L'histoire de Pi de Yann Martel
(Life of Pi)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 28 avis)
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Le Sens de la vie
Après avoir écrit des oeuvres boudées par le grand public, voilà que Yann Martel rebondit avec une oeuvre très médiatisée. Le rayonnement dépasse largement les frontières des langues qui ont présidé à son éducation. Ce succès est d'autant plus surprenant que ce fils de diplomate a écrit une oeuvre qui rebute habituellement. Pourtant L'Histoire de Pi est à la tête des palmarès même s'il présente une vision chrétienne de l'humanité.
Ce roman se divise en trois parties. La première est consacrée à l'enfance du héros à Pondichéry, où son père était le directeur d'un zoo. Déjà en bas âge, Piscine Patel, le héros, est attiré par des questions métaphysiques, dont les réponses ne peuvent être que d'ordre divin. À cause de son prénom, le jeune garçon a évité le soubriquet de «pisse» en se baptisant lui-même Pi, inspiré de la célèbre formule mathémathique. Dans la seconde partie, la famille immigre au Canada à cause des politiques de Mme Gandhi. Comme le bateau fait naufrage, le héros se retrouve seul dans une chaloupe de sauvetage avec un tigre du Bengale pendant 227 jours. Enfin, des enquêteurs japonais rencontrent l'ado, rescapé au Mexique, afin d'établir les indemnités à payer aux héritiers des victimes.
Ce roman peut s'interpréter au premier degré. Il s'agit de l'histoire d'un naufragé aux prises avec un passager malcommode. Vu sous cet angle, il captivera tous les aventuriers passionnés par les exploits de ceux qui mettent leur vie en péril. Comment un ado de 16 ans se débrouille-t-il en pleine mer avec un animal féroce comme compagnon de survie? Heureusement, les connaissances acquises au zoo de son père lui seront d'une grande utilité. Pour le reste, il se fie à son imagination et à Dieu pour affronter la situation. Pendant 200 pages, on suit un cours d'initiation à la vie pélagique, capable de faire pâlir Thalassa ou National Geographic. Dans ce roman, c'est une question de vie ou de mort, qui ne ménage pas les coeurs sensibles.
On peut aussi envisager cette oeuvre sous son angle allégorique. Si l'histoire raconte la traversée de l'océan, on peut imaginer le vécu du héros comme faisant partie de l'océan de la vie, tantôt caressant, tantôt périlleux. C'est une oeuvre qui fait une énorme confiance en l'homme. Elle le place dans la nature au centre de l'univers. On le sent quand Pi parvient à dompter le tigre qui l'accompagne dans ce périple involontaire. La vie n'est pas présentée comme une épreuve malgré les circonstances. On peut vaincre les difficultés si l'on s'appuie sur l'amour de Dieu. Ce ne sont pas les propos naïfs du nouvel âge ou la répétition d'un mantra pour se convaincre de l'importance de la vie. L'auteur s'inspire davantage de la doctrine péripatéticienne pour composer un univers tournant autour de l'unité des êtres vivants. Abattons les murs, dit-il, en attirant aussi l'attention sur les mirages qui garantissent le bonheur. Quand Pi trouve une île, il se rend vite compte que les oasis de paix, vendues à prix fort par les profiteurs, sont plutôt des germes de mort. «La mort est jalouse de la vie». Elle multiplie ses efforts pour détourner les vivants du but qu'ils doivent poursuivre : cette union avec le Créateur à travers sa création. Elle est possible surtout si on se laisse accompagner de rituels qui la facilitent comme le dit Amélie Nothomb : «Sans la grandiloquence des rites, on n´aurait de force pour rien.» Quand on sait que l'auteur est un bénévole dans les centres palliatifs, on comprend mieux cette oeuvre ouverte sur la vie comme la chanson de Jean Ferrat.
Parallèlement au double contenu est distillée une somme de connaissances intéressantes sur l'univers animal et marin. Les anthropomorphistes fronceront les sourcils, les autres s'enrichiront des recherches effectuées par l'auteur pour soutenir cette belle histoire racontée avec une plume dense, maîtrisée et à la fois toute simple et humoristique.
