Madame George de Noëlle Châtelet
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Ces lieux que l’on dit habités…
Au cours d’une interview enregistrée sur France Culture en juin 2013, Noëlle Chatelet a avoué avoir éprouvé un malaise bizarre et un sentiment de «déjà vu» en se rendant pour une conférence sur les lieux du domaine de Nohant où George Sand a vécu ses plus belles années.
Cette expérience, aussi personnelle qu’impalpable et dont elle a souhaité faire un roman, constitue le principal argumentaire de «Madame George» même si cette dernière n’apparaît que dans la seconde partie du livre.
Le héros principal, Jean-Marc, pour l’occasion le «double» de Noëlle, la soixantaine bien sonnée, psychanalyste de son état et cartésien «en diable» va devoir accepter peu à peu l'idée qu’il existe des univers parallèles où les morts rendent visite aux vivants.
Il fait cette découverte à la lumière des témoignages de patientes et connaissances diverses qui ont été confrontées à ce genre de phénomènes paranormaux et dont les expériences vont venir croiser la sienne.
Jusqu’au jour, en effet, où, lui aussi, invité pour une conférence sur la symbolique des maisons à Nohant, sera pris d’un véritable vertige et basculera peu à peu dans l’irrationnel jusqu’à en perdre quasiment la raison ; au cours de ce voyage initiatique -cerise sur le gâteau- il sera amené à découvrir un secret de famille qui le troublera encore un peu plus.
Un cheminement tortueux et alambiqué où l’auteur, comme le lecteur, se perdent parfois au fil des pages.
Sur le fond, cette fiction dont les premiers chapitres laissent pourtant augurer une suite passionnante, se révèle en définitive peu crédible, tant la matière est elle-même floue, et surtout, le fil conducteur très hasardeux.
Ceux qui apprécient habituellement la fluidité et la transparence du style de Noëlle Châtelet seront sans doute aussi déçus par l’opacité et l’imprécision de certains développements.
Sans doute l’ésotérisme dans lequel baigne en permanence cet ouvrage n’est-il pas non plus le domaine favori de l’auteur, certainement plus à l’aise dans l’étude du corps physique et vieillissant (comme dans «La Dame en Bleu», «La Femme Coquelicot» ou l’inoubliable «Dernière Leçon») que subtil. Une parenthèse troublante dans la production de Noëlle Châtelet qui laisse le lecteur sur sa faim.
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