La route du salut de Étienne de Montety

La route du salut de Étienne de Montety

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Yotoga, le 11 novembre 2013 (Inscrite le 14 mai 2012, - ans)
La note : 6 étoiles
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la Bosnie

Dans ce livre Etienne de Montety propose une recherche d‘identité sur fond de guerre de Yougoslavie, comparable à Apocalypse Baby de Despentes.

Moskowski est né en France de parents communistes, il passe d’un groupe d’anarchistes punk à l’intégrisme musulman après la mort de son père. Il est le solitaire qui essaie continuellement de se rattacher à un groupe mais qui n’appartient jamais vraiment au noyau. Je n’ai pas compris pourquoi Moskowski accroche si bien à l’islam, alors qu’il n’a aucun rapport avec Dieu et que le fanatisme catholique de Karine lui fait peur. Il se bat pour le djihad. Est-ce que Dieu est si grand, qu’il vaut la peine de lui donner une jambe, ou là carrément la vie ? Abandonné par 3 femmes, Karine, Jones, et dans son esprit, sa mère, il trouve l’amour auprès d’Allah.

Fahrudin, lui, est né en Yougoslavie, mais ses parents se sont exilés en France après la mort de Tito. Il travaille dans un café avec un ancien de la guerre d’Algérie qui lui raconte « sa guerre ». Il s’engage finalement dans la légion étrangère et déserte pour rejoindre la Bosnie. Il se bat pour la liberté de la Bosnie « pour ses villages et ses enfants ». Dans la légion, il représente le combat pour l’argent, qui change pour finalement se battre pour la cause. Il a deux histoires d’amour, plus ou moins aboutie ou déclarée. Est-ce que l’amour n’est possible qu’avec quelqu’un qui nous connait, sans secret ? Est-ce que l’amour est possible quand on ne se connait pas soi-même ?

Intéressantes sont les réflexions parallèles entre la guerre d’Algérie et la guerre de Yougoslavie : tirer sur un voisin qui parle la même langue que soi-même et n’est pas un étranger, incomparable avec les guerres précédentes. Effrayant : les profiteurs de la guerre, les criminels cachés dans les soldats et leur retour à la vie « normale », en paix en France. La guerre change les caractères mais certains restent et utilisent le système légaliser l’anormal.

Sans suivre la charia et tout en étant musulman depuis 5 siècles, les bosniaques de la page 208 se battent aux côtés mais aussi contre les islamistes intégristes et les deux protagonistes ainsi que leur différentes visions de la guerre, de l’appartenance au groupe et de la Yougoslavie, se confrontent dans la troisième partie du livre.

Le titre fait référence à un chemin dans la montagne de Bosnie, put spasa, traduit par la route du salut, une route qui monte vers d'autre destin, et sur le coté, la pente, le vide de la montagne. Comme ses personnages qui cherchent leur destin et le salut de leure âme au bord de la pente, ce livre donne matière à réfléchir.

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