Les éditions
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L' Histoire de Pi de Yann Martel
de Martel, Yann
XYZ
ISBN : 9782892613674 ; 5,11 € ; 18/08/2003 ; 334 p. ; Paperback -
L'Histoire de Pi (Folio t. 4291)
de Martel, Yann Martel, Nicole (Traducteur) Martel, Émile (Traducteur)
Gallimard / Folio
ISBN : 9782070319428 ; EUR 8,99 ; 13/12/2012 ; 448 p. -
L'histoire de Pi [Texte imprimé], roman Yann Martel traduit de l'anglais (Canada) par Nicole et Émile Martel
de Martel, Yann Fyfe-Martel, Nicole (Traducteur) Martel, Émile (Traducteur)
Gallimard Jeunesse / Collection Folio junior
ISBN : 9782070650798 ; 1,68 € ; 16/11/2012 ; 480 p. ; Broché -
L'Histoire de Pi
de Martel, Yann Martel, Nicole (Traducteur) Martel, Émile (Traducteur)
Denoël
ISBN : 9782207255315 ; 26,00 € ; 15/01/2004 ; 336 p. ; Broché -
Histoire de Pi [Texte imprimé] Yann Martel traduit de l'anglais (Canada) par Nicole et Émil Martel
de Martel, Yann Fyfe-Martel, Nicole (Traducteur) Martel, Émile (Traducteur)
Gallimard Jeunesse / Collection Folio junior
ISBN : 9782070622269 ; 9,30 € ; 16/10/2008 ; 480 p. ; Poche -
L'histoire de Pi [Texte imprimé] Yann Martel traduit de l'anglais (Canada) par Nicole et Émile Martel
de Martel, Yann Fyfe-Martel, Nicole (Traducteur) Martel, Émile (Traducteur)
Gallimard / Bibliothèque Gallimard jeunesse
ISBN : 9782070649730 ; 16,90 € ; 16/11/2012 ; 512 p. ; Broché -
L'histoire de Pi [Texte imprimé] Yann Martel traduit de l'anglais (Canada) par Nicole et Émile Martel
de Martel, Yann Fyfe-Martel, Nicole (Traducteur) Martel, Émile (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070311101 ; 11,50 € ; 05/11/2009 ; 448 p. ; Fournitures diverses
Les livres liés
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Les critiques éclairs (27)
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Inégal
Critique de Lindy (Toulouse, Inscrite le 28 mai 2006, 46 ans) - 9 octobre 2013
Un livre poétique sur le rapport entre croyance et religion !
Critique de Alna (, Inscrite le 5 septembre 2013, 28 ans) - 5 septembre 2013
L'odyssée de pi
Critique de Jaafar Romanista (Rabat, Inscrit le 3 février 2013, 36 ans) - 23 avril 2013
On s’attache rapidement au personnage principal, « Pi » qui tient son nom de la Piscine Molitor, ce jeune plein de spiritualité, de curiosité et de bonté, à la recherche de la foi, qui dans son périple retrouve sa survie en assurant la survie de son compagnon Richard Parker.
Bref un livre captivant, avec un très bon style narratif.
Un peu long au début.
Critique de Ringolo (Laval, Québec, Inscrit le 1 février 2013, 75 ans) - 1 février 2013
Dévoré en 1 semaine
Critique de Emmar59 (, Inscrite le 20 janvier 2013, 40 ans) - 20 janvier 2013
:)
Je suis restée captivée a l'histoire à la fois fantastique, surréaliste et possible à la fois. J'adore les animaux, j'ai été servie : triste, humour: richard Parker!
Au début, un peu religieux, intriguant dans l'orientation !
J'ai eu un léger manque de concentration mais j'ai vite embarqué dans l'histoire de Piscine
Je vous conseille de lire ce merveilleux roman de Yann Martel
J'ai aussi visionné le film et c'était bon également!
Par contre le film est beaucoup plus détaillé !
Lisez le livre avant le film
Merci et bonne lecture
Où allons-nous...
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 19 janvier 2013
On ne niera pas que ce livre souffre quand même de certaines longueurs, qu’il pèche, à certains moments, par excès de précision, mais la volonté finale et l’ultime sens de ce voyage en valent la peine. Livre de l’introspection absolue et symbole d’une maturité extrême, il nous pousse vers cette interrogation impossible sur nos propres réactions, nous ouvre à nos besoins spirituels et philosophiques.
