L'économie du ciel de Jacques Chessex

L'économie du ciel de Jacques Chessex

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tophiv, le 11 juillet 2003 (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 48 ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (54 808ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 4 110  (depuis Novembre 2007)

Ennuyeux

Un homme se souvient sans cesse du jour où, alors qu’il avait 8 ans, il croisa son père sur une route de campagne. Son père aurait abusé d’une jeune fille réfugiée et tué sa vieille voisine qui voulait le dénoncer. Le jour du meurtre, il croisa son fils devant la maison de la morte et lui intima l’ordre de se taire. Ce fils vivra toujours dans le doute et le secret. Secret qui épargna la prison à son père mais qui n'empêchera pas ce dernier de se suicider.
On retrouve des thèmes récurrents chez Chessex et notamment dans son prix Goncourt, "l’ogre" : suicide du père, mourante leucémique . Mais ce livre ressemble à une séquelle de trop dans une oeuvre romanesque déjà fournie, le livre de trop, que l’on écrit par obligation envers son éditeur, en y mettant quelques morceaux de ce qu’on a déjà écrit mais sans l’inspiration.
Seul le 1er chapitre est réussi. Le ressassement du souvenir s'exprime jusque dans la reprise pathologique de bouts de phrases, comme autant d'images récurrentes. Passé ces quelques pages, on s’ennuie et on s'interroge sur le pourquoi de ce livre, sur le pourquoi de ce texte qui commence par des réflexions intérieures, des doutes, file ensuite sur l’observation des oiseaux et se perd finalement dans l’euthanasie d'une jeune fille leucémique.
Chessex continue d’exorciser son passé, distillant dans son récit les éléments autobiographiques, mais sans les mettre en place, sans apporter quoi que ce soit de nouveau et l'on a le sentiment d'un sujet épuisé, d’une source tarie …

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Autobiographie

6 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 24 mai 2004

Pierre Chessex, le père de Jacques Chessex, est un notable, un homme qui peut commettre des horreurs et contre lequel on ne peut ou ne fait rien, justement parce qu'il est notable. On sait que Jacques Chessex a beaucoup souffert de la situation, notamment du souvenir de cris affreux d'une fillette battue et violée (lire de lui "Monsieur").
Comme un exorcisme de ce poids trop lourd à porter, près de cinquante ans après le suicide de son père, Jacques Chessex s'attèle à la rédaction de petits crimes imaginaires et supposés.
Le récit est étrange, il relate un secret longtemps caché, la mort d'une jeune ornithologue prénommée Claire, poussée dans le vide dans la région des Ormonts. Réminiscence d'un crime jamais avoué ni élucidé, une rumeur qui veut que Pierre Chessex ait, en 1942, défenestré une femme qui voulait le dénoncer pour avoir violé une réfugiée tchèque.
Pendant des années, Jacques Chessex a promené cette hantise du vide et du vertige, un besoin de s'affranchir et de raconter, un désir d'oublier, de continuer à vivre. Les relations torturées de Jacques Chessex avec son père l'étouffent. Quelle est la part de mystère et de vérité ?
C'est toute l’ambiguïté de l'oeuvre de Chessex: jongler entre fiction et réel. A ce sujet, voir L'Eternel sentit une odeur agréable.
Maintenant, est-ce ennuyeux comme le dit Tophiv? Sans doute si l'on n'arrive pas à se placer dans la peau de Chessex. C'est autobiographique, beaucoup de sous-entendus et de non-dits, d'éléments inconnus auxquels l'auteur fait référence sans véritablement guider le lecteur.

Merveilleux

10 étoiles

Critique de Bertrand (, Inscrit le 22 mai 2004, 50 ans) - 22 mai 2004

Non non non, Tophiv, impossible de te laisser écrire ça. L'Economie du Ciel est un exemple de subtilité, de finesse. Chessex est un maître de la construction romanesque, ses livres ne ressemblent à aucun autre dans l'art de l'ellipse, de l'aveu distillé. L'économie de mots de ce roman est un choix qui ne correspond à aucun impératif d'éditeur. Les thèmes obsessionnels et autobiographiques de Chessex ont trouvé leur rythme dans L'Ogre, mais leur point culminant est entre ces pages, discrètes et magistrales. Relis-le, fais-toi plaisir.

Brièveté de l'effort

3 étoiles

Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 48 ans) - 14 juillet 2003

Je n'ai pas eu à me forcer beaucoup pour terminer celui ci vu qu'il ne fait que 90 pages environ. Evidemment, dans le cas d'un pavé de 500 pages ou plus, je pourrais être tenté d'abandonner la lecture, mais en dessous de 400 pages, je n'aime pas laisser une lecture inachevée ...


l'as-tu lu en entier ?

3 étoiles

Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 11 juillet 2003

Comme je te le disais en privé, est-il toujours utile de lire un livre intégralement ? pour s'aigrir le caractère ? mdr ; on court certes un risque minimum de se tromper, mais le lecteur consciencieux fera justice de ta précipitation, et tu te seras épargné une déception :-) cordialement, mon avis sur les critiques négatives : http://forums.multimania.lycos.fr/use/lecturemania

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  L'économie du ciel - Chessex 1 Tophiv 24 mai 2004 @ 08:33

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