Confiteor de Jaume Cabré
(Jo confesso)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Une longue lettre à la femme aimée
Un homme malade, que la mémoire abandonne progressivement mais inéluctablement, décide avant de mourir d’écrire une lettre à la femme qu’il aime. Une manière de prendre ses dispositions, de mettre ses affaires en ordre, une sorte de testament désordonné en mettant sur le papier tout ce qui est racontable. Avant qu’il ne soit trop tard, avant que la mémoire ne disparaisse à jamais. Une lettre portée par une écriture frénétique sur plusieurs mois devant l’autoportrait de son grand amour qui n’est déjà plus. Pour témoigner, se confesser, pour transmettre. Pour se faire pardonner ?
Confiteor est un roman labyrinthique dans lequel on ne se perd jamais, la voix d’Adrià faisant office de fil d’Ariane. Nous passons de Rome à Barcelone, de Crémone à Paris, du présent aux siècles précédents en passant par la seconde guerre mondiale. Avec l’exploit d'aller d’un lieu à l’autre, d’une époque à l’autre sans crier gare, au saut de ligne au sein d’une même page, dans un flux continu comme des fils chamarrés qui s’entremêlent et s’enchevêtrent pour ne constituer qu’une seule et même toile. Et des motifs récurrents comme un violon d’exception, une médaille ou un linge de table encrassé.
La recherche des sources du mal qui hante les pages de notre histoire commune. Mais avant tout l’histoire d’une vie emmêlée aux autres, faite d’amours, d’amitiés, de trahisons, de remords, de lâchetés, de culpabilités. De tout ce qui nous lient, recevons en héritage, nous accompagnent, ce que nous construisons et que nous transmettrons un jour.
Le tout porté par une écriture limpide, sans longueur malgré l’épaisseur du roman.
Un roman plaisant à lire mais qui a fini véritablement par m’émouvoir dans la dernière partie du récit, lorsque nous touchons à l’intimité d’une vie qui ne sera bientôt plus. Le fil d’une vie qui se dénoue mais qui ne se perdra pas pour autant.
Les éditions
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Confiteor [Texte imprimé], roman Jaume Cabré traduit du catalan par Edmond Raillard
de Cabré, Jaume Raillard, Edmond (Traducteur)
Actes Sud / Lettres hispaniques (Arles)
ISBN : 9782330022266 ; 26,00 € ; 31/08/2013 ; 784 p. ; Broché -
Confiteor [Texte imprimé], roman Jaume Cabré traduit du catalan par Edmond Raillard
de Cabré, Jaume Raillard, Edmond (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles).
ISBN : 9782330064433 ; 12,00 € ; 04/05/2016 ; 920 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (11)
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Méandres magnifiques
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 10 octobre 2021
Adria veut fixer sa vie avant qu’elle et ceux qui l’habitent ne tombent dans l’oubli. Une vie d’universitaire reconnu, marquée par l’histoire familiale d’un père antiquaire aux méthodes pour le moins suspectes qui a abandonné les ordres par amour, et d’une mère effacée et absente avant de devenir l'intransigeante cerbère de la boutique de son feu mari, dont les antiques possessions trouvent source dans les heures sombres de l’Histoire et qui convergent parfois avec la trajectoire d’Adria qui s’interroge inlassablement sur l’origine du Mal et sur cet amour absolu, pas seulement celui de Sara qui lui fut d’abord refusée pour des raisons familiales aux racines aussi secrètes que douloureuses mais de cet insatiable appétit héréditaire de posséder les œuvres rares et dont le violon Storioni fait figure de joyau mais aussi de preuve à charge des malversations paternelles, joyau également à l’origine de cette indéfectible amitié de Bernat, compagnon loyal et admiratif, victime, parmi d’autres, de son arrogante franchise mais aussi de ses lâchetés. Une vie dont chaque âme et objet est dépositaire de secrets et de drames.
