Tropismes de Nathalie Sarraute
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Emblématique de l'oeuvre de N.Sarraute
"Tropismes" reste l'oeuvre la plus connue de Nathalie Sarraute. Rattaché au "nouveau roman", ce recueil fut publié en 1939 et devra attendre sa réédition en 1957 aux éditions de minuit pour rencontrer le succès critique qu'il mérite. Cette édition comporte 6 textes supplémentaires contre une seule suppression jugée trop datée par l'auteur.
Ce livre est donc composé de textes courts sans autre lien entre eux que de, chacun, décrire un sentiment, l'évocation d'émotions fugitives. Pour en parler, le mieux me semble être de citer les propres mots de l'auteur :
" J'ai commencé à écrire Tropismes en 1932. Les textes qui composaient ce 1er ouvrage étaient l'expression spontanée d'impressions très vives, et leur forme était aussi spontanée et naturelle que les impressions auxquelles elle donnait vie."
C'est un peu l'essence de toute la littérature que nous propose N.Sarraute. Chaque tropisme nous transporte en peu de mots au coeur de sentiments que parfois plus de 100 pages ne suffisent à exprimer. L'écriture est fine et juste, semblant simple et sans artifice, au rythme tour à tour lancinant et rêveur, vif et incisif ...
Ce n'est pas de la poésie, ni même de la prose et pourtant la beauté de ces textes possède une formidable force évocatrice, stimulant l'imaginaire, évidente et irréelle.
Les éditions
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Tropismes [Texte imprimé] Nathalie Sarraute
de Sarraute, Nathalie
les Éditions de Minuit
ISBN : 9782707301253 ; 13,00 € ; 01/10/1957 ; 140 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Hommage aux petites vies simples
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 29 mai 2019
L'idée général ne manque pas d'intérêt et constitue une thèse tout à fait défendable. Ce roman court reste intéressant, même si les descriptions manquent inévitablement de force et d'attrait au premier abord, ce qui réduit inéluctablement l'attrait de la lecture, mais cela vaut donc la peine.
Tentative d’hommage aux inconnus* et vies minuscules
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 6 août 2008
Moi = individualisme menacé
Etre isolé, sincère, désir utopique de résister
Le lecteur espère en lui => déception car le moi se laisse étouffer par les autres par peur de solitude, jugements, marginalité.
Il est anonyme, femme ou enfant face à la famille, le mari, les hommes…
Les autres : loi du groupe => force
Jugements moraux et esthétiques
Transforment la réalité => monde lisse qu’ils peuvent dominer (réalité => boulette grise => censurent ce qui dérange). Etres vides, mécanisés, chosifiés, lisses.
Ils agissent :
• parlent pour rien, pour masquer leur vide intérieur, conjurer la peur
• parlent de façon détournée
• se toisent, agissent pour plaire, se venger de façon sournoise, secrète.
Ce qui est dit est un masque. La vraie personnalité réside dans le silence. = monde des tropismes.
Structure : Au désir de révolte du moi correspond la structure en montée avec chute et soumission.
Ligne droite = vie morne, insipide, lisse des autres. Structures parcellaires modulent la substance mentale de l’humain. »
* en particulier, hommage à l’inconnu(e) qui a copieusement annoté le vieil exemplaire que j’ai trouvé au milieu d’autres vieux bouquins. Une femme, certainement, vu l’écriture. Ci-dessus est recopiée l’intégralité de ses conclusions sur "Tropismes". N’ai-je pas la sensibilité ou l’intellect suffisant pour être d’accord avec ce résumé ? Non. Il ne m’est pas possible de conclure quoi que ce soit au terme de 24 historiettes, 24 comptes-rendus de moments minuscules dans des vies qui le sont tout autant. Personnellement, j’en retire l’impression de vies mornes que les individus cherchent à meubler par les futilités qui sont à leur portée. Mais de si courtes historiettes ne permettent malheureusement pas de retirer une impression globale de l’ensemble, quelque chose qui serait suffisamment fort pour rester dans la mémoire… Et la nature, la mienne, est ainsi faite : je voulais rendre hommage, je ne parviens qu’à marquer mon désaccord sur des conclusions que je n’aurais pas dû faire sortir d’un livre, si c’est pour les critiquer.
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