11 novembre de Paul Dowswell
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques , Enfants => 10-12 ans , Enfants => 12-15 ans
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Le Canadien George Lawrence Price est le dernier soldat de l'Empire britannique tué, ce fut à Havré dans le Hainaut
L’action du récit se déroule le 11 novembre 1918 entre deux heures et treize heures, on est en Belgique sur la portion du front où Allemands et Anglais pourraient se faire face, vers Mons. Axel Meyer s’est engagé à seize ans en 1918 dans l’armée allemande (il est douteux qu’ils furent nombreux dans ce cas) et il ne comprend rien à l’agitation révolutionnaire qui s’agite chez les soldats. Eddie Hertz est dans une base aérienne de l’United States Army Air Service (donné ici comme "American Air Service") en France près de la frontière belge, cette situation géographique est totalement fictive (trop au nord) et je ne pense pas qu’un seul pilote américain ait séjourné en 1918 à la Base aérienne de Doullens, ni abattu un seul avion allemand au-dessus des Flandres même sur l’ensemble de cette année-là. Eddie Hertz est donné d’origine allemande et diplômé de Yale; il est très intéressant d'avoir mis en relief que nombre de soldats des USA avaient du sang germanique.
William Franklin est britannique, il vient du Lancashire et il est sur le front en face d’Axel Meyer.
« Même dans les villages en ruine, il voyait bien que l’architecte se rapprochait de celle d’Amsterdam ou des villes hollandaises qu’il avait étudié en classe. Il se demandait à quoi devaient ressembler les habitations en Allemagne. (…) Les premières lueurs de l’aube n’étaient plus très loin, et il avait toujours une affreuse boule d’angoisse au creux de l’estomac lorsqu’il savait qu’il allait se battre. (…° a trouille, c'est bien. Débrouille-toi pour avoir peur dès que tu dois te battre. C'est la meilleure façon de rester en vie. (…) Il leur rappela aussi que la peur n'était pas un crime, mais qu'une incapacité à contrôler cette peur était une maladie contagieuse nécessitant d'être isolée et traitée avec la plus grande sévérité ».
Ces trois hommes vont se rencontrer, ce sera pour dix heures entre l’Allemand et l’Américain qui survolait le front et ce dernier, ayant fait prisonnier le premier (à l’intérieur des lignes allemandes), lui propose d’attendre sagement la fin des combats. Une demi-heure plus tard Will les trouve en mauvaise posture au fond d’un cratère causé par un obus. La sonnerie de l’Armistice que l’on attendait ne se fait pas entendre, mais le pilote américain omniscient (et polyglotte car d'origine allemande, comme on l'a vu) sait qu’à 11 heures tout est terminé. Partis tous les trois en direction du village belge le plus proche, ils rencontrent un groupe de civils qui entendent bien tuer Axel Meyer pour se venger de quatre années d’occupation. Ce dernier avertit que la gare est minée et en plus un obus tombe sur un espace de la cité à 13 heures.
Au sixième chapitre, la signature de l’armistice à Rethondes nous est racontée. Une remarque de l’auteur évalue à 3 000 les morts du 11 novembre, tout camp confondu; il aurait pu expliquer comment les combattants l’apprirent mais cela aurait entraîné des doutes chez le lecteur sur la probabilité historique de la fin proposée. Pour inciter les jeunes lecteurs à connaître les derniers morts français, anglais et américains, on donnera le livre "Apocalypse la Première Guerre mondiale" d’Isabelle Clarke et Daniel Costelle. "11 novembre" a été traduit de l'anglais, ce récit est paru en 2012 sous le titre "Eleven eleven".
Les éditions
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11 novembre
de Dowswell, Paul Auché, Christine (Traducteur)
Naïve
ISBN : 9782350213576 ; 18,00 € ; 06/03/2014 ; 230 p. ; Broché
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Le dernier jour de la guerre
Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 49 ans) - 17 octobre 2014
Axel a 16 ans lui aussi, jeune recrue de l'armée Allemande, qui vient tout juste de débarquer sur le front dans un train rempli de gamins aussi jeunes que lui.
Eddie, lui, est un peu plus âgé. Du haut de ses 18 ans, cet Américain d'origine germanique est un aviateur qui a déjà abattu 4 avions ennemis. Encore un, et c'est le tableau d'honneur. Aussi quand l'annonce de l'armistice lui parvient, il fait décoller son avion illico presto et part en chasse de l'avion allemand qui lui permettra d'avoir sa photo dans le journal.
11 novembre retrace les dernières heures de la première guerre mondiale au travers de l'histoire et de la rencontre de trois jeunes gens d'origine différente.
