On en parle encore ?

Un tremblement de terre impressionnant, un tsunami monstrueux, un désastre sans nom qui dévaste un pays riche qui croyait avoir trouvé des solutions à tous ses problèmes, une catastrophe nucléaire alors que toutes les autorités nous conseillaient de dormir en paix… et maintenant, quelles conséquences pour nous ? j’ai choisi un texte court, facile à comprendre et pas trop scientifique sans pour autant peint avec de gros sentiments larmoyants…

« Tu n’as rien vu à Fukushima » est un texte bref, percutant, trente pages écrites par Daniel de Roulet à Kayoko, une amie japonaise. Daniel de Roulet est un ancien ingénieur des centrales nucléaires. On ne peut pas l’attaquer sur son manque d’information. Il sait ce qu’est une centrale, comme elle fonctionne, les risques réels qui existent. Oui, c’est une voix compétente qui s’adresse à Kayoko, à nous aussi les lecteurs.

Il aborde plusieurs aspects dans ce petit opus. Il commence par parler à son ami de l’aspect local ou universel de cet accident. Les Japonais ont eu le réflexe initial de dire que ce qui se passait sur leurs îles ne concernait qu’eux. Fukushima était leur drame pas celui des autres, du monde ou de la planète… L’auteur nous explique avec beaucoup de bon sens que certains faits de notre humanité ne sont pas la simple propriété des acteurs ou témoins directs. Les camps de concentration ont montré ce que l’être humain était capable de mettre en œuvre dans l’horreur et cela concerne tous les êtres humains de la planète et pour toujours. Ce n’est pas la simple affaire des Juifs ou des Allemands… Quand un accident arrive comme à Fukushima, il concerne tous les habitants de la planète qui vont être au contact d’une certaine pollution, tous ceux qui ont une centrale nucléaire à proximité de leur habitation, tous ceux qui en fabriquent, en vendent, en font la promotion… oui, ce sont des drames universels et on ne peut pas les garder pour soi et souffrir loin des yeux des autres…

Mais il ne veut pas seulement s’en prendre aux Japonais qui garderaient le secret. Il s’attaque aux tenants du nucléaire qui dès les premiers instants ont voulu fustiger les prophètes de malheurs qui n’avaient qu’un seul but : faire peur aux braves gens ! C’est vrai que tout va bien dans le meilleur des mondes. Dès le tremblement de terre, certains spécialistes de la centrale étaient partis, dès le passage du tsunami les experts nationaux et internationaux tentèrent de minimiser les destructions et leurs conséquences, les populations ont été laissées dans l’incertitude et c’est seulement maintenant que l’on sait qu’il aurait fallu évacuer plus de surface, donc plus de population… Oui tout va très bien ! On annonce maintenant, dans l’indifférence des médias que la situation devrait être reprise en main dans les cinq à dix ans… Oui, dans les cinq à dix ans… Oui, tout va très bien !

Daniel de Roulet ne nous dit pas ce que nous devrions faire en France ou en Europe. Ce n’était pas le propos de la lettre à son ami. C’est à nous de décider ce que nous voulons faire de notre monde et, surtout, l’état dans lequel nous voulons le transmettre à nos enfants…

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  Tu n'as rien vu à Fukushima [Texte imprimé] Daniel de Roulet

  de Roulet, Daniel de
  Buchet-Chastel
  ISBN : 9782283025284 ; 2,05 € ; 21/04/2011 ; 30 p. ; Broché

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