Il pleut sur Managua de Sergio Ramírez
(El cielo llora por mí)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Enquête chez les "narcos"
L'inspecteur Morales se doutait-il en enquêtant sur l'abandon d'un yacht dans une lagune, qu'il allait se retrouver au cœur d'un trafic international de stupéfiants ?
Cela va commencer par la recherche d'un cadavre, puis il remontera lentement mais sûrement la piste des tueurs aidé par son collègue "Lord Dixon" mais aussi par la femme de ménage du poste de police Dona Sofia, puis par Fanny, sa maîtresse, éventuellement par le mari de celle-ci...
Je ne contredirai donc pas la quatrième de couverture annonçant que "l'auteur multiplie les personnages hauts en couleur et les histoires troubles... ".
Tout cela donne un roman alerte, vif, très rythmé, drôle mais où on se perd facilement entre les noms, prénoms, surnoms, noms de guérillas.
Un roman où l'on découvre le chaos nicaraguayen aussi bien dans les rues de Managua que dans l'administration d'état, mais qui demande quelquefois des efforts pour ne pas se perdre dans les digressions pittoresques.
Les éditions
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Il pleut sur Managua [Texte imprimé] Sergio Ramírez traduit de l'espagnol (Nicaragua) par Roland Faye
de Ramírez, Sergio Faye, Roland (Traducteur)
Métailié / Bibliothèque hispano-américaine
ISBN : 9782864247722 ; 19,50 € ; 17/03/2011 ; 270 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (6)
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imbroglio latino
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 18 juillet 2024
A lire à l'ombre, avec une bière Toña glacée, côté ventilateur
Critique de Phil SMT (, Inscrit le 19 septembre 2020, 64 ans) - 20 septembre 2020
Plus qu'un polar, c'est une dénonciation de l'état de décrépitude d'un pays en souffrance et d'un peuple écoeuré qui conclut : encore une révolution pour rien.
Bien plus que la cynique galerie de portraits qui peuple ce livre d'une grande vitalité, c'est bien le Nicaragua qui en est le protagoniste central : un pays à genoux et un peuple qui patauge mais tient debout comme il peut. Je vis entre Nicaragua, Guatemala et France et je confirme.
A lire à l'ombre, avec une bière Toña glacée, côté ventilateur.
Enquête dans le dénuement
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 20 octobre 2014
Dénuement donc. De la population, des services administratifs et particulièrement, pour ce qui nous occupe, des services de police.
L’inspecteur Morales est un ancien révolutionnaire sandiniste. Après le succès de cette révolution, il a intégré la police … Depuis il est toujours inspecteur mais le pouvoir a changé de camp, exit Daniel Ortega. La pauvreté, elle, est toujours là. La pauvreté et le trafic de stupéfiants. Proximité d’avec les USA et le Mexique, sur le chemin de la Colombie vers l’Amérique du Nord, le Nicaragua est « travaillé » par les narco-trafiquants (narcos pour les intimes) et justement, un yacht a été abandonné en une côte désolée, un yacht au luxe très « narcos » et un yacht où des traces de sang indiquent qu’il a dû s’y passer des choses. Après ? Après c’est l’enquête de Morales, justement, secondé par un collègue ancien révolutionnaire lui aussi, et aussi par Dona Sofia (ni plus ni moins que la femme de ménage du poste de police) et par Fanny, la maîtresse de Morales …
Oui, nous ne sommes pas dans une configuration … classique d’une enquête policière ! L’intérêt est davantage dans ce que nous fait saisir Sergio Ramirez de la réalité du Nicaragua. C’est personnellement ce que j’apprécie dans les polars : ne pas se contenter de l’enquête pour l’enquête mais en profiter pour prendre le pouls d’une société.
C’est ce qu’on fait en l’occurrence. Au Nicaragua.