Il faut s’adapter à la façon dont le livre est écrit, mais une fois l’exercice passé, il y a un plaisir ludique à s’accrocher aux arcs narratifs qui passent
Ce roman est une expérience littéraire marquante qui étrangement m’a apporté une forme de fierté, fierté d’y avoir participé, même en tant que simple lecteur.
De belles pages ternies par un fonds déficient
Critique de Vince92 (Zürich, Inscrit le 20 octobre 2008, 47 ans) - 16 janvier 2019
Pourtant, c’est bien cette technique narrative qui fait tout l’intérêt de ce roman. Censée retranscrire les errements de la pensée d’un homme touché par la maladie d’Alzheimer, la façon qu'a Jaume Cabré de dérouler cette histoire est très novatrice (pour moi en tout cas) et parvient à simuler de façon assez intelligente le labyrinthe que constitue désormais la pensée d’Adria Ardevol, cet intellectuel catalan, surdoué, fils de membres de l’intelligentsia barcelonaise, auteur de livres de philosophie à succès. Celui-ci décide de rédiger une sorte de testament post-mortem pour Sara, l’amour de sa vie victime d’un accident avant qu’il ne soit trop tard, avant que son cerveau qui a toujours été son principal atout ne le fasse périr.
Par ailleurs, Jaume Cabré possède une belle puissance d’évocation (la scène de lapidation ou la séparation des membres de la famille juive lors de la rafle sont à ce titre particulièrement remarquables).
Malgré ses belles qualités littéraires (à relativiser cependant, car Cabré mêle à de belles pages des lignes et des lignes de dialogues qui n’ont pas beaucoup d’intérêt), Confiteor me laisse avec un sentiment mitigé: la personnalité du personnage principal déjà qui est proprement insupportable pour moi: Adria semble être un enfant gâté, doué de facilités intellectuelles mais n’en faisant rien vraiment ou tout du moins, vivant la vie d’un privilégié qui n’a pas à faire d’efforts. Au final, un personnage de roman qui m’est peu sympathique par ce qu’il incarne: une certaine morgue, une posture de l’élite européenne décadente, qui n’a pas compris qu’elle a échoué au cours des 50 dernières années à perpétuer une histoire grandiose mais qui continue à donner des leçons. Adia Ardevol, c’est bien entendu Jaume Cabré, qui a la tendance assez fâcheuse de prendre des raccourcis en faisant des amalgames aisés (entre par exemple l’Inquisition et le régime nazi entremêlant de façon simpliste ce qu’il considère comme le mal absolu). Que dire également du catalanisme hypocrite de l’auteur qui de façon assez paresseuse et de mauvaise foi attribue au castillan, marqueur de la domination espagnole sur la Catalogne les attributs les plus vils.
Pour résumer, de belles trouvailles littéraires et de belles pages gâchées par un fond qui est assez pauvre et parfois dénué d’un vrai travail de la pensée qui pourrait se résumer à la formule dont Cabré a fait un titre: Confiteor, toute l'histoire occidentale se résume à se confesser de ce qui a été réalisé.
Wouah
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 28 juin 2018
Je suis enfin parvenue au bout de ces 900 pages.
Ce n'est vraiment pas évident de résumer cette affaire-là !!!
En quelques mots, c'est Adria Ardevol qui arrive à la fin de sa vie et qui a le cerveau qui commence à s'embrumer à cause de la maladie d'Alzheimer.
Avant de perdre complètement la mémoire, il a décidé de coucher ses souvenirs sur le papier.
Ceci est présenté sous forme d'un récit qu'il adresse à Sara, l'amour de sa vie.
Il raconte son enfance à Barcelone entre un père autoritaire qui veut en faire un érudit et une mère absente qui le veut virtuose de violon.
Le problème est qu'en plus de ses souvenirs, Adria balaye 5 siècles d'histoires qui apparaissent dans son récit au gré de ses humeurs .. de véritables court-circuits qui déstabilisent la lecture pendant quelques secondes, le temps de se rendre compte qu'on change d'époque.