Deux cent vingt-sept jours d’errance, oscillant entre espoir et désespoir, sur l’océan du monde et celui, plus rude encore, de sa propre conscience. Quel incroyable périple…
A lire ? Oui, sans hésitation !
Critique de Mandarine (, Inscrite le 2 juillet 2010, 52 ans) - 16 décembre 2012
La première partie est très intéressante : mélange judicieux et quelque peu surprenant entre les religions et la tenue d'un zoo. J'y ai moi-même appris beaucoup de choses dont certaines que je qualifierais même d'amusantes (en ce qui concerne les paresseux). Il me semble que cette partie, que je trouve indispensable, permet au personnage Pi de gagner en profondeur et nous laisse le temps de faire plus ample connaissance avec lui.
La deuxième partie... et bien elle n'est pas donnée à tout le monde. Je m'explique... je ne suis pas fan de la vie animale sauvage avec les animaux qui se mangent entre eux comme le veut la chaîne alimentaire. Ce n'est pas le genre de choses, même si je comprend que c'est une question de survie, sur lesquelles j'aime m'étendre ou même regarder à la télévision. C'est comme cela, je dis pas que cela est bien ou pas : cela dépend des caractères de chacun. Tout ceci, pour vous expliquer que j'ai passé littéralement certains paragraphes un peu trop crus pour ma part...
Cependant, l'histoire n'en est pas moins fantastique, incroyable et tout est instructif et amène à la réflexion ... Qu'aurions-nous fait dans cette même situation dans un canot de sauvetage (sans parler du tigre ?) ... ??? J'avoue que la liste de ce qui se trouve dans un canot de sauvetage est rudement intéressante et m'a fait sourire !
La fin ne m'a pas déçue et je trouve qu'elle est assez bien amenée : ce flot de paroles soudain quand on pense que l'on a passé presque 200 pages seul sur un canot de sauvetage : cela fait littéralement tourner la tête !
Un sacré livre, un sacré moment ! Un livre à offrir aussi tellement il sort des sentiers battus. J'ai failli oublier : Ce livre a été lauréat du Man Booker Prize 2002.
naufrage onirique
Critique de Linbaba (, Inscrit le 25 juillet 2012, 40 ans) - 7 décembre 2012
A priori ce livre a plusieurs niveaux de lecture, mais je parlerai uniquement de l'aventure en elle-même, et pas de ses interprétations.
On suit l'histoire captivante de ce jeune indien perdu au milieu du pacifique en compagnie d'un tigre du Bengale.
Histoire en 3 parties: la première nous raconte la jeunesse du narrateur à Pondichéry; la deuxième partie étant le naufrage et enfin la troisième étant l'épilogue qui se déroule au Mexique.
L'auteur nous raconte avec sa belle plume le calvaire enduré par ce jeune garçon. Outre le quotidien fait d'angoisses et de souffrances de Pi, nous assistons au fur et à mesure à la naissance d'un respect mutuel entre deux créatures que tout oppose.
L'auteur fait aussi une réflexion sur la foi et l'espoir.
Par ailleurs on en apprend beaucoup sur les animaux et leur psychologie.
Par contre, pour ceux qui sont allergiques aux descriptions et aux délires oniriques, passez votre chemin!
Il y a en effet quelques longueurs dans ce livre pourtant assez petit (dans la première partie notamment).
J'ai pas accroché au fameux passage de l'île et aux grands discours philosophiques.
Impatient de voir tout de même l'adaptation au cinéma.
La fin est assez surprenante.
Alors parabole? histoire vraie, ou fiction? Le mystère reste entier.
Procédé malhonnête
Critique de Chamonix (, Inscrit le 8 septembre 2012, 60 ans) - 8 septembre 2012
En fait, au départ, je pardonnais au livre sa faiblesse littéraire en pensant que l'histoire était vraie.
L'adaptation au cinéma sera sans doute dépourvue de ce procédé malhonnête et rendra davantage justice à l'histoire en évitant de décevoir le spectateur.
