Léon-Gontran Damas, le poète Jazzy de Nimrod, Gopal Dagnogo (Dessin)

Léon-Gontran Damas, le poète Jazzy de Nimrod, Gopal Dagnogo (Dessin)

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Enfants => 10-12 ans , Enfants => 12-15 ans

Critiqué par JulesRomans, le 18 juin 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 10 étoiles
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Un Guyanais ancien potache de Meaux, élégant assembleur de mots

Il s’agit là d’un personnage capital pour le mouvement de la négritude, il en est le cofondateur avec Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor dans les années 1940. Né en 1912 à Cayenne, Léon-Gontran Damas est rapidement orphelin de mère, c’est donc sa tante Man-Gagi qui l’élève. Le père de Léon-Gontran Damas est un mulâtre et sa mère est une métisse amérindienne et noire. Aimé Césaire côtoie Léon-Gontran Damas sur les mêmes bancs du lycée Schœlcher à Fort-de-France au milieu des années mille-neuf-cent- vingt. C’est à Paris, étudiant en droit puis à l'École des langues orientales, de russe, de japonais et de baoulé, que Léon-Gontran Damas rencontre Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Ces trois personnages ont maintenant chez le même éditeur À dos d'âne, un ouvrage qui leur est consacré.

L’ouvrage fait le choix, vu sa taille réduite, de ne pas signaler que notre écrivain fut également lycéen à Meaux et est député socialiste de Guyane de 1948 à 1951. Rappelons d’ailleurs que Aimé Césaire fut lui parlementaire de la Martinique de 1946 à 1993 et donc que les deux poètes se côtoyèrent aussi sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Le titre de l’ouvrage est en partie expliqué à la page 8 :

«Léon-Gontran Damas, dans sa tête tout comme sur les feuilles jaunies ramassées ici et là, aimait écrire à la manière de Duke Ellington, le maître du Big Band. Damas appréciait les sons vifs et dansants, les sons virevoltants, les sons surprenants ».

Un extrait d’un de ses poèmes les plus connus, parmi d’autres sont cités :

« Nous à qui n’appartient
Guère plus même
Cette odeur blême
Des tristes jours anciens
Nous les gueux
Nous les peu
Nous les rien
Nous les chiens
Nous les maigres
Nous les nègres ».

Gopal Dagnogo, qui avait déjà illustré quelques ouvrages dans cette collection, s’est surpassé ici avec des compositions (en noir et blanc) qui sont parfois des clins d’œil à l’art nègre, au surréalisme et aux oiseaux d’Henri Matisse. Avec cet ouvrage sur Léon-Gontran Damas, nous ai offert vraisemblablement le fleuron des ouvrages de l’éditeur À dos d’âne, qui invitent à la découverte des femmes et des hommes qui ont changé le monde.

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