On aborde le moyen-âge, l'inquisition, la 2° guerre mondiale et le nazisme, le franquisme ...
Cette histoire est captivante et même si le début peut paraitre compliqué ( l'auteur change souvent de période au sein d'une même phrase), cela vaut la peine de persévérer.
On finit par s'habituer à cette narration complexe.
L'auteur a mis plus de 8 ans à écrire ce pavé au style perturbant, mais quelle agréable surprise.
Lecteur, si tu es intéressé, arme-toi de patience et de courage.. cela en vaut la peine.
Cette lecture m'a épuisée par sa demande d'attention. On avance à petits pas, mais quel chef d'oeuvre remarquable !
A noter la traduction est excellente ( rare )!
Chef-d'oeuvre absolu.
Critique de Provisette1 (, Inscrite le 7 mai 2013, 12 ans) - 22 août 2017
« Ugh ! »*
Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 21 août 2017
Un coup de cœur absolu, malgré le style déroutant où l’on peut changer d’époque dans une même phrase, aller et revenir de l’Inquisition aux SS plusieurs fois dans le même paragraphe. Sentinelle avait raison « un roman labyrinthique dans lequel on ne se perd pas » (du moins je ne m’y suis pas perdue....)
Un roman fabuleux !
« Et il dit aux livres croissez et multipliez-vous et répandez-vous dans toute la maison. »
* «- Ugh (Aigle-Noir, le valeureux chef Arapaho) »
« Je n’ai jamais eu l’âge pour rien. Ou j’étais trop jeune ou je suis trop vieux. »
Histoire d’un violon, d'un homme, d'un amour...
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 25 février 2017
Il n’est évidemment pas question de résumer un ouvrage pareil !
Confiteor est un livre d’enquête, enquête sur un violon et enquête sur la vide de ce père tyrannique qui voulait faire de son fils un génie polyglotte.
C’est un livre sur l’amour et sur l’amitié.
C’est un livre sur l’art, la littérature, la musique, le dessin.
C’est une réflexion philosophique sur la vie, sur la notion de destin, sur le Mal.
C’est un livre vivant, parfois bouleversant.
C’est un ouvrage monumental, par son épaisseur, par le foisonnement des personnages (il y a une liste à la fin), par l’érudition de son auteur et par sa construction qui menace de perdre régulièrement le lecteur.
Une expérience littéraire étonnante et vertigineuse réservée aux lecteurs les plus chevronnés. Je le range avec Vie et Destin dans la pile des livres à relire un jour.
Je confesse
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 12 septembre 2016
De ma vie de lecteur, rarement un roman m’aura donné autant de fils à retordre. Peut être l’œuvre au noir de Marguerite Yourcenar, et encore…
Confiteor est un roman au cheminement complexe, très complexe. On se perd dans les personnages et surtout dans les époques qui se mélangent sans prévenir car l’auteur ne ménage pas le lecteur. Et là se situe le gros point noir de Confiteor à mon avis. Le style est très précis et l’auteur montre toute son érudition au travers de nombreux chapitres intéressants : réflexions sur l’art, l’histoire, l’holocauste, le mal… mais que la narration devient parfois agaçante ! J. Cabré abuse des digressions, mais attention pas de la petite digression que l’on voit venir… Non de la digression « coup de poing ». Changement de narrateur, de lieu ou d’époques sans prévenir, parfois, voir même souvent, en plein milieu d’une phrase. Il y a de quoi être décontenancé. Que l’on rencontre cela de temps en temps je ne dis pas mais lorsque cela devient récurrent il y a de quoi s’exaspérer. Heureusement que le romancier diminue grandement l’utilisation de ce procédé durant la seconde moitié de son œuvre : Ouffff !!
