Plonger de Christophe Ono-dit-Biot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pierre Ier de Serbie, le 9 janvier 2014 (Inscrit le 9 janvier 2014, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 875ème position).
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Elégant et triste

Une très belle histoire d'amour entre Paz, une photographe espagnole (pardon asturienne) et César un journaliste parisien. Le roman est présenté comme un texte pour leur fils Hector, un texte qui parle de sa mère morte, de l'amour, de la séparation. Paz apparait comme une artiste sombre et lumineuse. Sans concession. Le style est élégant, l'histoire un peu triste comme toute les histoires d'amour (qui finissent mal en général). Cela sent l'autobiographie tant César ressemble à l'auteur.

Alors pourquoi ce léger malaise qui perce ? Peut-être parce que l'univers du narrateur semble très germanopratin. On se voit au Lutétia, on est cultivé, on habite le maquis de Montmartre, on part en week-end dans les palaces de Venise ou de Toscane. On rencontre des artistes comme Koons à la biennale de Venise. Impression d'être dans une autre époque. Intemporelle, si loin de la crise actuelle et des soucis matériels de tout un chacun. Un monde protégé. Impression sûrement fausse car les journalistes et les artistes sont fragiles. Impression parfois de Déjà lu. Je retrouve Nicolas Fargues et son histoire d'amour avec une belle italienne (au lieu d'une belle asturienne) de "J'étais derrière toi". Là aussi la langue est belle. Il y a une parenté littéraire. J'ai beaucoup aimé sa description de ce qui semble être Dubai et de la communauté expatriée avec son ami qui y vend des sukuks. Les mots pour Hector, son fils, son mouflon sont également très beaux. Un roman très supérieur à Birmane à mon avis, avec une écriture plus affirmée, plus précise.

Certains peuvent penser qu'il y manque le génie, le grain de folie, la volonté de renverser la table mais on n'écrit pas le Voyage au bout de la nuit tous les jours. Cela reste un très beau roman d'amour écrit dans une langue élégante, presqu'étherée.

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Plonger dans l'incroyable

9 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 17 février 2015

Plonger : le narrateur plonge dans ses souvenirs. Son univers ? Hector, son fils et Paz, sa femme. Elle qui plonge dans le monde sous-marin.
Christophe Ono-Dit-Biot, journaliste et écrivain. Il est rédacteur en chef adjoint du Point. Avec Birmane, il obtient le Prix Interallié 2007 et en 2013 avec Plonger, le Grand Prix du roman de l’Académie française et le Prix Renaudot des lycéens.
César, journaliste a roulé sa bosse aux endroits chauds de la planète. Mais, c’est à l’épicerie du coin près de chez lui qu’il flashe sur Paz… une photographe ! Mais une artiste. Cette rencontre va bouleverser sa vie. Follement amoureux mais aussi malheureux avec la disparition brutale de sa bienaimée. Comment l’expliquer ? César entreprend ses recherches avec son fils Hector comme confident.
Christophe Ono-Dit-Biot crée l’émotion dans sa quête de la vérité sur la mort de son épouse. L’intrusion dans le monde du silence est pathétique avec tout le mystère qui entoure la flore et la faune sous-marine.

Le bonheur n'est-il vraiment pas intéressant ?

5 étoiles

Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 15 décembre 2014

J’en ai marre des romans déprimants parlant de couples qui se délitent et suintent le désespoir comme une fatalité !
César a un coup de foudre pour Paz, photographe Espagnole, artiste passionnée au tempérament bouillant et imprévisible (une caricature à elle toute seule !). Lorsque leur couple périclite, César se met dans la tête d’avoir un enfant. Mais rien n'arrête l'inéluctable...
Toute l’histoire réside dans l’incompréhension dans ce couple : lui ne veut plus quitter l’Europe où il se sent relativement en sécurité, à cause de deux expériences traumatisantes qu’il a vécues à l’étranger, mais qu’il tait. Elle ne rêve que de partir découvrir le monde. Conclusion : un couple sans communication ne tient pas et se termine par un beau gâchis. Rien de neuf sous le soleil !
Ce roman est une lettre de César à son fils pour lui expliquer sa genèse. Il regorge de référence à l’art dans beaucoup de ses formes.
Mais je n'ai pas été passionnée du tout.

