Ce qui apparaît à nos yeux est censé être clair, mais le réel baigne dans la brume.
Gabrielle et Stan vivent une vie à 200 à l’heure et tout leur semble sourire. Un on en héritage d’une tante méconnue bouleverse la vie de Gabrielle. Loin de Paris, il s’agit d’un bois et d’une maison dite hantée par les gens du coin. Et Gabrielle rentre dans une autre dimension ; ses sens perçoivent le domaine de l’invisible. Son esprit jusque-là cartésien en prend un coup. Sa tante Francesca lui explique qu’il s’agit d’un pouvoir qu’elle hérite et qui remonte à de nombreux ancêtres. Ce livre, plus large que le concept de roman, mène le lecteur dans les arcanes de la physique quantique tout en restant dans notre monde réel.
Entre deux réflexions métaphysiques, Frédérique Deghelt tient le lecteur en haleine par des rebondissements qui le mènent dans un monde ésotérique. Un roman aussi original qu’intéressant.

Le livre raconte les changements dans la vie d’une femme, la quarantaine, mariée à un chirurgien esthétique, heureuse en affaires avec sa société d’événementiel qui fait l’héritage d’un terrain dans une province impossible à atteindre par les transports en commun. Elle s’y découvre une vieille tante et une forêt avec deux maisons, l’une accueillante, l’autre inquiétante et dans laquelle aurait vécu un ancêtre magicien mangeur d’enfants. Un surnaturel léger, présenté sous la forme d’un don de voyance des ombres des morts qui lui parlent et d’une capacité à soigner par imposition des mains s’empare alors du récit. Et cette personne rationnelle accepte, quoique avec difficulté, cette irruption de choses peu compréhensibles dans sa vie dont le cours va changer.

C’est le parallèle entre l’étroitesse et l’ouverture d’esprit, entre l’apparence lisse offerte aux autres et la complexité du réel et le doute qui est montré. Le côté ésotérique se veut léger mais est quand même un peu trop prononcé à mon goût.

L’ensemble est fait de contrastes entre une attitude qui consiste à prendre la vie comme elle vient, sans juger le comportement d’autrui, et une autre visant à influer sur elle, à la façonner à sa volonté, ou plutôt à l’image de ce qui est considéré comme souhaitable.

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C’est un roman qui commence très bien, qui m’a absorbé d’entrée par son intrigue pleine de mystère.
L’héroïne organise des soirées qui ont fait sa renommée, elle partage la vie d’un chirurgien esthétique avec qui elle a eu un grand fils qui la remplit de fierté. La parfaite parisienne, presque un peu caricaturale dans son mépris pour tout ce qui se situe au delà du périph.
Voilà qu’elle hérite d’une propriété dans le centre de la France (on ne nous dit pas où exactement, mais c’est paumé). Elle s’y rend pour vendre au plus vite.
Et là, O joie (pour le lecteur), il s’avère que la terre dont hérite la dame semble hantée. L’agent immobilier qui la reçoit, la met rapidement au parfum : de vilaines histoires de revenants ont fait le tour de toute la région et risquent de considérablement compliquer la vente de ladite propriété.
Tout ce qui y est lié a tellement mauvaise réputation que l’aubergiste du coin refuse de la recevoir chez lui. Du coup, notre héroïne qui n’a pas froid aux yeux décide de dormir dans « sa » maison, une ruine envahie par les plantes. Elle va durant ce court séjour découvrir que son terrain, plutôt immense, abrite une deuxième maison, un manoir à la sinistre allure, ainsi qu’une rivière vaguement enchantée … Après s’y être baignée, elle va développer un don de guérisseuse. Le lecteur sérieusement accroché découvre également une vieille tante mystérieuse et une amorce d’amourette avec l’agent immobilier.
Tout cela, bien écrit en plus, met sérieusement l’eau à la bouche non ?
Hélas, hélas, hélas.
Si l’auteure a dressé ce magnifique préambule, ce n’est pas dans l’intention de simplement nous raconter une histoire, de nous transporter, de nous faire frissonner au fond de notre lit.
Non.
Ce n’est qu’un décor qui lui sert à nous faire part de sa philosophie personnelle. De ses convictions, profondes pour ne pas dire un tantinet lourdes, en matière de vie après la mort. De son point de vue sur la religion. A la fin, ce n’est même plus un cours de philo ésotérique, c’est un sermon à l’adresse de nous autres, pauvres ignorants, qui vivons sans nous soucier de l’immortalité de l’âme.
Sache lecteur, que ta vie n’est que le passage transitoire de ton âme dans une enveloppe corporelle. Et ne t’avise pas de penser autrement. Les preuves sont là. Tu n’as jamais entendu parler des mediums ?
Ce point de vue est exprimé de long en large sur des dizaines de pages qui n’en finissent pas. Au détriment de l’intrigue réduite peu à peu à la portion congrue.
N’y avait-il donc pas un éditeur courageux pour la recadrer et la forcer à rester dans son récit ? Quel dommage…