Les noces barbares de Yann Queffélec
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Les larmes de Ludovic
Si vous espérez sourire à l'entame de ce roman, passez votre chemin! Rarement ai-je lu un roman aussi dur,aussi triste, sans la moindre issue positive,sans espérance. On ose pressentir la fin, on sait qu'elle sera noire et difficile. Et pourtant... Et pourtant on se laisse porter par les lignes fluides de l'auteur, telles les vagues de cet Océan Atlantique qu'il se plait à décrire. On continue à suivre les pérégrinations du petit Ludovic, ce petit être mal-aimé, en recherche constante et désespérée de tendresse.
Ludovic est un enfant du viol. Sa mère Nicole a été violée atrocement, dans sa prime adolescence, par trois soldats d'une caserne militaire toute proche.
Puis, peu après,est arrivé Ludovic, le fruit de ces noces barbares. Né sans l'amour maternel, rejeté par ses grands-parents,il sera enfermé, livré à lui-même dans un grenier jusqu'à ses sept ans. Il sera considéré comme la honte de cette famille simple et respectable d'un petit village du Bordelais.
Sa mère se remarie alors avec Micho, un garagiste généreux prêt à assumer la paternité de ce petit garçon laissé à l'abandon. Mais voilà, Nicole est incapable du moindre élan affectif envers Ludovic, qui lui rappelle immanquablement d'atroces souvenirs. De surcroît Ludovic n'est pas un garçon comme tout le monde. Il est un peu bizarre Ludo! Certains le croient fou, d'autres le disent seulement simplet! Bercé entre innocence et démence, on apprendra bien plus tard, selon des experts patentés plus prompts à diagnostiquer qu'à guérir, qu'il s'agissait d'une "dysfonctionnalité paranoïde". Toujours est-il que ce pauvre Ludovic, en plus de brimades fréquentes, est le souffre-douleur préféré du fils de Micho, l'infâme Tatav.Jusqu'au jour où Nicole, n'en pouvant plus de côtoyer ce désastre permanent, fruit involontaire de sa chair, décide de l'envoyer dans un centre pour débiles légers....
Pas l'ombre d'un espoir dans ce livre pourtant si beau. L'auteur ne prend parti pour aucun des personnages. Il raconte simplement une histoire, une histoire triste, la vie d'un petit enfant en manque de tendresse. Durant la lecture, on se pose la question de savoir si l'enfant est né avec cette pathologie ou bien si son état est dû à ce manque désastreux de tendresse. Un peu des deux certainement! Et puis la troisième partie: le retour à la mer, le retour à la mère! Histoire difficile, je vous avais prévenu!
Les éditions
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Les Noces barbares [Texte imprimé] Yann Queffélec
de Queffélec, Yann
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070378562 ; 8,60 € ; 26/08/1987 ; 343 p. ; Poche -
Les noces barbares
de Queffélec, Yann
Éd. France loisirs
ISBN : 9782724229561 ; 01/01/1986 ; 274 p. ; Relié -
Les noces barbares
de Queffélec, Yann
Gallimard
ISBN : 9782070702329 ; 24,50 € ; 30/08/1985 ; 308 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (19)
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Amis de la tendresse, c'est pas la bonne adresse
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 14 juillet 2021
Tellement sombre qu'en le lisant, j'avais limite l'impression qu'on avait éteint la lumière dans la pièce où je me trouvais, en fait.
Je m'attendais à un tel livre, un tel choc. Surtout que je connaissais l'histoire, ayant vu le film (sorti deux ans plus tard) qui, bien que parfois un peu différent, en est tout de même une bonne adaptation, surtout pour l'ambiance vraiment pas "fête du slibard avec Patoche en invité surprise".
L'histoire est bien résumée plus haut et plus bas, je ne vais pas m'y attarder. Elle est sordide. D'où est venue l'inspiration à Queffélec pour ce livre ? Fait divers, imaginaire total ? En tout cas, une histoire sordide, mais qui reste hélas de l'ordre du possible, la vie étant merveilleuse et nous offrant tous les jours de franches raisons de s'éclater.
Le personnage principal, Ludo, est inoubliable.
Le début et la fin du livre aussi.
Après un tel roman, difficile de lire un autre livre, du moins, un autre livre aussi "exigeant" (même si, paradoxalement, "Les Noces Barbares", pas très épais, se lit franchement facilement), aussi est-il conseillé de prendre un truc bien léger, genre "San-Antonio", "Le Petit Nicolas" ou "Harry Potter" pour se changer les idées. Enchaînez avec un autre roman aussi noir et vous aurez envie de vous trancher les veines avec un revolver dont vous auriez ouvert le gaz à fond.
comme un goût de vieille serpillière…
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 9 décembre 2017
Résilience à la cruauté humaine
Critique de Ben75011 (Paris 11e, Inscrit le 19 février 2014, 36 ans) - 5 juin 2015
Puis une naissance qui en découle. Mais le traumatisme est toujours là. L'enfant de cette union, innocent, incarne ce traumatisme pour la mère. Mais lui n'y est pour rien, évidemment.
J'ai trouvé ce livre extraordinaire. L'histoire est très bien romancée, les personnages ainsi que leurs dialogues décrits avec justesse.
Pour moi, ce livre montre comment un être humain peut résister à la cruauté des autres, envers et contre tout.
Très beau livre, j'adore la scène à la fin sur l'épave.
La cruauté subie par un enfant!
Critique de Kundalini (, Inscrite le 30 août 2013, 38 ans) - 3 février 2014
Mais au fil des pages quelque chose que je ne saurais expliquer m'accrochait. Sans doute l'image de cet enfant enfermé et détesté par tous, mais surtout la relation mère / fils.
