Charles Augereau de Pierre Folliet

Charles Augereau de Pierre Folliet

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par JulesRomans, le 26 juin 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 8 étoiles
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Augereau était-il un ogre haut en couleur en pire que les autres maréchaux?

Charles Augereau est le maréchal d’Empire qui certainement un des plus atypiques : il a servi dans les armées autrichiennes et prussiennes avant la Révolution (il est né à Paris, d’une mère allemande) et Napoléon en dit le plus grand mal dans ses mémoires : « Depuis longtemps, chez lui, le maréchal n’était plus le soldat ; son courage, ses vertus premières, l’avaient élevé très haut hors de la foule : les honneurs, les dignités, la fortune, l’y avaient replongé. Le vainqueur de Castiglione eût pu laisser un nom cher à la France ; mais elle réprouvera la mémoire du défectionnaire de Lyon ».

Un des grands intérêts du livre est de comprendre pourquoi Napoléon Bonaparte avait écrit cela : il lui doit la victoire d’Arcole et cela n’est pas développé mais il était farouchement opposé au gouvernement consulaire qui porta Napoléon Bonaparte au pouvoir par un coup d’état. S’y ajoute le fait bien expliqué qu’il peut être considéré comme le premier maréchal d’Empire à avoir abandonné Napoléon Ier en 1814. En 1815 il se met de nouveau au service de ce dernier, mais rancunier en refusant de le prendre à son service durant les Cent-Jours, Napoléon lui évite tout ennui à la Restauration. Sa propension à s’enrichir personnellement par le pillage, héritée de son passage dans les armées d’avant la Révolution, est bien mise en avant sans que l’on puisse citer des exemples précis.

Il meurt le 12 juin 1816 à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne), le fait qu’il n’aie pas de descendance a aidé à son oubli. Son titre de duc de Castiglione n’est donc pas repris et il est amusant de se rappeler que la comtesse de Castiglione était une aristocrate italienne au service du roi de Piémont-Sardaigne par Cavour pour devenir la maîtresse de Napoléon III afin qu’il apporte son soutien au projet d’unification de l’Italie sous la dynastie d’origine savoyarde. Elle avait épousé en 1854, à l'âge de 17 ans, le comte Francesco Verasis de Castiglione.

Ce site http://assoamis.pagesperso-orange.fr/marechal_auge… donne quelques pistes sur la vie de notre maréchal d’empire, en présentant des documents d’époque. Pierre Folliet a su mettre à disposition d’un large public nombre d’informations qui permettent non seulement de connaître la vie d’un personnage mais aussi les armées d’avant, de pendant et d’après la Révolution. Notons qu'un heureux hasard de circonstances fit qu'il ne combattit pas les Vendéens. Par ailleurs à travers les succès et les difficultés que Augereau rencontre à la tête de ses troupes sous l’Empire, on mesure bien la gloire que la chute de l’Empire. Cette dernière était inévitable sous le coup des armées étrangères après les malheureuses expéditions en Espagne et Russie.

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