Cependant il ne faut pas oublier les qualités d’un tel roman qui plonge le lecteur dans une histoire originale, riche et prenante. La vie d’Adria Ardevol, son lien avec un violon d’une valeur inestimable mais à l’histoire tragique, le côté particulièrement fouillé des personnages, la beauté des sentiments qui ressurgissent au fil de cette lecture et l’érudition qui ressort de ces pages sont autant de points positifs qui font de Confiteor un roman à part, un roman qui déconcertera de nombreux lecteurs, un roman qui se mérite mais une œuvre qui marque.
Quel tourbillon!
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 31 août 2014
La trame principale qui vise à narrer la riche vie d'Adria Ardevol, un savant humaniste, est émaillée de nombreuses incises qui finissent par se rejoindre dans un maelstrom parfaitement maîtrisé!
C'est un livre long et ardu qui ne se dévore pas mais qui se déguste petit à petit pour pouvoir digérer toute sa richesse et en apprécier sa portée.
Par contre je suis mitigé sur l'effet de style de l'auteur qui consiste à changer la narration en cours de paragraphe : c'est certes original mais du coup on ne sait plus toujours dans quelle "histoire" on est, et le livre était déjà suffisamment complexe sans cet artifice!
Magnifique !!!
Critique de Elfebretonne (, Inscrite le 11 juillet 2010, 49 ans) - 6 avril 2014
Mais malgré ce style, je m'y suis fait rapidement.
Le héros, Adria, est attachant: petit garçon qui se crée son propre monde coincé entre une mère qui veut en faire un virtuose du violon et son père qui le destine à une carrière d'universitaire. Adulte, il essaye de concilier ses valeurs, l'amour pour son violon et son amour pour Sara. Ce roman est une longue confession qu'Adria écrit à Sara à la fin de sa vie. Le tout en ayant Barcelone pour fond de décor.
J'en suis sortie les larmes aux yeux...
Grandiose chaos
Critique de Killing79 (Chamalieres, Inscrit le 28 octobre 2010, 45 ans) - 1 février 2014
Cette confession de fin de vie permet d'aborder différents thèmes omniprésents à toutes les époques, comme la musique, la peinture, l'écriture, les langues, la guerre, la religion, la maladie, l'amitié, la famille et bien sûr l'amour, le tout réuni dans un capharnaüm magistral.
J'ai lu ce roman pendant une période où j'avais le temps de lire et je conseille aux futurs courageux qui veulent s'attaquer à ce monument de suivre mon exemple, pour véritablement apprécier la profondeur et la grandeur du sujet. Le travail de recherche et d'écriture de Jaume Cabré accouche d'un roman dense et bouleversant de sentiments, qui nous transporte à travers l'Histoire et ses lieux et nous rend plus fort à la fermeture de ses pages et certainement plus... humain!
L'art de la narration
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 24 décembre 2013
C'était la première fois de l'après-midi que Bernat ne m'insultait pas . Je le regardais bouche bée de surprise et il poursuivit: je veux dire qu'il s'est suicidé parce qu'il était âgé . Il aurait pu le faire avant, dès le moment où il est sorti de l'horreur. Ou Paul Celan, qui a attendu des années et des années.
- Ils ne se sont pas suicidés parce qu'ils avaient connu l'horreur, mais parce qu'ils l'avaient écrite.
- Je ne te suis pas.
- Ils l'avaient écrite: ils pouvaient mourir. Mais il y a autre chose: ils se sont rendu compte qu'écrire c'est revivre, et passer des années à revivre l'enfer, c'est insupportable. Ils sont morts d'avoir écrit l'horreur qu'ils avaient vécue. Et, à la fin, toute cette douleur et cette panique réduites à mille pages ou à deux mille vers; faire tenir tant de douleur dans quelque centimètres carrés de papier imprimé, cela a l'air d'un sarcasme.
Sentinelle a déjà fort bien parlé de ce livre de façon concise, la concision n'est pas mon fort:)
Disant qu'elle n'avait été émue qu'à la fin.Moi tout de suite, dès les premières lignes:
Ce n'est qu'hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j'ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j'ai vu clairement que j'avais toujours été seul, que je n'avais jamais pu compter sur mes parents ni sur un Dieu à qui confier la recherche des solutions..
