Des noeuds d'acier de Sandrine Collette
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
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Horreur noire
Quand Théo découvre que son amie Lil l'a trompé avec Max, son propre frère, son sang ne fait qu'un tour. Il le massacre et écope de 19 mois de prison. A sa sortie, il va rendre visite à Max, devenu tétraplégique et très lourdement handicapé. Il part ensuite se mettre au vert dans une région perdue. Il s'installe chez une certaine Mme Mignon qui gère des chambres d'hôtes. Au cours d'une randonnée que lui propose celle-ci, il rencontre un vieil homme qui habite dans une bâtisse isolée et délabrée et qui l'invite à boire le café. Il s'appelle Joshua. Il semble bizarre mais pas trop hostile. Mais quand son frère Basile arrive, c'est pour assommer Théo et pour l'enfermer dans la cave. Il se retrouve à la merci de deux vieux fous qui l'appellent « le chien » et qui veulent le faire travailler comme un esclave.
« Des noeuds d'acier » est à la fois un roman d'horreur et un roman noir très réussi quoique particulièrement glauque. C'est une véritable descente aux enfers que nous conte Sandrine Collette dans un style précis, retenu mais assez explicite pour déclencher chez le lecteur terreur et sueurs froides. Que d'avanies, que de tortures, que de blessures, que de vexations devra subir le malheureux prisonnier qui petit à petit perd tout espoir et toute apparence humaine. Ses geôliers sont de véritables monstres sadiques, alcooliques et complètement dégénérés qui lui font subir un abominable calvaire. S'il était besoin de le démontrer, l'adage « l'homme est un loup pour l'homme » trouverait sa plus terrible illustration dans cet ouvrage qui fait penser à « Vertige » de Thilliez, mais sans le côté fantastique. Avec « Des noeuds d'acier », tout est ordinaire, quotidien, presque banal. Il suffit d'un brin de cruauté, d'un grain de folie et d'une totale absence d'humanité pour qu'un tel fait divers se produise tout près de chez vous. A déconseiller aux âmes sensibles...
Les éditions
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Des noeuds d'acier [Texte imprimé], roman Sandrine Collette
de Collette, Sandrine
Denoël / Sueurs froides (Paris)
ISBN : 9782207113905 ; 17,00 € ; 31/12/2012 ; 272 p. ; Format Kindle -
Des noeuds d'acier
de Collette, Sandrine
le Livre de poche
ISBN : 9782253176015 ; EUR 7,30 ; 29/01/2014 ; 264 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (11)
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De bons petits vieux
Critique de Pierraf (Paimpol, Inscrit le 14 août 2012, 67 ans) - 30 novembre 2021
Tout est dément dans ce livre qui est aussi un manuel de survie, tout sauf "crever" !
Le livre est court, l'écriture précise et sans fioriture, malgré l'horreur difficile de le lâcher.
Le seul bémol est la fin qui me parait vraiment bâclée, et n'apporte pas de réelles réponses à "qui sont ces malades mentaux?".
Race de Caïn...
Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 26 février 2020
Avec une grande économie de moyens, Sandrine Collette réussit un huis-clos où les caractères des différents protagonistes sont suffisamment crédibles pour que le lecteur soit embarqué. Une fois le héros principal captif, les supplices qu'il subit et les angoisses qu'il ressent déclenchent une empathie naturelle qui fait que le livre se transforme vite en un « tourneur de pages » aidé par le style direct et efficace de l'auteur.
Le résultat est effectivement un livre bien construit, sans gras et avec une réelle capacité de Sandrine Collette à placer le lecteur dans la tête de son héros aussi antipathique soit-il.
A un adulte qui n'éprouve pas le besoin, recherché par certains enfants et adolescents, de se faire peur, cette lecture pourra néanmoins être pesante. Car, sans même aborder la vraisemblance de la situation proposée, il ne se sentira pas forcément plus riche intérieurement à l'issue de l'ouvrage.
« Race de Caïn, dans la fange
Rampe et meurs misérablement...
Race de Caïn, tes entrailles
Hurlent la faim comme un vieux chien. »
Charles Baudelaire
Je n'ai pas aimé
Critique de Katryn69120 (, Inscrite le 8 août 2018, 64 ans) - 8 août 2018
Décevant
Impressionnant
Critique de Ayor (, Inscrit le 31 janvier 2005, 52 ans) - 14 mars 2018
L’auteur dissèque parfaitement l’anéantissement de l’esprit sans lequel plus rien n’est possible, jusqu’où un homme peut s’abaisser et subir sans opposer la moindre résistance, et comment sans espoir son instinct le maintient malgré tout en vie.