L'histoire de Pi
Critique de Exarkun1979 (Montréal, Inscrit le 8 septembre 2008, 45 ans) - 6 août 2011
Un très beau roman chargé de sens
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 3 novembre 2010
La seconde partie, plus longue et plus intéressante, raconte le départ de Pi et de sa famille d'Inde, le naufrage du navire et la traversée de l'océan sur un canot de Pi accompagné par un terrible tigre du Bengale! C'est vraiment captivant dans le style aventurier en survie genre Robinson Crusoé! On est toujours inquiet pour Pi qui parvient à garder un fragile équilibre entre cette nécessaire présence du tigre et le danger permanent qu'il représente.
Enfin, la dernière partie, très courte, met en lumière une autre interprétation que donne Pi de son aventure à 2 japonais qui ne le croient pas. Vraiment très instructif et c'est difficile de trancher pour l'une ou l'autre de ces hypothèses!
Un grand plaisir de lecture! J'enlève juste un demi-point pour les termes techniques de la navigation qui sont un peu trop complexes et pour la rencontre avec l'autre naufragé aveugle que je n'ai pas trouvé crédible du tout.
Emouvant tout en restant divertissant
Critique de RyMantys (, Inscrite le 15 septembre 2009, 45 ans) - 15 septembre 2009
Seul bémol: l'épisode de l'île mystérieuse. S'il s'agit d'une parabole, je ne l'ai pas captée.
Un Robinson Crusoé moderne
Critique de Anik (, Inscrite le 11 août 2009, 35 ans) - 25 août 2009
Finalement, lors de la traversée, je suis tombée sous le charme du personnage.
Je n'ai par contre pas trouvé la partie de l'île carnivore essentielle, même que contrairement à Norah, je n'avais pas vu la chose sous cet angle.
Je crois que plusieurs analyses pourraient être faites sur les symboles que l'auteur a voulu intégrer au texte.
Pour les amateurs de livres d'aventures, je vous le conseille fortement.
Croyances & tigre du Bengale
Critique de Lenioda (Londres, Inscrite le 3 juillet 2005, 37 ans) - 11 mars 2009
En se limitant aux deux premières parties, on pourrait penser qu’il s’agit d’un genre de Robinson Crusoe, un peu naïf. Cependant, la dernière partie apporte une dimension supplémentaire tout à fait inattendue – du moins pour ma part, et qui remet tout ou presque en question. Les choses sont-elles vraiment ce que nous pensions ?
Un roman qui appelle à la réflexion donc, sans nous priver de rebondissements non plus.
PS : Je suis d’accord avec la critique de ranji qui dit que c’est un peu dommage que l’auteur ait abandonné les passages en italique qui reliaient le narrateur à Pi… Je n’ai pas compris leur utilité du coup.
Tout simplement magnifique!
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 8 août 2007
Mon coup de cœur s’est effectué dès le début de la deuxième partie… À partir de ce moment-là, je n’ai plus été capable de refermer mon livre et j’ai dû passer mille fois par toute la gamme des émotions ! J’ai totalement embarqué dans cette histoire magnifique, triste et drôle à la fois que je classe maintenant sans aucun doute possible dans les meilleures lectures que j’ai faites jusqu’à présent. À conseiller à tout le monde !!!
Surprenant
Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 51 ans) - 24 septembre 2006
Une vision des choses plutôt intéressante , on regrettera quelques longueurs tout de même.
Une fable qui ressemble sur la forme à un film ( avec kevin spacey ) construit sur le même principe.
L'histoire de Pi
Critique de Ediane (Yvelines, Inscrite le 5 juin 2006, 53 ans) - 5 juin 2006
Même si la première partie peut paraître ennuyeuse, il en est tout autrement pour la deuxième partie, qui passionne le lecteur de façon intense, on a envie de connaître très rapidement la suite.
Bref, il faut absolument lire ce roman d'aventures.
Il y a du bon et du moins bon...
Critique de Norah (, Inscrite le 30 mai 2006, 42 ans) - 30 mai 2006
Certes, l’histoire de Pi a de bons passages comme la description des paresseux, certaines phrases « chocs » et une fin surprenante nous faisant réfléchir sur la réelle place du tigre dans ce conte.