...je suis arrivé à la conclusion que cette charge m'incombe à moi seul. Et que mes succès et mes erreurs sont de ma responsabilité, de ma seule responsabilité. Il m'a fallu soixante ans pour voir cela.
C'est effectivement une lettre de confession, sans attente d'absolution. Le récit d'une vie. La vie d' Adrià Ardèvol y Bosch.
Il y a déjà beaucoup d'excellents commentaires qui parlent de ce livre, et il est tellement dense qu'il est impossible d'en dévoiler l'histoire , sans en altérer la richesse et la portée.
C'est effectivement un roman dans lequel on ne se perd jamais, tant la construction est travaillée, et ce, malgré la longueur et les nombreux personnages. Et qui ne pose, à mon avis, aucune difficulté de lecture, il suffit de se laisser porter.
C'est une très belle histoire d'amour avant tout. Amour pour une femme d'abord qui lui "sert d'exemple", et à qui il écrit.
Amour pour un ami, pour des objets qui jalonnent le récit et ont tous une signification. Et amour pour l'Art et la connaissance:
La réalité des choses de la vie ne peut être déchiffrée , approximativement, qu'avec l'aide de l'oeuvre d'art, même si elle est incompréhensible.
C'est ainsi que cet enfant surdoué , ce grand érudit, commence par écrire un livre de réflexions intitulé La Volonté esthétique.
Mais après, et au fur et à mesure que l'enfant en lui comprend un peu mieux les bribes de connaissances de l'histoire familiale qui lui avaient échappé, il veut s'attaquer à tout autre chose, à une réflexion sur le problème du Mal.
Et là.. il ne pourra pas. Parce que, pas plus que nous, il n'a de réponse à ce pourquoi tant de mal?
Ce n'est pas pour rien que cette lettre- confession est écrite sur l'envers des pages de son essai sur le mal. Car le mal n'existe pas de façon abstraite. Le mal est fait par quelqu'un. Et à chaque personnage son histoire.
Ce n'est que par le biais de la narration, par l'histoire individuelle, par l'objet lui-même que Cabré nous fait accéder à la réflexion . Et ces cas individuels sont les mêmes , même si le récit saute allégrement d'une époque à une autre, de l'Inquisition au nazisme et au terrorisme. Et ceux qui en souffrent sont aussi les mêmes. Et il en est toujours pour porter le poids de cette douleur , et vouloir la confesser, tenter de l'expliquer . Quand ils savent la raconter, et qu'ils sont lus, ils peuvent, peut être, faire progresser l'humanité. Ni la perte de la mémoire , ni la mort ne peuvent rien contre la littérature.
Cette fusion des personnages surprend au tout début, et puis, coule de source, n'altérant en rien la compréhension du texte.
C'est un roman très musical. Un thème qui se poursuit, et des variations autour de beaucoup de choses. Des réponses. Et des dissonances. Dans ces dissonances, volontaires , on peut noter le passage brutal dans une phrase du Je au Il , mais là non plus cela ne perturbe aucunement la lecture. Ce passage du Je au Il a aussi, pour moi, d'autres explications. Il commence dès l'enfance, et cet enfant solitaire a deux compagnons de jeu , un cow boy et un indien, qu'il fait parler à la deuxième ou la troisième personne comme tous les enfants dans le jeu.
Et cet enfant qu'il reste jusqu'au bout , jamais complètement construit tant il lui manque de bases car ses parents ne lui ont jamais parlé , fait parler chaque objet susceptible d'éclairer les mystères. De chaque objet part une histoire , histoire qui débute à la troisième personne .
C'est un roman qui avance par touches , par résonances, absolument pas sentencieux , quelquefois drôle, et en tout cas très simple et humain.
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L'absolu | 4 | Provisette1 | 24 septembre 2017 @ 10:40 |