Les âmes sensibles passeront leur chemin tant cette lecture reste éprouvante et très marquante, car ce roman on ne peut l’oublier de sitôt.
Sandrine Collette sait également y faire pour maintenir un suspense de qualité et propose un final à la hauteur de l’ensemble.
Malgré l’extrême dureté de ce roman, celui-ci se révèle une très belle réussite.
Une vie d'emprisonnement !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017
"Des nœuds d'acier" (2013) a obtenu le grand prix de littérature policière
Théo est un jeune quadra, parti se mettre au vert après quelques mois d'emprisonnement. Un coin perdu du Jura va lui permettre de se ressourcer en effectuant des randonnées sur des sentiers isolés. Au détour d'une balade, il croise 2 vieux campagnards qui l'invitent à boire un café et qui vont le séquestrer. Commence alors une véritable descente aux enfers. Théo est enfermé dans la cave, sous-alimenté, battu et corvéable tel un esclave.
On assiste alors à son inéluctable déchéance physique et psychologique.La résignation sonne sa défaite.
Comment un tel roman a-t-il pu obtenir un prix littéraire ?
Il ne se passe strictement rien à l'exception de l'horreur de la déchéance de Théo.
260 pages de descriptions monotones.
Certes, il nous tarde de connaitre le dénouement mais le tout est d'une fadeur déroutante.
Autant j'avais adoré " Il reste la poussière", autant ce livre m'est tombé des mains.
A oublier au plus vite !
Abomination
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 20 mars 2017
Des noeuds d'acier est le premier roman de Sandrine Collette.
Il est question d'un homme réduit à l'esclavage, enchaîné, battu et considéré tout simplement comme le chien de la maison.
Le livre est bien construit et l'auteure parvient à doser ses effets en distillant l'horreur avec intelligence.
Le lecteur est donc happé par l'histoire.
A penser que de tels faits ont été (et sont peut-être encore maintenant) vécus donne évidemment le frisson.
vive les vieux!
Critique de Darkvador (Falck, Inscrit le 1 février 2012, 57 ans) - 14 avril 2016
Les cinglés eux sont des gentils vieilles personnes aimables et prêtes à rendre service. Les apparences sont trompeuses.
On aura affaire à un véritable huis-clos d'une violence, d'une horreur indescriptible. Ames sensibles s'abstenir. Il va subir les pires sévices être traité comme un chien. Il n'est pas tout seul à avoir été enlevé. Du coup il voit le sort qui va lui être réservé. Le pire c'est qu'il croit que c'est une punition divine vu ce qu'il a fait à son frère.
et nous lecteur malgré ce qu'il a fait, on va avoir de l'empathie pour lui vu ce qu'il va subir. Un thriller qui est à 180° des autres.
On déteste ceux qu'on devrait aimer et on aime ceux qu'on devrait détester. Les cinglés psychopathes ont une gueule de gentils et le gentil est un assassin qui sort de prison. Beaucoup de suspense et on le lit très vite.
bravo Sandrine Collette.
Le genre de livre qu'on ne peut pas lâcher ...
Critique de Odile93 (Epinay sur Seine, Inscrite le 20 décembre 2004, 70 ans) - 24 juillet 2014
Des nœuds d'acier pour Théo et les nerfs en pelote pour le lecteur.
J'étais en train de manger et il faisait très chaud en terrasse quand je suis arrivée au passage particulièrement effroyable où le compagnon de cellule de Théo passait de vie à trépas. Ca m'a mis très mal à l'aise, j'ai arrêté mon repas!
Bref, âmes sensibles, accrochez-vous bien!
Misery dans le Morvan
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 3 juin 2014
Et puis il y a ce premier roman de Sandrine Collette : Des nœuds d'acier.
Ça commence avec un salopard qui sort de taule : Théo vient de purger près de deux ans de prison pour avoir transformé son frangin en légume. Un jaloux violent, notre Théo.
La prison fut un enfer évidemment, mais ce n'est rien à côté de ce qui l'attend.