Dès le début, j’ai trouvé que ce livre renfermait un certain nombre de clichés. Le passage où l'imam, le prêtre et le rabbin se rencontrent et défendent de manière caricaturale leur religion m’a particulièrement énervé. Ce passage est comparable à un film mal joué où les auteurs tentent de faire passer des idées se voulant complexes à travers des voix d enfants. Seulement, cela sonne faux. C’est de la philosophie de bas étage. Des paroles entendues 50 fois : tenons nous tous la main et formons la chaîne du bonheur, dieu n’est pas dans les pratiques mais dans le cœur de chaque être, finalement toutes les religions sont les mêmes, elles prônent Amour etc etc… Je suis d’accord pour dire que ce sont des bonnes choses à faire passer mais personnellement les avoir entendues une fois de plus ne m’a pas fait l’effet d'une révélation! Passé l’âge de 15 ans, on attend d’un écrivain qu’il fasse un peu plus mal à notre matière grise !
La traversée m'a ennuyée, c’est très technique, beaucoup de passages sur comment se nourrir, dormir, survivre… C’est, je pense très excitant pour ceux qui adorent les romans d’aventures. Mais, d’un point de vue « réflexion sur la vie », c’est moyen moyen… alors là, je vous entend rire et dire que je n’ai rien compris au bouquin etc, mais je vous rassure, j’ai compris la fin ! Mais je veux juste dire qu'une bonne fin n’excuse pas tout un livre.
Le passage sur l’île est cependant pas mal fait, tout l’univers du rêve/cauchemar est là. Je pense notamment aux dents qu'ils trouvent ; en effet, perdre ses dents est un des rêves les plus fréquemment faits et dénote un abandon, une crainte… J'ai vraiment beaucoup aimé toute la symbolique autour de l île.
Bref, malgré de bons passages, je me suis un peu ennuyée… dommage que l'auteur n'ait pas raccourci des passages et étoffé d’autres parties.
Un rendez-vous manqué !
Critique de Ranji (, Inscrit le 5 mars 2006, 34 ans) - 6 mars 2006
À mon avis, la trame dramatique manque d’unité du point de vue littéraire. L’auteur s’est efforcé de nous faire croire à la véracité de son histoire comme en fait foi le procédé littéraire employé dès l’avant-propos. Ce procédé avait aussi été employé par Arthur Golden dans son roman « Geisha ». Les références de Martel à son rapport en tant qu’écrivain avec M. Patel (des insérés très judicieux à mon avis et empreints d’une belle sensibilité et de poésie) avaient réussi à créer un certain climat invitant, mais l’auteur abandonne en cours de route ces apartés, ce qui est à mon avis plus que dommage, car cela avait contribué à créer un certain climat plein de promesses
Et nous voilà embarqués du naufrage jusqu’à l’échouage dans une description, parfois assez prenante, de ce voyage entre ciel et abîmes, au gré du vent. Mais au fil de cette dérive, ce sont les passages fantaisistes qui ne collent pas avec ce à quoi Martel on nous avait préparés : la quasi collision avec le pétrolier, la rencontre avec un autre naufragé et l’île flottante ont tôt fait de nous faire douter. La finale donne le coup de grâce.
C’est essentiellement le manque de cohésion dans le ton narratif qui déroute. L’auteur aurait eu avantage à nous plonger dès le départ dans le monde merveilleux de Pi Patel au lieu de sous-entendre un certain fondement de vérité dans l’histoire. Dans Geisha, Golden, de façon très cohérente, joue à merveille avec ce procédé narratif et le lecteur n’a qu’une envie : se laisser prendre. Martel commet à mon avis l’erreur de changer de ton en cours de route et fait le pari que le lecteur se laissera séduire par son propos. Pari gagné avec les lecteurs à la recherche d’un voyage initiatique qui ne se formaliseront pas des défauts d’architecture de l’œuvre
En ce qui me concerne, Martel m’a mené en bateau. Tellement que j’ai sauté une vingtaine de pages pour arriver plus rapidement à la fin. En fait, c’est au tableau de l’hôpital Benito Juarez que j’ai décroché définitivement. Pourquoi? Car je dois le dire, j’ai vraiment embarqué dans ce bouquin que j’ai dévoré. C’est l’insistance prosélyte du personnage principal à tenter par tous les sophismes à démontrer à ses interlocuteurs que son histoire était vraie qui a définitivement brisé la magie qui s’était malgré tout installée malgré les limites que j’ai évoquées précédemment.
