Les beaux jours de Jean-Christophe Millois

Les beaux jours de Jean-Christophe Millois

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Livrelu, le 5 septembre 2003 (Paris, Inscrit le 1 septembre 2003, 54 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 869ème position).
Visites : 2 517  (depuis Novembre 2007)

Un premier roman au ton juste et à l'écriture précise et maîtrisée.

Un père (chauffeur de car, responsable d’un chenil) et son fils (adolescent en mal de repères) face à face : leur incapacité à se parler, leur difficulté à s'inscrire dans l'existence, leur manière de communiquer par des gestes mais aussi leur fuite face au monde, et une violence sourde à la lisière de l'ennui qui imprègne le quotidien... Et puis la présence des femmes, qui vient bousculer leur univers : une ex-épouse absente et une amante pour le père, une soeur lointaine et une tante pour le fils. Ces femmes pourraient, devraient être la face lumineuse de leur existence, mais voilà, par habitude ou par peur, par incapacité à prendre leur vie en main, par une certaine lâcheté en somme, les hommes (père et fils) prennent la fuite, chacun à leur façon.
Un premier roman fort et prenant qui ne laisse pas indifférent.

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Un beau premier roman...

8 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 7 mars 2004

Les Beaux Jours est un roman à double voix entre père et fils. L'un est éleveur de chiens et chauffeur de car scolaire, l'autre est un adolescent en crise. A tour de rôle, ils prennent la parole pour commenter leur vie qui nous sonne presque insipide, glauque et misérable. Tous ont le mal de parler d'amour et de comprendre l'autre, ou alors trop tard... les gestes d'affection sont des claques pour masquer l'angoisse. Mais le père est lui aussi un fils qui se souvient de son enfance assez péniblement, il s'en veut de ne pas être un "bon fils" pour son père qui est désormais veuf. Quand le drame les frappe, tout ce monde sera hébété mais la parole ne découlera pas pour autant...
Franck, l'adolescent, vivote avec son loser de copain: ils fument, boivent, vadrouillent dans une vieille voiture pour draguer des filles. Au bord de l'échec scolaire, il se pose toutes ses questions qu'on a à l'âge de dix-sept ans. Ses parents ont divorcé, sa mère est une ombre et son père un mur. Il est l'héritier d'un tempérament impulsif mais pas mauvais.
Oui, les femmes sont de passage: entre la tante qui se soucie de tous ces garçons en oubliant presque de penser à elle, une mère transparente, une soeur solidaire mais distante, et la nouvelle fiancée du père...
Les Beaux Jours est un roman masculin, qui parle de la difficulté d'être un père et un fils. L'écriture est sobre et classique. Jean-Christophe signe un premier roman déroutant mais bougrement attachant.

Un bon 1er roman de la rentrée 2003

7 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 18 novembre 2003

Le roman débute tel un énième récit nombriliste et déprimé, la banalité d'existences moroses puis après quelques pages, la véritable teneur de celui-ci s'exprime. Millois nous parle de la constante fluctuation des choses de la vie. Les jours gris sont éclipsés par des beaux jours malheureusement pas éternels et le cycle reprend.
Il explore également les rapports familiaux et notamment père / fils et c’est d’ailleurs là qu'il réussit le mieux, en évoquant cet amour pudique mais profond, les non-dits, les incompréhensions, les difficiles gestes d’affections et la lutte de domination de l’adolescence.
Pour son premier roman, Millois adopte un style très académique, presque scolaire parfois et pour seule originalité, utilise tour à tour trois narrateurs différents : le père, le fils Franck et la soeur Claire. Ce manque de style personnel et la relative banalité de l’histoire ont certainement desservi ce roman qui aura (a eu ?) sûrement du mal à se démarquer de la production massive de la rentrée 2003. Néanmoins, c'est un livre attachant d’un auteur qui aura peut être de belles choses à nous offrir par la suite.

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