1917 l'année incertaine de Jérôme Estrada de Tourniel

1917 l'année incertaine de Jérôme Estrada de Tourniel

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par JulesRomans, le 1 janvier 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 8 étoiles
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Début 1917 les Russes bouffent de la tzarine, fin 1917 le général anglais Allenby bouche le port de Gaza

"1917, l’année incertaine" suit dans la même collection "1916, le grand massacre" et une fois de plus le titre choisi est très pertinent. Cette avant-dernière année de guerre est marquée sur la question du conflit par la sortie de la Russie et par l’entrée des USA ainsi que par de nombreuses tentatives de paix (Benoît XV, Wilson, Charles Ier d’Autriche). Sont présentées également les principales batailles du front occidental, à savoir Arras, le Chemin des dames, Ypres et Cambrai. Dix pages permettent de donner une vision nuancée des raisons et de la répression des mutineries.

On trouve une présentation individuelle des hommes de l’année 1917: Benoït XV, Pershing, Kerenski, Lénine, Mata Hari, Nivelle, Painlevé, Trotski, Clemenceau, Wilson.

Parmi les extraits de texte, on relève la dernière citation de l’aviateur donnée à apprendre par cœur dans les écoles françaises et la lettre signée mais pas rédigée (le style ne trompe pas) par le caporal Pierre Gaston Lefèvre (né en Meurthe-et-Moselle) fusillé comme mutin du 109e RI. Cette lettre est écrite en trois exemplaires adressés aux généraux Maistre, Pétain et Martin de Bouillon, elle est destinée aux soldats et aurait pu être utilisée pour les inciter à ne pas se révolter. Engagé volontaire à 17 ans, il meurt âgé de 20 ans et 12 jours ; il a eu son père et son frère fusillés comme otages par les Allemands. Il n’est pas fait mention de ce courrier dans la double-page que lui consacre Frédéric Mathieu dans "14-18, les fusillés".

Dans les bonus, nous avons une double-page qui révèle, à ceux qui ne le savaient pas, qu’Albert Dauzat n’est pas le seul à avoir écrit un livre sur l’argot des tranchées. Lazare Sainéan sort en 1915 "L’Argot des tranchées" et on peut dans les exemples donnés trouver les définitions en particulier : mercanti, rosalie (introduit par Théodore Botrel, artiste aux armées), gourbi, séchoir, totos, tuyau … Espérons que le même espace sera consacré à présenter dans le prochain ouvrage qui portera sur 1918 à Albert Dauzat avec "L’Argot de la guerre, d’après une enquête auprès des officiers et soldats" publié en 1918 et à Esnault pour " Le poilu, tel qu’il se parle" paru en 1919. Cela ne fera pas seulement plaisir aux Creusois et aux Bretons, Albert Dauzat étant né à Guéret et Gaston Esnault est originaire de Brest.

Comme à son habitude et très heureusement, dans les trois dernières pages, est proposée une présentation de lieux mémoriels en rapport avec le contenu de l’ouvrage. Ceci concerne les départements de l’Aisne (dont la caverne du dragon), le Nord (en particulier le mémorial de Cambrai), le Pas-de-Calais (avec entre autre le caribou de Monchy-le-Preux) et la Flandre belge (développement conséquent sur le mémorial canadien de Passchendaele).

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