À la hauteur de Grand Central Station je me suis assise et j'ai pleuré de Elizabeth Smart

À la hauteur de Grand Central Station je me suis assise et j'ai pleuré de Elizabeth Smart
(By Grand Central Station I Sat Down and Wept)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par FranBlan, le 26 avril 2014 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans)
La note : 10 étoiles
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Une grande oeuvre…

Elizabeth Smart, romancière et poète, est née à Ottawa en 1913 et est décédée à Londres en 1986.
À l'âge de 19 ans, elle se rend à Londres pour étudier le piano. Elle revient au Canada et fait un bref séjour au Ottawa Journal, où elle rédige le carnet mondain. Au cours des années 30, issue d’une famille nantie, Smart voyage beaucoup; amie de Diego Rivera et d’Henry Miller, rédactrice à Vogue, elle découvre la poésie du Britannique George Barker et devient amoureuse de lui; par l'entremise de Lawrence Durrell elle rencontre le poète britannique, elle l’invite, avec sa femme, à venir la rencontrer aux États-Unis et là commence leur histoire de laquelle naîtront, outre un roman, quatre enfants, sans jamais vivre avec lui. Elle travaille à l'ambassade de Grande-Bretagne à Washington pendant la Deuxième Guerre mondiale et s'installe en Angleterre en 1943. Pendant les vingt années qui suivent, elle subvient à ses besoins et à ceux de sa famille en rédigeant des textes publicitaires et en travaillant pour Queen (comme rédactrice littéraire) et House and Garden. J’ai recueilli la plupart de ces informations en consultant l’Encyclopédie Canadienne.

La première oeuvre de Smart, By Grand Central Station I Sat Down and Wept (1945; trad. À la hauteur de Grand Central Station je me suis assise et j'ai pleuré, 1993), a bénéficié d'une reconnaissance limitée en 1945, année où une petite maison d'édition de Londres a publié 2000 exemplaires de son livre. En raison du sujet du livre, un amour adultère entre une jeune femme et un homme marié, la famille d'Elizabeth Smart s'est servie de ses relations politiques pour faire interdire son importation au Canada. On a toutefois fait circuler le livre à Londres et à New York. Devenu l'objet d'un véritable culte, il a été réédité en format de poche en 1966 et salué par la critique.

À la hauteur de… est l'une des oeuvres les plus dénudées, les plus écorchées vives qui aient jamais été écrites. C'est un cri de totale vulnérabilité.
À la hauteur… est un récit de prose poétique qui déploie cette tragédie d’un amour apparemment impossible et ravageur mais bien vivant.
À l’orée de ce livre en forme de lamentation amoureuse et perçante, ce constat: "L’amour me possède et je n’ai plus de choix." Dès les premières lignes, le lecteur, ici voyeur et confident, comprend qu’il devra laper l’histoire à petites doses car celle-ci est d’une rare densité d’écriture.
Depuis janvier, j’ai relu ce livre trois fois et finalement, me suis laissée aller à lire à haute voix comme si cela allait aider à ne rien perdre du déferlement de mots et d’images…
Que le lecteur en mal de rebondissements se tourne vers autre chose, car ce récit en spirale, comme une volute de fumée, se suffit à lui-même.
Elizabeth Smart, par le truchement du roman, est devenue son propre personnage d’amoureuse transie, un peu comme si Madame Bovary avait existé et signé elle-même Madame Bovary, sans que Flaubert ne soit mêlé à tout ça.

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