Au secours ! Clichés à foison...

8 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 2 juin 2014

Grand prix du roman de l’académie française ? Ce ne serait pas plutôt grand prix pour sa belle gueule ?

Un ramassis de clichés tous plus éculés les uns que les autres, un Monsieur je-sais-tout jusqu’à l’insupportable qui énumère tous les faits divers de par le monde jusqu’à la nausée…

La quatrième de couverture m’avait pourtant bien alléchée… les premières pages du roman aussi, mais à partir de la rencontre du héros, prénommé César, avec Paz, une jeune photographe capricieuse, tout bascule dans le people....

J'ai vraiment été injuste avec ce livre... Je reconnais à l'auteur un talent certain pour l'écriture et une habileté à nous fournir une histoire palpitante.. Je crois que j'ai été influencée défavorablement par le caractère du héros principal qui est pour moi le summum de l'homme imbuvable ... ;-)

Lettre à Hector

9 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 1 juin 2014

César, journaliste est un jour, frappé par les œuvres d'une jeune artiste photographe Paz Aguilera Y Lastres. Il va écrire une critique sur cette exposition, mais malheureusement pour lui, son interprétation sera complètement à l'opposé du message voulu par l'artiste.
Après quelques recherches, il identifiera l'artiste, découvrira une belle jeune femme qu'il n'aura de cesse de rencontrer. C'est dans la ville natale de Paz, à Gijon, qu'ils se rencontreront, feront connaissance puis tisseront doucement des liens amoureux, Paz apprenant à César à la connaître, à la comprendre.
Mais César à sa propre histoire. D'une dizaine d'années plus vieux, il a voyagé sur tous les continents et a côtoyé la barbarie et la détresse humaine au plus près. Il ne veut plus retourner dans ses ces pays dangereux. Au contraire de Paz qui elle, se sent enfermée dans le vieux continent, dans les bras de son amant, et se sent mourir.
Commencera alors tout doucement l'agonie de leur amour que même l'arrivée de leur petit garçon ne parviendra pas à sauver.

Quatrième roman de cet auteur, je lui trouve une grande maturité, une très belle écriture, un vocabulaire original (« la mer souverainement paisible, cartepostalesque »).
La montée en puissance, les épisodes en italique écrits pour le fils,("Quand tu as rencontré maman, tu l'as emprisonné avec une chaîne de cœurs ?"), nous accrochent à cette malheureuse histoire d'amour.
Et j'ai une grande admiration pour le talent de l'auteur à décrire si bien tous les sentiments qui traversent un être humain à la perte d'un être cher, l'immense chagrin, le sentiment de vide, les moments de désespoir mais aussi de colère, de haine d'incompréhension.
Tout cela avec une grande dignité et une incroyable justesse.

Un livre, une histoire, trois genres

9 étoiles

Critique de Ben75011 (Paris 11e, Inscrit le 19 février 2014, 36 ans) - 30 avril 2014

J'ai beaucoup aimé ce livre. Ce qui m'a particulièrement plu, c'est le ton chaleureux de l'écrivain pour son fils (le livre est destiné à son fils, afin qu'il connaisse mieux sa mère).

Ce livre se caractérise aussi sa division en trois parties, avec trois styles différents :
La première partie ressemble plutôt à un journal intime, destiné exclusivement au fils.
La seconde partie ressemble à un roman avec des épisodes de la vie qui sont narrés.
La dernière partie ressemble presque à un policier.

La personnalité de la mère est complexe, mais jamais pénible. Cette histoire montre aussi que tout n'est pas noir ou blanc. Le côté artiste de la mère, imprévisible et violent, acide, contraste avec la patience, le calme et la douceur du père.

Les ambiances sont très bien décrites, on voyage au fil des pages.

Je recommande chaleureusement.

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