Un vent de cendres de Sandrine Collette
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Moins punchy que "Des noeuds d'acier"
En rentrant d'un mariage, Andreas, Octave et Laure sont victimes d'un terrible accident de la route. Andreas et Octave en ressortent très grièvement blessés et Laure meurt décapitée. Dix années plus tard, on retrouve Andreas vivant reclus au premier étage d'un domaine viticole en Champagne et Octave, défiguré et boiteux, réceptionnant une dizaine de jeunes venus vendanger. Dans le groupe, Camille qui ressemble un peu à Laure et son frère Malo, un garçon au caractère difficile. Octave s'intéresse un peu trop à Camille, laquelle ressent une attirance un peu trouble envers ce patron aussi étrange que laid. Malo met en garde sa soeur et fait un scandale avant de disparaître de façon tout à fait inquiétante. Tout le monde croit à un coup de tête passager suivi d'une fugue. Seule Camille est persuadée qu'il lui est arrivé malheur...
« Un vent de cendres » est un roman noir avec quelques touches de rose vu que se développe un semblant d'idylle entre Camille et Octave qui fait immanquablement penser au conte « La belle et la bête » revisité. Après « Des noeuds d'acier », livre masculin, d'une noirceur et d'une violence totale, Sandrine Collette a voulu introduire un peu de féminité et de sentiment dans son cocktail détonnant. Le lecteur remarquera de nombreux points communs entre les deux opus : la réclusion, les deux monstres, le travail épuisant, l'absence d'humanité, l'omniprésence de la nature et l'influence des contes, mais cette fois, soigneusement édulcorés. Pas d'enfermement, mais un simple lieu clos, deux monstres mais qui ont des raisons de l'être, un travail difficile mais pas aussi humiliant, de la cruauté, mais nettement moins de gratuité dans les violences et une nature moins sauvage car domestiquée. Résultat : un ensemble nettement moins dur et moins punchy. Il y a de l'eau dans le vin et même quelques gouttes d'eau de rose... Passé l'accident, tout démarre fort lentement. L'intrigue (à la « Barbe bleue ») a vraiment de la peine à se mettre en place. Seules les cinquante dernières pages avec leur fin gore à souhait ramènent enfin au niveau d'horreur « Des noeuds d'acier ». Quand on a réussi à transformer un coup d'essai en un aussi bluffant coup de maître, il est fort difficile de rééditer pareil exploit dans la foulée. « Un vent de cendres » qui est intéressant, bien écrit et qui distille insidieusement l'angoisse, reste un cran en dessous de son prédécesseur. Voilà ce que c'est que de trop bien faire dès le premier roman. Le lecteur en devient exigeant. Il s'attend à aussi bien et même à encore mieux pour le suivant. Et si ce n'est pas le cas, il se retrouve un peu déçu. Dommage.
Les éditions
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Un vent de cendres
de Collette, Sandrine
Denoël
ISBN : 9782207117361 ; 18,00 € ; 13/02/2014 ; 272 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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Un coup d'arrêt
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 10 juillet 2018
Mais voilà, la sauce ne prend pas à tous les coups et bien que ce livre se lise rapidement, il m’a semblé bien long avec beaucoup trop de situations répétitives. Au final l’histoire se révèle très peu attractive et l’on devine rapidement de quoi il en retourne.
D’autre part le style d’écriture est peu plaisant, heurté, peu limpide et empreint d’une certaine lourdeur et avec notamment pas mal de passages confus.
Seule l’ambiance des vendanges apparaît comme réussie, mais au regard du reste fort peu passionnant, cela représente une trop maigre consolation.
Son troisième roman « Six fourmis blanches » est bien meilleur et mérite que l’on s’y attarde.
comme un bon cépage
Critique de Seb (, Inscrit le 24 août 2010, 47 ans) - 13 avril 2015
Déception
Critique de Valadon (Paris, Inscrite le 6 août 2010, 43 ans) - 5 janvier 2015
Tout le long, on oscille entre une revisite vénéneuse de la belle et la bête, et un roman noir mystérieux (les motivations et agissements des personnages restent assez obscurs, trop pour moi) et si beaucoup de choses m'ont agacée, je suis tombée sous le charme de cette écriture élégante.
Enfin, jusqu'aux 20 dernières pages. Car la fin part complètement en confiture, bâclée (éluder n'est pas nécessairement une marque de subtilité) et inutilement macabre. "Grand guignol" étant le terme qui m'est venu à l'esprit. Plus d’élégance, juste du gore ridicule, qui ne laisse pas une sensation angoissante ou perturbante, mais plutôt l'impression que l'auteur ne savait pas comment terminer son bouquin et souhaitait nous en mettre plein la vue à peu de frais.
Au final...un livre totalement vain, qui n'apporte rien a son lecteur.
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