Kennedy et moi de Jean-Paul Dubois

Kennedy et moi de Jean-Paul Dubois

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pistache, le 17 août 2003 (Bruxelles, Inscrite le 21 juillet 2002, 51 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 753ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 9 238  (depuis Novembre 2007)

un roman intriguant

Difficile d'écrire une critique sur ce livre, étant donné que j'avais d'abord vu le film du même nom, scénarisé par l'auteur même du livre en collaboration avec Sam Karman, et Jean-Pierre Bacri dans le rôle principal. Donc, j'avais déjà les traits et la voix de Bacri pour donner vie au personnage de Samuel Polaris et il m'était impossible d'éviter les comparaisons avec le film. J'ai l'impression que le film est plus fort que le livre (étonnamment) mais pour ceux qui n'ont pas vu le film, je les encourage à lire d'abord ce petit roman et de voir le film dans un second temps. Ainsi, vous serez peut-être plus à même que moi de juger des qualités du bouquin. Pour l'histoire, Samuel Polaris est écrivain mais n'écrit plus, ne fait rien de ses journées, vit un peu en parallèle au reste de sa famille (femme et enfants) dans leur maison. Il n'aime plus ses enfants mais encore sa femme. Au-delà des clichés et des conventions, il reste un personnage attachant et aimable et le livre (et le film donc, encore plus à mon avis) nous renvoie à notre regard sur notre vie et sur ce qu'on veut en faire. C'est aussi un livre sur les petites choses qui nous font redémarrer, les petits riens auxquels on s'accroche. Ca se lit vite, c'est divertissant et assez intelligent, sans être un chef d'oeuvre. Plus j'y pense, plus je me dis que le travail d'adaptation qui a été fait pour transposer le livre au cinéma, était vraiment excellent. A lire si vous aimez les romans de gens qui se cherchent.

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Les éditions

  • Kennedy et moi [Texte imprimé], roman Jean-Paul Dubois
    de Dubois, Jean-Paul
    Seuil / Points (Paris).
    ISBN : 9782020323659 ; 6,50 € ; 10/09/1997 ; 203 p. ; Poche
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Dubois et nous

7 étoiles

Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 20 avril 2019

Ce roman qui fut sans doute un des premiers succès de librairie de l’auteur est construit suivant un schéma habituel chez Jean-Paul Dubois, soit abordant une histoire d’un personnage masculin dépressif et confronté à un contexte familial conflictuel.

A cela on ajoute comme d'habitude un humour grinçant, une dose de sexe, un environnement maritime et un décor qu’on devine nord-américain.

Pour l’heure, Samuel est un écrivain à l’arrêt, cynique et qui se lance dans une forme de reconquête amoureuse maladroite de sa propre épouse alors que, comme lui, les autres personnages sont à la croisée de leur vie.

Un très bon roman initiatique pour ceux qui ne connaissent pas encore Jean-Paul Dubois, romancier au style efficace qui emmènera le lecteur vers ses multiples obsessions.

A lire sans risque d'être déçu.

A l'heure de Dallas

6 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 57 ans) - 17 décembre 2013

Samuel a rangé le pistolet au fond du tiroir, promesse d’une libération ultime. Sa famille lui est devenue étrangère. Les jumeaux évoquent pour lui un seul et même être bicéphale qui navigue dans un monde abscons et impénétrable, sa fille aînée n’aspire qu’à la réussite professionnelle et sociale, son futur mari est sur le point de lui offrir un tremplin vers les merveilles d’une existence faite de dents cariées, l’avenir lui sourit béatement. Sa femme batifole allègrement sur le siège tournant d’un ORL qui exerce dans la même clinique qu’elle. Depuis longtemps il ne parvient plus à discuter avec sa femme orthophoniste, un paradoxe de plus dans son existence moribonde. Malgré tout il l’aime encore, elle est probablement la seule personne qui lui permet de continuer à croire qu’il est possible de croire en la vie.

Sa plume s’est desséchée, plus rien ne vient agiter les neurones de sa créativité d’écrivain. Désormais il vit aux crochets de la maîtresse de l’ORL. Il constate que son psy a la fâcheuse tendance de se tripoter tandis que lui-même tente péniblement de mettre des mots sur ses maux. Jusqu’au jour où il comprend sa méprise lorsque son psy lui raconte l’extraordinaire histoire de la montre de Kennedy qu’il maintient fermement au fond de sa poche de pantalon de sa main experte.

Une obsession naît soudainement dans l’esprit en déliquescence de Samuel, récupérer coûte que coûte la montre de Kennedy enchâssée dans la poche du psy. Une obsession aiguillonnée par une rage de dent et une envie de mordre qui le conduira à agresser la sommité des dentistes encensés par sa fille à tout bout de champ.

L’auteur nous entraîne dans les méandres d’une folie douce ordinaire d’un être désabusé, accablé par l’insignifiance de sa propre existence et de celle de ses proches dont il ne parvient pas à capter la moindre parcelle de rationalité. Samuel est un être exécrable de prime abord, mais au fil du récit on se surprend à éprouver une certaine empathie pour lui. La causticité et l’humour grisâtre et amer du récit rendent parfaitement compte de l’état d’esprit de Samuel, prisonnier des remous affectifs délavés par l’usure du temps et des convictions. L’auteur aime visiblement dépeindre des personnages infréquentables pour mieux en extraire des lambeaux de sentiments et d’humanité, afin, semble-t-il, de mettre en perspective toute la force et la fragilité contenues en chacun de nous.

