En 1827, Charles, un jeune homme de dix-huit ans issu de la bourgeoisie anglaise, se retrouve, par un malheureux concours de circonstances, simple matelot à bord de La Couronne, navire de guerre en route vers la Méditerranée ensanglantée par la guerre qui oppose la Grèce à l'Empire Turc. Et il n'apprécie en rien le séjour : les dortoirs remplis de marins grossiers, le mal de mer, les couchages vétustes, les prostituées qui officient à la vue de tous... tout ceci est bien choquant pour cet étudiant en médecine et en théologie à qui le sort joue un vilain tour. Sans compter que sur un tel bateau, on se soulage au bout d'une poulaine de Beaupré, un promotoire dangereux situé à l'avant du navire. Et Charles en tombe un jour de beau temps, dépourvu de chance et de pantalons...

Il est sauvé de la noyade par des pêcheurs qu'il convainc de le laisser sur l'île la plus proche, désireux d'échapper à un rembarquement sur La Couronne. Mais l'île a la réputation d'être peuplée par des gens peu accueillants. Au premier abord, c'est un endroit désert que Charles découvre, les fesses à l'air. Des statues antiques, des peintures sur les murs d'un village dépeuplé attirent son attention : les personnages humains y sont représentés avec une queue. Et la surprise est totale lorsqu'il se retrouve pourchassé par des chiens et leur maîtresse : une superbe jeune femme... dont le derrière est agrémenté d'une queue !

Cela pourrait être un roman de science fiction, mais quand on aura précisé que le jeune Charles n'est autre que Charles Darwin on aura compris qu'il y a de la théorie évolutive sous la queue de la chasseresse ! Hubert Monteilhet imagine la puce qui donna à l'oreille du scientifique sa grande théorie. La queue bestiale, perdue par les Hommes évolués, cette appendice qui va bien émoustiller le jeune Charles. C'est très amusant, un tantinet subversif et très inventif. On passe un bon moment à lire ce livre écrit de façon légèrement ampoulée pour parfaire le côté suranné et humoristique de l'aventure !