«LE FILS DE CHAGALL, AUTEUR DE MÉLISSA, VIENT DE FAIRE UNE CHUTE MORTELLE DANS SES ESCALIERS.»

Voici donc le dernier livre de David McNEIL, Je ne présente plus ce personnage haut en couleurs, à la fois très discret, mais incontournable dans le milieu de la chanson française d’aujourd’hui. Il est le fils du peintre Marc CHAGALL et bien qu’ayant toujours essayé de percer dans la chanson (il a aussi écrit des livres pour enfants…) sa plus grande réussite c’est en tant que parolier pour les plus grands musiciens français qu’il la rencontre… Il a ainsi écrit des chansons pour Yves MONTAND, Alain SOUCHON, Julien CLERC, Robert CHARLEBOIS, Laurent VOULZY, Jaques YGELIN…

Le récit est divisé en dix périodes distinctes qui chacune incluent à la fois des chansons et des dessins à l’encre de Chine (généralement à la fin du chapitre) de sorte que le tout se présente aussi un peu comme un récit qui peu à peu devient un album de poésie. L’auteur nous dévoile les sources d'inspiration qui ont influencé son écriture. Mais aussi ce qui de près et de loin a fait sa vie : ses amours, ses maisons, ses chansons, le temps qui passe, son parcours professionnel, les rencontres artistiques qui ont marqué son imaginaire musical, sa musique, ses enfants, sa sœur, sa terrible belle-mère, etc etc...
L’auteur nous livre aussi quelques « secrets » bien à lui, comme p. ex. quand il nous raconte le pourquoi du comment Alain SOUCHON et Laurent VOULZY en sont arrivés à écrire le fameux : «On nous Claudia SCHIFFER…»

Il ne nous cache rien de ses joies et de ses peines, comme ses succès musicaux en tant que parolier p.ex. ou encore ses « périodes noires » de dépression, de maladie, d’alcoolisme…

David McNEIL, nous offre une magnifique traversée de la chanson française sur les dernières quarante années… Seul bémol l’aspect un peu testament de ce livre qui m’en a un peu gâché la lecture. J’avais tout le temps, la désagréable impression que ceci était le dernier livre de cet auteur que je lisais !...

Un extrait :
Parfois simplement je raconte ma vie, tout ce qui m’arrive, comme ce jour, à Genève, où j’allais vendre un tableau, un de ceux que ma mère avait reçus à Vence, sans doute pour un de ses anniversaires. Ida m’avait recommandé une galerie qu’elle connaissait, c’est ainsi que, dans la vieille ville, j’ai traversé le quartier des galeristes :

LA FILLE AU PULL-OVER

Je sifflais en marchant
Dans Genève enneigé
J’ai vu chez un marchand
Un tableau de Léger
Entre « Venise en hiver »
Et des types en armure
La « Fille au pull-over »
S’ennuyait sur un mur

Elle voulait qu’on l’emmène
Avant qu’on ne l’oublie
Dans le coffre au Yémen
D’un dealer anobli
J’aurais pu la voler
L’emporter sur mon dos
Mais le vendeur affolé
A baissé son rideau

Je sifflais en marchant
Dans Genève enneigé
J’ai vu chez un marchand.
un tableau de Léger…

PS : Le titre de cette critique n'est pas de moi, mais de l'auteur lui-même, qui dit qu'il regretterait que cela soit son épitaphe et la seule chose qu'on retienne de lui!...

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  Quatre mots, trois dessins et quelques chansons [Texte imprimé] David McNeil

  de McNeil, David
  Gallimard
  ISBN : 9782070142323 ; 16,79 € ; 12/09/2013 ; 208 p. ; Broché

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