La première moitié du livre inscrit les personnages principaux dans l'histoire, au travers de leur propre histoire. Si j'ai trouvé cette partie du livre lente à se mettre en place, j'ai apprécié le fait que l'auteur présente chacun des personnages en forçant un peu le trait sur ce qu'ils ont de commun, et non ce qui les différencie. Déjà, tous les trois sont atrocement jeunes pour faire la guerre. On connait tous des gamins de 16 / 18 ans, des neveux, des cousins des enfants. Essayez un peu d'imaginer un sergent instructeur leur expliquer comment plonger la baïonnette dans le ventre de l'ennemi pour faire le plus de dégâts possibles (oui, c'est atroce). Ils ont tous les 3 une famille avec laquelle ils s'entendent bien, des parents aimants et aimés. Ils ont perdu au moins un être cher dans cette guerre. Ils ont souffert des restrictions et de la faim, dans leur pays. Et puis ils se sont engagés, ils ont été formés. Une jeune fille occupe leurs pensées pendant qu'ils souffrent du froid. Tous les trois ont peur. Bref, ce sont 3 gamins, de bons gosses, qui portent l'uniforme et sont dans un camp parce qu'ils sont nés à un endroit ; mais on imagine bien que s'ils étaient nés ailleurs, leur uniforme serait d'une autre couleur, et puis c'est tout.
La seconde moitié du livre raconte comment Eddie et Axel se rencontrent, bientôt rejoints par Will, comment ils vont se sortir d'une situation tragique, et se "reconnaitre" dans l'autre, étant attendu qu'à présent tous les 3 savent que la guerre vit ses dernières heures (ce qui ne l'empêche pas d'emporter son content de morts). Cette seconde partie est plus vivante, présente plus de suspense et d'actions que la première.
Globalement, et bien que ce livre soit étiqueté "jeunesse", j'ai trouvé qu'il manquait de relief. Tout est trop lisse, l'histoire, le caractère des personnages, la rencontre improbable, la loyauté des nouveaux compagnons. L'écriture, simple et fluide, reste dans le descriptif, peinant à émouvoir le lecteur, sauf peut-être dans les derniers chapitres où tout s'accélère. Doswell aurait pu exploiter tout un tas d'éléments pour faire vibrer son lecteur. Par exemple, l'armistice signé à 2 heures du matin sera effectif à 11 heures pour rester dans la série des 11…, et jusque-là, les armées sont invitées à continuer à se battre. Peut-on faire plus bête et plus injuste (oui, on peut, mais là n'est pas la question) ? Voilà une carte qu'aurait pu jouer l'auteur. Les personnages secondaires sont stéréotypés à outrance, les situations également, et l'ensemble donne un livre un peu trop politiquement correct à mon gout.
Ceci dit, le rendu de la "guerre" en elle-même, personnage à part entière, qui fauche au hasard, qui mutile ou qui tue, aveuglément, à retardement ou par surprise, ses mille visages, ses mille pièges, est sacrément réaliste. On sent bien que c'est cet ennemi sans visage que Doswell dénonce.
Au final, mon avis est plutôt mitigé sur cet ouvrage qui manque un peu de souffle et de relief. Quand elles seront en âge, j'emmènerai mes filles sur les côtes normandes, leur expliquer ce qu'est la guerre (je sais, ce n'est pas la même guerre, mais c'est toujours la même horreur). Il y a à Colleville-sur-mer une jolie promenade, qui longe d'une part une des "plages du débarquement", et de l'autre, le cimetière américain ; d'une part, des falaises défigurées par les éclats d'obus au-dessus de la mer grise, et de l'autre, des champs ; des champs de croix, à perte de vue, en souvenir de ceux qui, à 16 ou à 18 ans, sont tombés là. Et ça, ça ne manque pas de relief !
Eddie avait déjà vu des cadavres, certains réduits en cendres, d'autres si atrocement mutilés qu'ils en étaient méconnaissables. […] Le type qu'il avait abattu aurait pu appartenir à son cercle intime. Si les familles de ses parents n'avaient pas quitté l'Allemagne pour New York quarante ans auparavant, il aurait pu être un de ses compagnons d'armes.
La seule chose qui venait à bout des poux était le feu. On allumait la chandelle avant de passer la flamme sur les coutures du vêtement, là où ces bestioles se massaient par centaines. C'était tout un art de les tuer sans mettre le feu à votre chemise ou la roussir tellement que le tissu se déchirait au moment de la renfiler. On savait qu'on les avait tuées en les entendant exploser avec un petit pop. Lorsque les hommes étaient assis tous ensemble à s'épouiller, c'était comme si une mitrailleuse miniature se déclenchait.
"Si tu dois te battre, prends garde à tes choix. Parce que tu devras vivre avec pour le restant de tes jours."
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