Petite philosophie à l'usage des non-philosophes de Albert Jacquard

Petite philosophie à l'usage des non-philosophes de Albert Jacquard

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Philosophie

Critiqué par Heyrike, le 2 octobre 2003 (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 805ème position).
Visites : 8 157  (depuis Novembre 2007)

L'utopie au bout du chemin

Petite promenade philosophique sous la forme d'un abécédaire, en compagnie du célèbre généticien mais avant tout homme de coeur et d'un professeur de philosophie, dans un dédale de réflexions sur divers sujets "éternels et actuels". Depuis longtemps j'admire cet homme pour ses engagements et prises de positions audacieuses comme ce jour où il déclare : "L'école est une machine à fabriquer des perdants.", certes on peut contester ceci et tenter de pourfendre les accusateurs d'un "système" éducatif à bout de souffle et perclus de douleurs, mais je crois qu'Albert Jacquard a eu raison de mettre les pieds dans le plat.
Enfin bref, revenons au livre.
Sans être un ouvrage de référence philosophique (je ne suis pas un féru de philosophie, mais très curieux dès lors qu'il s'agit de comprendre le genre humain, ce qui implique un passage par quelques ouvrages "philosophiques", comme une espèce de petit périple initiatique à la découverte de la construction de la pensée actuelle et de ces fondements.) cet essai s'adresse essentiellement à un lectorat d'adolescents curieux et désireux de s'initier à quelques bases solides de la réflexion sur l'homme et la société.
De ce livre se dégagent un sentiment d'aboutissement intellectuel et une force de convictions remarquables, qu'Albert Jacquard développe brillamment. En homme généreux, pour qui "une utopie peut être considérée comme un projet réalisable mais qui n'a pas encore été réalisé",
il lutte pour que son message soit entendu. Il est convaincu que l'homme doit de toute urgence (re)penser l'humanité comme une entité indissociable du Grand Tout, que la volonté de toute entreprise doit être faite à l'aune du genre humain et de son environnement. En s'efforçant de considérer les décisions ainsi prises comme étant des engagements à long terme, impliquant toutes les composantes de la vie sur terre dans l'intérêt de tous, à savoir une conscience universelle que la pérennité de la vie doit être la seule bénéficiaire des orientations d'avenir, seule garantie du salut de l'humanité.
Je ne me lancerai pas dans une tentative pour résumer la pensée de A. Jacquard, ce qui à coup sûr serait un échec, car même si elle est clairvoyante et pleine de bon sens, celle-ci nécessite une lecture individuelle, seule capable de toucher la conscience de chacun. Quant à moi j'étais déjà convaincu (.avant d'être "(re)converti") sur bien des points développés par A. Jacquard, qui par ses arguments a consolidé mes convictions aussi utopiques et marginales soient-elles.

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Prendre du recul et philosopher !

9 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 1 mai 2010

Superbe petit ouvrage d'Albert Jacquard ou il dresse un état des questions majeures à se poser pour vivre ensemble .
A lire pour ne pas mourir idiot !

Les questions essentielles

9 étoiles

Critique de MOPP (, Inscrit le 20 mars 2005, 88 ans) - 16 juin 2005

En utilisant le dialogue, Albert JACQUARD et Huguette PLANES sont parvenus à nous faire approcher les questions essentielles pour un chacun.

AUTRUI : La phrase de Sartre "L'enfer, c'est les autres." est-elle d'actualité ? Pourrions-nous vivre sans les autres ? Pensez-vous, comme Luther KING que "apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots" ?

BONHEUR : qu'est-ce qu'être heureux ? N'est-ce point toute une harmonie de notre personne ?

CONSCIENCE : un point bien difficile à aborder ! A.J. défend la thèse des neurobiologistes modernes : "L'esprit n'est que l'aboutissement de l'aventure de la matière. Il n'a pas une origine autre que l'ensemble du cosmos." (page 33) Pour lui cependant n'est pas seulement une réalité matérielle. Pour être précis, A. J. dit : "La conscience a seulement besoin d'un support matériel." Et de comparer la position de LACAN à celle de FREUD : "Le moi n'est pas maître dans sa propre maison." En passant il "s'attaque" au "Je" de Descartes ; il constate que DESCARTES l'autonomie du "je pense" le gêne dans "donc je suis". Descartes a oublié que le "je" se construit grâce aux autres, aux liens qui se tissent avec les autres.

Et d'autres sujets intéressants : ESPACE-TEMPS, ETHIQUE (pour ou contre l'avortement ? Sa réponse est tout en délicatesse), GENETIQUE ("Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente" SAINT-EXUPERY), IMAGINATION, JUSTICE, LIBERTE, MATHEMATIQUES et LOGIQUE (tiens ! tiens !), RELIGION (Si A.J. ne croit pas, il respecte la position des croyants, même s'il ne trouve pas d'arguments pour justifier les religions qui transforment l'angoisse en espoir, espoir peut-être pour un paradis imaginaire ; A.J. est agnostique, tolérant, ouvert aux autres), SAGESSE (un gros chapitre bien intéressant), etc.

Peut-être vous aurai-je donné l'envie de lire ce beau livre...

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