Radeau de Antoine Choplin
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Style original. Emouvant ...
1940. Louis est chargé de conduire un camion chargé de tableaux du Louvre dans un château en province pour les soustraire aux allemands en train de grignoter la France par l'est. En chemin, au bord d'une route, il s'arrête pour aider une femme seule, Sarah, enceinte et en fuite…
Tout d’abord, ce radeau, c’est un bel objet, un très joli livre d'un petit éditeur qui inspire le lecteur. Ensuite, c'est un texte original et court. Dans ce livre, A.Choplin n’utilise aucun dialogue « direct », tout est rapporté par un narrateur extérieur, au style indirect (Louis dit .Sarah dit.). Cela donne un texte un peu lourd au début puis au bout de quelques pages, la magie opère. Ce style participe à la dimension sentimentale et dramatique du livre où toute l'émotion est exprimée dans les silences des personnages plutôt que dans leurs dialogues. Tout au long du livre, on sent la tragédie sourdre. Cette histoire touchante est émaillée de considérations intéressantes sur la peinture, son histoire (d’abord l’art figuratif puis une représentation quasi parfaite du réel et enfin, dans l’impossibilité d’accéder à ce réel, la transfiguration de la vision de l’artiste, son interprétation .), le radeau de la méduse qui donne son nom à ce roman …
Un seul regret, la brièveté de ce récit, cette mode, le plus souvent commerciale, des romans trop courts, 150 pages environ, est extrêmement frustrante et on a de plus en plus souvent le sentiment que l'auteur cède à la facilité, se contente de peu de pages, sans épuiser son sujet.
Les éditions
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Radeau [Texte imprimé] Antoine Choplin
de Choplin, Antoine
la Fosse aux ours
ISBN : 9782912042613 ; 15,20 € ; 27/08/2003 ; 134 p. ; Broché -
Radeau [Texte imprimé], roman Antoine Choplin
de Choplin, Antoine
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757835487 ; 5,50 € ; 26/09/2013 ; 128 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (3)
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de la Méduse, le radeau …
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 21 décembre 2020
»Il franchirait la Loire à Saumur. Emprunterait le même pont chargé d’enfance. C’était cette route-là aussi, vers le Berry de ses grands-parents, des premières vacances, des cousins éloignés et des courses de brouette, des cerises trop mûres bouffées par les oiseaux.
Quand il y pense, Louis.
C’est le soir déjà. Il conduit depuis bientôt trois heures. N’éprouve aucune fatigue.
Pourtant, il y a eu le chargement, interminable, depuis les dépôts sarthois de Louvigny, Chèreperrine, Aillières et La Pelice. Le plan « Hirondelle » appliqué à la lettre. Deux jours et deux nuits, presque sans pause. De l’emballage, des centaines de caisses passées de main en main, les obligations à peine compatibles de rapidité et de minutie.
Les Allemands pas loin, on ne sait pas exactement où. Partir au plus vite, les plus gros camions d’abord, vers d’autres destinations plus au sud. »
Si je vous dis que le style d’Antoine Choplin est lapidaire, ponctué de phrases courtes et percutantes, vous me croirez aisément à la lecture du début du roman ci-dessus ?
Le plan « Hirondelle », c’est ni plus ni moins la mise en sécurité loin du Louvre et de Paris des trésors nationaux exposés dans le Musée. Toiles détachées des cadres, roulées et mises en sécurité avant d’être expédiées par camions dans des havres secrets.
Louis est un des conducteurs de ces camions. Louis a pris la route vers le sud. Il a pour consigne de ne pas s’arrêter, de ne pas discuter de l’action entreprise, de ne pas prendre de passager. Mais voilà, de nuit, dans une forêt, sous la pluie, il y a cette jeune femme désemparée qui marche pieds nus, yeux baissés, comme pour fuir quelque chose. C’est Sarah. Il va la prendre dans son camion et leur histoire va commencer. Très vite.
Seconde époque, 1943. Sarah et Louis sont établis dans un château du Périgord où sont entreposés les toiles. Sarah a mis au monde Toine, l’enfant dont elle était enceinte et Louis participe à des coups de main de la Résistance. On se dit que ça pourrait mal finir (sur le mode « les histoires d’amour finissent mal. En général. »). Bingo ça va mal finir. La guerre est rarement sujet de bluette …
C’est dans la troisième époque (Février 1944) que la fin, très courte de deux pages, courte à l’image du roman, intervient. Tout est dit et, à vrai dire, on ne voit pas bien comment ça aurait pu être autrement. On aurait aimé que l’histoire soit davantage développée mais c’est souvent ainsi avec Antoine Choplin. Allusif et raccourci, le style.
Antoine Choplin a eu l’occasion d’écrire un roman « à quatre mains » (L’incendie) avec Hubert Mingarelli et on comprend pourquoi. Grande proximité de style entre ces deux auteurs du Dauphiné.
Un court texte ennuyeux
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 12 août 2014
Ce roman est court et ne brille pas par des nombreuses actions. Le style de l'auteur est singulier : de nombreuses phrases nominales, des paroles rapportées originalement ... Ce style ne m'a pas plu et a suscité un profond ennui chez moi :
"Il demande : et alors, il est pour quand ce petit ?
Pour l'automne. Novembre.
Le père est mobilisé, c'est ça ?
Non.
Du silence, à part le moteur. Elle ajoute : il est juste parti.
Louis, désolé.
Elle continue, légère : oh, ça fait déjà plusieurs semaines.
Et du coup, vous vous retrouvez seule, cet enfant sur les bras."
Je n'ai ressenti aucune émotion à la lecture de ce roman. Je n'ai pas été touché du tout par certaines scènes qui auraient pu émouvoir. Antoine Choplin intègre aussi des réflexions sur l'art et des commentaires sur le tableau de Géricault, de manière trop appuyée. On a l'impression que ce roman n'a été qu'un prétexte pour introduire ces idées. Kundera, Malraux, Gide intègrent des réflexions dans leurs romans, des discussions culturelles dans leurs récits, mais c'est fait habilement. Ici, cela me semble plus maladroit ...
émouvant, mais surtout frustrant !
Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 23 août 2004
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