L'astuce consiste justement à envoyer l'affreux jojo chez pire que lui. Au point qu'au fil des pages, on le prend assez vite en pitié et qu'on aimerait l'aider à sortir de l'enfer qu'il subit.
Car c'est une véritable descente aux enfers : Théo se retrouve prisonnier dans la cave de deux vieillards de montagne, deux barjots insensés et insensibles, au point de le réduire en esclavage pur et simple.
L'idée est de montrer comment l'homme (et même un dur comme Théo) devient facilement une bête, renonce aisément à toute humanité pour mendier une croûte de pain, une carafe d'eau ou une couverture.
Avec justesse et réalisme, sans se laisser emporter par des scènes trop faciles, l'auteure réussit à nous emmener là où l'on n'a surtout pas envie de se retrouver. Son propos n'est pas de nous décrire des affreux sales et méchants (c'est souvent le cas dans les thrillers où le méchant doit faire peur) mais plutôt de nous montrer l'inexorable cheminement de la victime, lui-même un ancien dur.
Plusieurs petites astuces de scénario (qu'on ne vous dévoile pas évidemment) rendent ce récit terrible mais passionnant, affreux mais palpitant, horrible mais addictif. Bel exercice de style !
Sandrine Collette nous laisse même croire que cela pourrait être inspiré d'une histoire vraie : si en l'occurrence cette histoire-là est imaginaire (mais réaliste), on sait bien que malheureusement la vraie vie a déjà fourni bien d'autres illustrations.
Bien sûr, on se passionne pour les affres vécues par Théo et son inéluctable déshumanisation mais, paradoxalement, on ne s'étonne guère de l'incroyable méchanceté de ses bourreaux : cela en dit long sur l'humanité de notre humanité !
Le roman est assez court (ouf ! heureusement !) et l'on tourne les pages à vive allure, impatient de voir enfin cesser les tourments de ce pauvre Théo qui en viendra vite à regretter l'enfer carcéral dont il venait de sortir.
L'horreur impensable !
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 28 avril 2014
Ce livre nous ouvre la porte de l' inhumanité. Des destins se croisent sans pouvoir se rencontrer, puisqu'ils évoluent dans des sphères parallèles. la normalité disparait et les échanges ne sont que ceux de maître à chien !
Ce livre ne peut que laisser béant de douleur et de désespérance !
Et pourtant, quelle merveilleuse écriture, belle, incisive, cruelle quand elle décrit l’horreur du quotidien de cet homme piégé dans l'enfer d'une frérie perverse et pathétiquement terre à terre.
A la fin du livre, en le refermant, j'ai découvert, stupéfaite, que ce livre qui décrivait si magnifiquement la déchéance d’un homme, était écrit par une femme ! A aucun moment, je n'y avais pensé, persuadée qu'une telle plongée dans l'horreur masculine ne pouvait qu'être révélée par un homme !
Pourquoi ce livre est-il considéré comme un polar ? je ne comprends pas ! C'est une étude de la cruauté humaine, réduite à des personnages si limités, que leur propre notion d'humanité a disparu.
Cafard assuré, mais n’est ce pas la signature des "grandes œuvres" ?
A lire, même si ça fait (très) mal !
Au paroxysme de l'horreur
Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 20 avril 2014
C'est une lecture prenante, désespérante, asphyxiante qui m'a laissée horrifiée et assommée.
Elle offre cependant une réflexion intense sur ce qui peut pousser l'être humain à survivre envers et contre tout.
On tourne les pages à toute vitesse pour sortir de cet enfer et même si le héros Théo m'était très antipathique au début, la compassion ne peut qu'arriver au vu de toutes les souffrances et tortures qu'il doit endurer.
Et une mention toute spéciale pour les 2 personnages de tarés, Joshua et Basile, des psychopathes vraiment terrifiants !
Le gros bémol reste cependant la fin qui est amenée de manière peu subtile et pour ma part j'aurais aimé avoir plus d'explications.
Sandrine Collette aurait dû appeler son livre Des Nerfs d'acier au lieu de Des Noeuds d'acier parce que je vous assure qu'il va vous en falloir des nerfs d'acier pour aller au bout de cette lecture éprouvante !!!
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A partir de quand, de quoi, qualifie-t-on un livre de polar ? | 16 | DE GOUGE | 21 octobre 2017 @ 09:58 |