Une petite robe de fête de Christian Bobin

Une petite robe de fête de Christian Bobin

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jules, le 24 janvier 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 981ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 8 692  (depuis Novembre 2007)

Un très beau chemin

Ici, je n'ai pas grand chose à dire. C’est un livre qu’on lit, qu'on écoute.
Oui, qu'on " écoute ", car les mots et les phrases forment une musique aussi jolie que celle de Chopin. Moi, ce que je pourrais dire serait en trop ! Alors. écoutez Christian Bobin…
"
Devant les livres, la nature ou l'amour, vous êtes comme à vingt ans : au tout début du monde et de vous. "
" Les banques, ni l’ennui de vivre pour rembourser les banques ne peuvent empêcher l'enfance de dépenser son or & sans compter. "
"
La lecture, c’est sans fin. C’est comme l’amour, c'est comme l'espoir, c'est sans espoir. "
"
Qu'est ce que c’est apprendre. Apprendre à jouer, apprendre à vivre. Qu’est-ce que c'est, sinon ça : toucher au plus élémentaire de soi. "
"
D'abord commencer par le plus urgent : vous ne pouvez continuer à sortir ainsi, sans aucune âme à vous mettre, sans aucun rire au fond des yeux. "
Et il y a encore beaucoup d'autres notes de musique dans ce livre !.

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Les éditions

  • Une petite robe de fête [Texte imprimé] Christian Bobin
    de Bobin, Christian
    Gallimard / Le Chemin (Paris).
    ISBN : 9782070722440 ; 13,90 € ; 23/04/1991 ; 108 p. ; Broché
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9 nouvelles.

10 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 3 mai 2010

Quand je pense que, sur la foi de mon incapacité à terminer « Le très haut », j’avais relégué Christian Bobin dans l’enfer des écrivains honnis, voire abhorrés ! Bien m’en prît d’écouter des conseils avisés et de tenter « Une petite robe de fête ». Un bonheur de lecture, de réflexions sans cesse relancées au fil des paragraphes … L’ouvrage n’est pas gros – 107 malheureuses pages – mais lourd de sens et de gravité. Gravité de par les sujets mis sur le tapis, pas par le ton. Surtout pas par le ton. Le ton, il est naturel. Il part d’un bout, déroule son fil comme si de rien n’était, mais à chaque étape, comme un qui découvrirait une truite sous la pierre soulevée du torrent. Christian Bobin nous met face à ses évidences, qui pourraient devenir les nôtres, sauf que sans lui ce ne serait justement pas des évidences !

« C’est un mystère, la lecture. Comment on y parvient, on ne sait pas. Les méthodes sont ce qu’elles sont, sans importance. Un jour on reconnait le mot sur la page, on le dit à voix haute, et c’est un bout de dieu qui s’en va, une première fracture du paradis. On continue avec le mot suivant, et l’univers qui faisait un tout ne fait plus rien que des phrases, des terres perdues dans le blanc de la page. On est à l’école, on fait son métier d’enfant. Il y a, c’est vrai, un grand bonheur de cette perte-là, de cette trouvaille première de la lecture, de sa capacité à déchiffrer une page, à contempler les ombres. C’est même plus fort que du bonheur, il faudrait pour être juste parler de joie. De joie et de frayeur. La joie va toujours avec la frayeur, les livres vont toujours avec le deuil. Après, après cette première fin du monde, autre chose commence. Pour beaucoup, l’ennui. Avec la lecture, tu achètes quelque chose qui pour toi n’a pas de valeur – seulement un prix : une place sur le banc de la classe, un rôle dans les bureaux ou les usines. Alors tu laisses tomber. »

Il y a une constante dans la réflexion tout de même ; cette certitude du voyage que nous menons tous depuis les rivages de l’enfance – l’étape heureuse, l’étape de vie, largement selon lui – jusqu’à l’âge adulte qui, à le comprendre, n’est que l’antichambre de la mort. Une autre constante, me semble-t-il, la compassion particulière qu’il a pour les femmes, les petites filles et ce sentiment sublimé, peut-être le seul sentiment qui vaille, à l’entendre ; l’amour.
« Une petite robe de fête », la nouvelle éponyme, la dernière du recueil, sous son titre qui n’annonce pas d’introspection particulière est justement peut-être la plus grave. Je n’aurais pas donné ce titre au recueil car elle n’est pas trop conforme à l’ensemble. N’empêche ! Ce recueil est un bonheur, et moi, me voilà bien ! Il va me falloir réviser mon aversion pour Bobin et entreprendre sa connaissance !

Bobin tout simplement

9 étoiles

Critique de Tamia (Bruxelles, Inscrite le 23 août 2001, 48 ans) - 11 avril 2001

Que ce soit ce livre-là ou n'importe quel autre de Christian Bobin, c'est toujours aussi beau!!!!
Auteur un peu poète, qui parle de chose simple sans faire compliqué... avec des mots qui sonnent juste... des émotions fortes et douces à la fois.
A découvrir absolument!!

Fabuleux

0 étoiles

Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 20 février 2001

A lire et relire sans fin tant les mots sont beaux.

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  Christian Bobin n'est plus. 3 Patman 29 novembre 2022 @ 09:54

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