Il est clair que de nombreux lecteurs ont trouvé ce à quoi ils s’attendaient avec ce bouquin et cela je peux très bien le comprendre. En ce qui me concerne, la grande aventure de la rencontre avec la littérature et avec dieu est hélas un rendez-vous manqué. Dommage. Pour moi, l’histoire de Pi ira rejoindre les romans du genre de La Prophétie des Andes et autres qui ont connu leurs heures de gloire et enrichi leurs auteurs sans pour autant enrichir notre patrimoine littéraire.
Pour tout l'monde,,,
Critique de Boudha (Beloeil, Qc, Inscrit le 9 novembre 2004, 67 ans) - 18 janvier 2005
"Une histoire qui vous fera croire en Dieu"
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 20 novembre 2004
Et voilà qu’au sortir de l’enfance, il entre dans une église, puis dans une mosquée, et qu’il se convertit dans un même élan au christianisme puis à l’islam, sans cesser de révérer son hindouisme originel. Au grand dam du pandit, du prêtre et de l’imam selon lesquels « il ne peut pas être à la fois hindou, chrétien et musulman ; c’est impossible, il faut qu’il choisisse », Pi choisit de ne pas choisir et d’aimer Dieu sous ces trois étiquettes apparemment incompatibles.
Et voilà que la famille décide de déménager, de quitter l’Inde pauvre pour le riche Canada. Les animaux du zoo seront du voyage (à l’arrivée, ils seront acquis par des zoos américains), si bien que c’est une véritable arche de Noé qui quitte Pondichéry sous la forme d’un cargo panaméen. Mais l’arche n’atteindra jamais la terre promise : le 2 juillet 1977, le cargo coule, et Pi se retrouve miraculeusement dans une chaloupe au beau milieu du Pacifique, unique survivant… humain, en compagnie d’un zèbre, d’une hyène, d’un orang-outang et d’un tigre royal du Bengale qui, en vertu de la loi de la jungle, sera bientôt son unique compagnon. Comment survivre pendant des mois sur une chaloupe au milieu de nulle part, quand on a seize ans, avec un tigre de deux cents kilos ? Voilà ce que vous apprendrez en lisant ce roman passionnant qui se dévore comme un livre d’aventures et qui pose en même temps le vieux problème métaphysique du pari pascalien : quelle est l’hypothèse la plus satisfaisante ? Qu’il y ait Dieu ou non ? Pour Pi, pas de doute. Il a d’ailleurs horreur du doute, comme le révèle ce délicieux extrait :
« Je m’imagine fort bien les derniers mots d’un athée : ″Blanc ! blanc ! A-A-Amour ! Mon Dieu !″ et sur son lit de mort, le saut dans la foi. Alors que l’agnostique, lui, s’il reste fidèle à la raison qui le caractérise, s’il reste épris du factuel sec et sans levain, pourrait très bien tenter d’expliquer la douce lumière qui l’inonde en disant : ″C’est p-p-peut-être une oxygénation défaillante du c-c-cerveau″ et jusqu’à la dernière seconde manquer d’imagination et rater ainsi la meilleure histoire. »
Il faut dire qu’il aura l’occasion d’éprouver sa foi, Pi, durant ses 227 jours d’errance. Car il ne sera pas épargné : la faim, la soif, la tempête, le soleil, le sel, la menace permanente des requins, l’île aux algues carnivores et, bien entendu, ce tigre dont il comprendra très vite qu’il ne pourra survivre sans l’apprivoiser, sinon « je resterais seul avec mon désespoir, un ennemi plus redoutable qu’un tigre ». Ce qui l’amènera mine de rien à des réflexions sur la Providence, l’extase mystique ou, simplement, l’art de vivre dont nous pouvons alimenter notre propre pensée :
« Que soit béni ce qui en nous nous protège de ce qui est trop douloureux, de ce qui est trop triste. Au cœur même de la vie, il y a une boîte à fusibles. »
« Dans les instants d’émerveillement, on parvient aisément à sortir de la petitesse, à élever son esprit aux dimensions de l’univers jusqu’à embrasser le tonnerre et le murmure, le bon et le mauvais, le proche et le lointain. »
« Ce qui est élevé abaisse, et ce qui est bas élève. […] Plus on est dans l’abîme, plus notre esprit peut s’envoler. »
« Il est important dans la vie de clore les choses comme il faut. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on peut se détacher de quelque chose. Sans cela, il vous reste des mots qu’il aurait fallu dire, mais que vous n’avez jamais prononcés, et votre cœur est lourd de regrets. »
Loin du « factuel sec et sans levain », un livre inoubliable présenté dès la « Note de l’auteur » qui ouvre le récit comme « une histoire qui vous fera croire en Dieu ». Si elle n’y parvient pas forcément, l’Histoire de Pi réussit à nous faire croire encore un peu en la littérature, et c’est déjà beaucoup.