On reconnait l'auteur!

7 étoiles

Critique de Jonath.Qc (, Inscrit le 6 juillet 2011, 46 ans) - 28 février 2012

Un homme semble sombrer dans la folie, devient littéralement obsédé par la montre de son psy, celle-ci ayant apparemment appartenu à J-F-K... Vous avez la toile de fond du roman. Drôle encore une fois, profond aussi, intelligent. Jean-Paul Dubois tout simplement.


Quel humour !

9 étoiles

Critique de Aria (Paris, Inscrite le 20 juin 2005, - ans) - 18 février 2010

Je dois avouer avant tout que J.P. Dubois a longtemps été l'un de mes écrivains français préférés.
C'est un as de la nouvelle, mais un petit roman comme "Kennedy et moi" m'avait aussi enchantée.
L'humour de Dubois est difficile à décrire : de l'humour plutôt noir, une touche d'humour anglais, parfois c'est limite humour juif, bref tout ça nous mène à un humour caustique très puissant.

Bien sûr, Nance, ses personnages ne sont pas sympathiques ! C'est fait pour ! Dubois crée surtout des personnages antipathiques, dont il se moque avec talent.

Lisez ce livre !

Froid

2 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 16 février 2010

Un homme devient obsédé de la montre de son psychanalyste que aurait porté le président Kennedy. Hum... peut-être parce que c’était une lecture scolaire obligatoire (la théorie de la rancoeur potacho-estudiantine ?), en tout cas je suis restée de glace à ce roman. Non, je n’ai pas embarqué, soit à cause du récit, grossier, ou que je n’ai pas aimé le personnage principal, antipathique. Je n’ai pas vu le film, alors je ne peux pas en parler.

Grand bouquin

10 étoiles

Critique de Jobelom (, Inscrit le 19 août 2008, 62 ans) - 19 août 2008

Petit récit, grand roman.

Et excellent film.

De la très bonne littérature.

génial

10 étoiles

Critique de Elfe191 (, Inscrite le 9 novembre 2006, 68 ans) - 9 novembre 2006

Un petit Chef d’œuvre de cynisme et d’humour cette petite histoire est la renaissance du désabusé JE la suppose légèrement autobiographique. Mais quel talent ! caustique à souhait plein d’un humour grinçant,un regard posé sur la vie et les relations humaines tellement lucide, avec à l’esprit le personnage incarné à l’écran par Jean Pierre Bacri ce roman est un vrai plaisir
5/5

Psychotique ou réaliste ?

8 étoiles

Critique de Clarabel (, Inscrite le 25 février 2004, 48 ans) - 12 juillet 2005

Samuel Polaris est un écrivain qui n'écrit plus. Pourquoi ? il doute, mais encore ? Il a quarante-cinq ans, il est marié à une femme orthophoniste, Anna, père de trois enfants. Mais concernant ce petit noyau familial, Samuel se sent étranger, exclu, "locataire dans un hôtel". Sa vision du monde et de la société environnante est cynique, sinistre et dérisoire. Samuel tourne tout en ridicule, son inactivité, l'adultère de sa femme, son rendez-vous râté chez le dentiste... Et puis, un jour, en tête-à-tête avec son psychothérapeute, Samuel va faire "la rencontre de sa vie" ! Une montre, ayant appartenu au président Kennedy peu avant son assassinat, va réveiller chez cet homme des élans de résurrection ! Car cette montre, finalement, il la lui faut à tout prix !

En ouvrant ce livre, on peut trembler aux premières lignes de la confession de cet homme qui est complètement largué. "Hier, j'ai acheté un revolver" commence l'histoire. Le doute s'installe : l'homme serait-il suicidaire ou assassin prémédité ? Et puis le doute n'est plus permis. Jean-Paul Dubois mène la danse et son lecteur droit au but. Personnellement j'ai été instantanément sous le charme. Ma soeur pourra dire que c'est "encore un livre de déprime", et pourtant moi j'aime ça ! Pas le glauque, la morosité, etc. Mais la magie du style, la litanie de cet homme perdu, ses mésaventures médicales et cocasses, sa causticité à critiquer le Système. Même si le personnage est fondamentalement antipathique, l'auteur a su l'entourer d'un charisme fou. Samuel Polaris charme, envers et contre tout. Certes, il se regarde trop le nombril, affiche une complaisance affligeante, une indolence répugnante, mais cet homme pense, réfléchit et c'est singulièrement bien dit, bien mûri ! "Kennedy et moi" est un roman fascinant, qui se lit très vite, et qui dresse un portrait non consensuel de l'homme dans sa quarantaine ! Mais l'épouse, Anna, a aussi sa part belle et c'est bien égal !

Pour se détendre, sans plus.

6 étoiles

Critique de Vigno (, Inscrit le 30 mai 2001, - ans) - 24 mai 2004

Je n'ai pas vu le film. Je suppose que Bacri et Garcia doivent y être excellents. Quant au roman, on ne peut en dire ni grand bien ni grand mal. Cela se lit bien, l'humour est mordant, le personnage du romancier quinquagénaire en panne d'écriture et de désir est plutôt sympathique. J'aime bien son côté irrévérencieux, je partage son goût d'envoyer paître, que dis-je, de mordre à pleines dents tous les dentistes (ils m'ont fait si mal!). Ceci étant dit, c'est un petit roman un peu superficiel, un roman d'été comme disent nos critiques.

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  Kennedy, Bacri, Aria et moi 5 Saule 20 février 2010 @ 22:17

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