Ptah Hotep de Charles Duits

Ptah Hotep de Charles Duits

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Pendragon, le 5 octobre 2003 (Liernu, Inscrit le 26 janvier 2001, 54 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (3 611ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 539  (depuis Novembre 2007)

Authentique parchemin !?

Incroyable, fantastique, merveilleux, splendide ! Ce roman est unique ! Et pourtant, Dieu sait si j'en ai lu des romans de ce genre, mi-fantastique, mi-ésotérique, histoire parallèle qui se déroule dans un univers qui aurait pu être le nôtre s'il n’y avait ces petites différences… Oui, j’en ai lu, et celui-ci est le premier, le seul et l'unique qui ait une qualité incontestée : le style semble réellement dater de l’époque reculée dont l’histoire nous est contée. L’auteur a réussi là un prodige merveilleux qui est de nous faire douter de ce que nous lisons ! Pour ma part, déjà naturellement enclin à croire le plus possible en la Faerie et en l’ésotérisme, je me suis trouvé face à une histoire que je jurerais sortie toute droite d’anciens parchemins mis au jour dans le plus grand secret. Tout se tient, l'histoire, mais aussi le style, les noms, les manières, les faits et les gestes des protagonistes. On a tout simplement l’impression indécollable que nous lisons une histoire réelle, qui s'est réellement passée il y a près de 4000 ans. Un prodigieux bond dans le temps comme jamais aucun auteur n’avait su me faire profiter. On y est, on y vit, on s'y retrouve…
Quant à l’histoire, ma foi, il s'agit d’une quête, d'un voyage, d’une pérégrination au travers d'un pays de sable et de forêt… avec son lot de rencontres et d'apprentissages… mais cela importe peu, ce qui reste et persiste, encore et toujours, c’est cette réalité temporelle, ce récit d'un temps passé…

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Les éditions

  • Ptah Hotep [Texte imprimé], roman Ptah Hotep
    de Duits, Charles
    Denoël / Présence du futur.
    ISBN : 9782207249895 ; 8,80 € ; 26/10/1999 ; 496 p. ; Poche
  • Ptah Hotep [Texte imprimé], roman Charles Duits
    de Duits, Charles
    Denoël / Lunes d'encre
    ISBN : 9782207261354 ; 20,30 € ; 11/06/2009 ; 448 p. ; Broché
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Le guerrier, les femmes et les Dieux

7 étoiles

Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 29 septembre 2014

Le Grand Vizir de Hagaptah profite de la mort accidentelle de l’Émir pour s'emparer du pouvoir et écarter ses fidèles, comme le Duc de Ham, qui est assassiné. Ptah Hotep, fils du duc, dépossédé de ses biens, est jeté soudainement sur les routes de l’exil. Afin de faire mettre fin aux agissements de l’usurpateur, le jeune prince entreprend de demander l’intervention du lointain – et mystérieux – empereur de Rûm. Mais pour rencontrer l’empereur, la route est longue, les dangers nombreux et le jeune prince est loin d’imaginer le destin que lui ont réservé les Dieux...

Je me demande si « Ptah Hotep » n'est pas peut-être avant tout un hommage à la geste antique, tant les références aux civilisations anciennes y tiennent le premier plan, que ce soit dans la façon dont est écrit le livre, qui reprend avec bonheur le style (qui peut paraître parfois pompeux), le rythme et le scandement si particulier qu’on peut trouver dans certains textes comme l’Iliade, ou bien encore dans l’omniprésence des Dieux, dont les figures tutélaires font écho aux mythologies passées, notamment celles du panthéon gréco-romain.

Car c’est l’autre caractéristique troublante de ce livre: son univers particulier donne un curieux sentiment mêlé de proximité et d’étrangeté. Le monde de « Ptah Hotep » associe en effet des éléments toponymiques ou culturels familiers (parfois déformés) à des caractéristiques originales. Charles Duits invente ainsi, dans un creuset poétique d’une grande beauté, une géographie imaginaire tour à tour sensuelle, colorée ou brutale.

« Ptah Hotep » est aussi un roman sur la sagesse et l’humilité. Le jeune prince, partagé entre l’ivresse illusoire de la gloire et les plaisirs de la vie, finira par trouver, à travers son long voyage, la sérénité et la paix. Il faut souligner à ce titre que les femmes tiennent une place importante dans le récit. Les trois amantes successives du jeune prince donnent par exemple leurs noms aux trois parties du livre. Elles personnifient le plaisir ou la douceur et font douter peu à peu le héros sur la vertu de la guerre et de la violence.

Telles certaines peintures "décadentes" de la fin du XIXème siècle profondément influencée par un orientalisme ré-interprété, c’est un chant envoûtant que ce « Ptah Hotep », non exempt de défauts et de longueur, mais profondément marquant. Il mérite vraiment le détour pour les amateurs d’Heroic Fantasy (mais en est-ce vraiment ?) qui sont prêts à tenter des expériences littéraires originales et déroutantes.

Chef d'oeuvre onirique

10 étoiles

Critique de Eric Eliès (, Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans) - 28 décembre 2011

Ptah Hotep est la réalisation d'un destin messianique qui s'accomplit presque malgré la volonté du héros, jeune homme romantique doutant de sa vocation (il ressemble par moment au Aldo du Rivage des Syrtes) et dépassé par une destinée qui s'accomplit inexorablement.
Ce roman de Charles Duits est un chef d'oeuvre de la littérature onirique, à mi-chemin entre l'héroic-fantasy et Le rivage des Syrtes de Julien Gracq. Evoquant les civilisations antiques mais les brassant toutes et les transcendant dans un syncrétisme mystique, la cohérence et la densité de présence du monde dans lequel évolue Ptah Hotep, la profondeur psychologique de tous les personnages, qui sont des êtres de chair et de sang mus par des motivations conscientes et inconscientes (y compris sexuelles), n'ont quasiment pas d'équivalent dans le genre (sauf peut-être dans Le seigneur des anneaux et certaines nouvelles de RE Howard et Clark Ashton Smith ?), si tant est que Ptah Hotep peut y être enfermé. La tension du récit et l'écriture de Charles Duits, parfois flamboyante et épique parfois intimiste et poignante, emporte le lecteur qui peut difficilement faire autre chose que s'asseoir et lire et lire jusqu'à la page finale du tome second...
En fait, il faut se souvenir, pour comprendre la spécificité de ce roman, que Charles Duits était un vrai poète, lié aux surréalistes et aux post-surréalistes, fasciné par les vérités cachées et cherchant les visions du monde vrai derrière les apparences : il eut d'ailleurs recours à la drogue, notamment la mescaline comme Henri Michaux, et écrivit Ptah Hotep dans un état proche de la transe, comme sous la dictée d'une voix intérieure.

Eric Eliès

un charme

9 étoiles

Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 11 août 2006

ce livre (en deux tomes) est un charme au sens propre. Il capte l'attention du lecteur et l'entraîne dans un univers proche de ce que fut l'antiquité égyptienne ou grecque, que l’on reconnaît sans qu'elle ait jamais été.
Un peu comme le poème de Verlaine, ni tout à fait un autre, ni tout à fait le même, c'est un univers qui nous captive.
Je partage donc tout à fait l'avis de Pendragon et conseille vivement ce récit à tout lecteur avide d'évasion et de rêveries.

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  Ptah Hotep: quelques références 5 Fanou03 23 septembre 2016 @ 10:01

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