Je continuais à lire, plaignant cet enfant mais ne réussissant pas à en vouloir à sa mère.
C'est un livre poignant qui permet de relativiser quant aux malheurs de la vie. Il mérite d'être lu jusqu'à la fin.
Mais de grâce ne lisez pas le résumé au verso du livre, il vous gâcherait toute l'histoire!
Dur
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 21 mai 2013
Ce texte de Queffélec ne laisse pas indifférent et la souffrance est communicative. Il se lit comme une longue rage de dent et la fin est presque un soulagement.
Primé par le Goncourt de 1985 qui donne là une juste récompense à l'auteur, ce roman est une épreuve d'une remarquable qualité littéraire.
Un livre coup de poing ! On finit sa lecture en état de choc
Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 18 novembre 2011
Dès le début, on sent et on sait que quelque chose d’irrémédiable est en marche. L’histoire de cet amour impossible entre Ludovic et sa mère qui le rejette est vraiment terrible, barbare. La lecture des dernières pages m’a laissée pantelante, sous le choc …
La honte
Critique de Parisrome (, Inscrite le 23 octobre 2010, 69 ans) - 5 novembre 2010
Après guerre, un petit village près de Bordeaux, d'honnêtes gens sans histoires vont en vivre une qui les rendra fous.
La mère vit dans une espèce de désespoir sans issue qui la mènera à faire interner ce petit être rejeté.
Une histoire amère qui laisse en effet un goût étrange.
Une écriture dure et tendre à la fois, une émotion qui ne vous lâche pas.
Très beau livre !
Cruelle existence
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 23 octobre 2009
Il n’est pas clair si Ludo est devenu bête en raison de son environnement où si il l’était à la naissance. Quoiqu’il en soit, l’histoire est déchirante, car le lecteur sait très bien, que dans la même situation, il aurait certainement été autant inapte à dévier le sort du pauvre Ludo.
(Prix Goncourt)
Désespoir
Critique de Anna Rose (, Inscrite le 3 octobre 2006, 52 ans) - 24 août 2009
un bon goncourt!!!!
Critique de Pachni (, Inscrite le 4 mai 2008, 46 ans) - 7 juin 2008
Et je me dis qu'à l'époque où je l'ai lu ça ne choquait personne que l'on fasse lire un tel livre à une classe de collège. Je pense qu'aujourd'hui, ça ferait un scandale.
Seulement ce type de livre m'a appris beaucoup de choses sur l'âme humaine, à faire la différence entre une victime et un coupable et que parfois les rôles sont interchangeables.
Aujourd'hui je pense que les lectures scolaires sont plus édulcorées et pourtant les adolescents semblent de plus en plus insensibles. Alors quoi?
Tragédie contemporaine
Critique de Matthias1992 (, Inscrit le 27 août 2007, 32 ans) - 11 octobre 2007
Avec beaucoup de force et de rigueur Queffélec nous décrit la vie abominable de ce malheureux Ludovic, à qui beaucoup attribuent la fonction de bouc émissaire. On remarquera l'insertion dans le roman de phrases plus ou moins maladroites qui nous font partager les pensées parfois confuses de Ludovic.
Sous l'effet du style excellent de Quéffelec, nous ne pourrons que louer et saluer cette tragédie contemporaine admirable d'émotion maîtrisée et de lucidité déconcertante.
Dans la même veine que Les noces Barbares
Critique de Distraite (, Inscrite le 17 août 2007, 52 ans) - 25 août 2007
Alors, voilà, ceux qui ont aimé Les noces (dont je fais partie) adoreront La femme sous l'horizon!
Que dire de ce roman magnifique, le résumé est difficile à faire sans divulguer une partie du mystère dont le roman est empreint. C'est un roman noir, pessimiste, glauque, on ne rigole pas...mais c'est un petit bijou, ça me fait penser à l'univers de Zola!Pas de bonheur possible pour l'héroïne, elle semble destinée au malheur.
trop barbare??
Critique de Babsid (La Varenne St Hilaire, Inscrite le 8 mai 2006, 37 ans) - 3 juin 2006
C'est assez dur à expliquer.
Le trouble de Nicole est compréhensible. Il en va de même pour l'obsession de sa mère.
On se laisse porter par le livre, vivant et souffrant avec Ludo.
Mais peut-être est-ce à cause de la focalisation interne, je ne sais toujours pas si Ludo est fou ou non.
snif.
Critique de Elmejeco (, Inscrit le 5 juillet 2005, 36 ans) - 8 août 2005
Pas de la guimauve.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 24 janvier 2005
Celui qui avait
Critique de Krystelle (Région Parisienne, Inscrite le 10 juin 2004, 44 ans) - 24 janvier 2005
Les "Noces barbares" c'est donc l'histoire poignante de cet enfant cherchant désespérant la reconnaissance de celle qu'il n'ose appeler "Maman".
Si les premières pages sont marquées par une très grande violence, le reste du roman est empreint d'une profonde tristesse.
Oui, on ressent
Critique de Bibliophi (, Inscrite le 3 janvier 2005, 53 ans) - 3 janvier 2005
"barbare"
Critique de Brice.m3 (MONTPELLIER, Inscrit le 20 juin 2004, 38 ans) - 3 janvier 2005
D'accord avec Nothingman
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 19 août 2003
C'est un roman dur et triste dont j'ai gardé quelques images floues : Ludovic dans son grenier poussiéreux et Ludovic entrant dans l'océan ...
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