Vite oublié
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 9 octobre 2014
Il pleut sur Managua est un roman policier qui met en scène un duo qu'on a du mal à qualifier "de choc", soutenu par des "enquêtrices" très compétentes mais fort improbables : Dona Sofia, la femme de ménage du commissariat, et Fanny, la maitresse de Morales. Au détour de la poursuite de l'enquête, Ramirez en profite pour nous faire un descriptif du pays plutôt coloré, avec des évènements plus que pittoresques, comme les innombrables inaugurations de bâtiments officiels, les manifestations des médecins, les processions religieuses qui engorgent la circulation de Managua, les publicités décalées sur les savons qui nettoient des péchés, etc…
J'avoue au départ avoir été un peu perdue au départ entre les différentes dénominations de chaque personnage : chacun d'entre eux porte un nom (jusque-là, c'est normal), un surnom (ça arrive souvent), et également un nom de guerre qui date du temps de la dictature de Somoza. Du coup, quand on connait encore peu les protagonistes et que ceux-ci sont nombreux, on ne sait plus qui est qui. D'autant que policiers et trafiquants marchaient côte à côte du temps de la révolution sandiniste, ce qui ne facilite pas leurs rapports, entre les amitiés anciennes et les chemins qui ont évolué chacun d'un côté de la justice.
Au final, j'ai trouvé l'enquête un peu molle, avec un décalage "de gravité" entre l'histoire principale (où tout n'est pas rose) et les digressions (très colorées et souvent légères et amusantes). Le duo d'enquêteurs est plutôt sympa ; ces flics à l'ancienne, qui s'envoient des vannes avec un humour souvent grinçant toutes les 5 minutes mais ont une confiance "à la vie à la mort" en l'autre m'ont parfois fait penser au duo Riggs- Murtaugh de L'arme fatale, l'action en moins. Et du coup, entre les digressions et le manque d'action, je me suis parfois ennuyée…
Lecture fastidieuse
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 9 août 2014
A la limite, le seul aspect digne d’intérêt est documentaire, avec la description de l’environnement qui rend bien compte du chaos social et politique dans lequel est plongé le pays, affaibli par des années de dictature. La pluie tropicale y tombe souvent avec intensité, dévastant routes et habitations sur son passage et décourageant toute velléité de maintenir un semblant d’ordre. L’auteur se borne à faire un constat désabusé de la situation, sans accuser personne, comme s’il était encore sous le coup de l’échec de la révolution sandiniste du siècle dernier. Dans ce pays, lorsqu’on a été guérillero du Front sandiniste (FSLN), tel l’inspecteur Morales et bon nombre de ses collègues dans la police, il vaut mieux pour s’en sortir faire allégeance au pouvoir libéral à la solde des narcotrafiquants.
Hélas, tout cela ne suffit pas à faire un roman, encore moins un polar. Rarement un livre m’aura autant ennuyé, et même le dénouement, plat, n’est pas venu sauver l’ensemble. La narration reste plausible et cohérente, mais trop lente et trop répétitive. A force, on finit par ne plus se sentir du tout concerné par l’intrigue et le sort des personnages, trop nombreux et assez quelconques, avec juste la hâte que cela se termine. Et pour ne rien arranger à l’affaire, aucun chapitre ne vient alléger la lecture. D’après moi, seuls les insomniaques pourront trouver un intérêt à cette enquête soporifique.
Trop tortueux
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 1 juin 2014
Par la suite, l’histoire s’égare dans une multitude de personnages. L’intérêt premier d’un polar dit ‘social’ est de nous imprégner d’une culture, ici celle du Nicaragua. Mais Ramirez ne parvient pas à scinder à la fois son enquête policière et son portrait de société. Plus souvent qu’autrement, il s’arrête, raconte quelques moments inutiles avant de retourner à son intrigue complexe ancrée dans l’univers de la drogue et des personnages louches difficiles à différencier.
Un bouquin lourd pour ceux qui ont beaucoup de temps à investir.
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