mais lors de l'été 1992, il est pris de violents mal de dos. Il reprend les enregistrements à la mi-août mais la souffrance devenant de plus en plus grande, il est contraint d'arrêter un mois plus tard. Avec les enregistrements, on le verra à l'antenne jusqu'en novembre.

Là, le livre devient assez poignant car on assiste à la lente agonie d'une vedette au sommet de sa popularité. Le couperet tombe. Cancer des os. Il n'en a plus que pour quatre mois. Ses parents et Jean-Pierre Foucault mis dans la confidence ne lui avoueront jamais la gravité de son mal. Ironie du sort car Patrick Roy avait toujours fait très attention à sa santé, co-écrivant même en 1992 un livre de vulgarisation sur la santé. Finalement, il décède en février 1993.

En refaisant appel à mes souvenirs, en revisionnant certaines de ses émissions et en lisant ce livre, j'avais vraiment l'impression de voir un animateur d'une grande classe, d'une grande gentillesse et avec une profonde empathie pour son public. On a peut-être aujourd'hui les présentateurs que l'on mérite mais j'ai du mal à l'heure actuelle à trouver un présentateur télé avec le même talent. Mais mon jugement est sûrement tronqué car je ne regarde quasiment plus la télévision.

Quant à TF1, la chaîne semble l'avoir complètement oublié comme elle a pu oublier Dorothée, Philippe Risoli ou Christian Morin. Quoi qu'il en soit, il n'est pas trop tard pour relire ce petit livre et se replonger dans la vie de Patrick Roy.

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  Patrick Roy [Texte imprimé] par Colette et Pierre Boyard,...

  de Boyard, Colette Boyard, Pierre
  le Livre de poche / Le Livre de poche
  ISBN : 9782253136965 ; 4,11 € ; 30/08/1996 ; 127 p. p. ; Poche

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