Réflexions animales
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 5 juillet 2004
Tout a une fin, le zoo ferme boutique, les bestioles sont vendues, l'embarquement pour le Canada est proche. Pourquoi dès le début du voyage sent-on que celui-ci pourrait ressembler à l'Enfer ?
Et puis c'est quoi ce nom de Richard Parker donné à un imposant tigre du Bengale ? (200 kilos tout de même et une présence dans plus de deux millions d'exemplaires de par le monde. Comme quoi best-seller peut rimer avec qualité !).
C'est une fable qui a du chien. Et beaucoup d'âme. Non seulement c'est drôle, mais aussi très grave. On rit et on médite. Piscine Molitor Patel, alias Pi, a le chic pour paraître simple (mais pas simplet) et poser des questions vachement complexes. Sur la foi. Sur Dieu. Sur le monde. Sur la vie. De quoi réfléchir longtemps après refermé le livre.
Un grand coup de coeur
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 11 juin 2004
J'ai adoré en bloc, rien ne m'a semblé trop long ou inintéressant. Tout au long du livre, on apprend des tas de choses sur des sujets divers et variés, c'est instructif, dépaysant, coloré, imagé, fantastique, déjanté, bref hyper imaginatif et extrêmement bien construit. et drôle !! la dernière partie avec les japonais c'est du Laurel et hardy ! Mais déjà au prologue j'étais conquise. l'idée d'un écrivain déçu de ses écrits qui les poste à une adresse bidon, avec une autre adresse fictive en expéditeur....
Et Pi ! Son nom ! Je la connais, moi, la piscine Molitor Ce personnage ! Attiré par Dieu et qui le trouve dans toutes les religions.... C'est magnifique !
J'ai écouté une interview de Yann Martel sur radio canada, c'est génial ! Le lecteur qui voit dans ce livre une métaphore sur les timbres.....
Bref, un livre merveilleux, qui me marquera pour toujours, que je prendrai grand grand plaisir à relire.
Je vous le conseille mille fois.
Il faut lire l'histoire de Pi .
Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 4 avril 2004
Pour voyager et découvrir ce que peut être la survie en mer.
Pour découvrir le monde marin et animal.
Pour faire de la zoologie et de l'anthropologie.
Pour être avec ce garçon de 16 ans qui nous donne des leçons sur la manière d'aborder les religions.
Pour rire.
Pour enfin lire un livre qui a le succès qu'il mérite.
Pour vous évader pendant 333 pages de pur bonheur.
Lisez ce livre et venez en parler sur critiqueslibres.....:-)
Prix Booker 2002
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 20 mars 2004
drôle, divertissant, éducateur...
Critique de Lolia (, Inscrite le 18 mars 2004, 51 ans) - 18 mars 2004
Pi et son tigre du Bengale
Critique de Vigno (, Inscrit le 30 mai 2001, - ans) - 24 octobre 2003
Ce livre a ressuscité chez moi l'adolescent lecteur de jadis. Un lecteur obnubilé, prêt à sacrifier toute résistance pourvu que l'histoire se tienne, un lecteur qui connaît le plaisir qui résulte d'un tel sacrifice. Il faut lire L'Histoire de Pi.