Mignonne, allons voir si la rose... de François Cavanna

Mignonne, allons voir si la rose... de François Cavanna

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par Catinus, le 7 novembre 2013 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 9 étoiles
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233 pages d'éloge de la langue française

Pour une surprise, en voilà une de taille ! : trouver un des fondateurs (si pas le fondateur) de Hara-Kiri (« le journal bête et méchant ») et dans son lignage, « Charlie Hebdo », comme défenseur absolu de la langue française dans ce qu’elle a de plus pur... 233 pages d’éloge ! Cavanna, François de son prénom, un gaillard qui nous avait déjà étonnés, dès les années ’80, par des romans exceptionnels, tels « Les Ritals », « les Russkoffs » et compagnie. Chapeau !
Cavanna fait le tour de la question. Citons : gloire à la virgule ! - l’orthographe- des agaceries de la langue française (le participe passé, « on », « ne…pas », l’imparfait du subjonctif, « etc. », le pluriel des noms composés, … – ne faites jamais ce métier-là (écrivain), etc…
Dans le genre, tout à fait délicieux ! Ces extraits vous mettront peut-être l’eau à la bouche …


Extraits :

- (à propos de changement de l’orthographe) Vous chamboulez tout pour un « plus grand nombre « qui ne lit pas et ne veut pas lire, et qui écrit encore moins.

- (à propos du point) Un bon gros, le point. Un type qui sait ce qu’il veut. Il s’abat, boum, comme son presque homonyme sur une table, pas à hésiter, la phrase est finie, bien finie, la suivante peut s’avancer en toute majesté, précédée de la majuscule déployée en oriflamme.

- (à propos de points de suspension) C’est parce qu’ils ont l’air de s’esbigner sur la pointe des pieds, à la queue leu leu, furtifs et sifflotant d’un air détaché, hypocrites comme tout. J’aime bien les points de suspension. Ce sont mes amis.

- (à propos de la virgule) Avant la virgule, que fait-on ? Tous en chœur : « On élève la voix, on marque une très légère pause, on se prépare à ce qui va suivre. «

- Un roman, c’est au minimum un travail de deux ans pour quelqu’un qui doit par ailleurs gagner sa vie. C’est souvent aussi le travail de toute une vie. Tout cela sera balayé par le « Non « irrévocable. Irrévocable et, disons-le, la plupart du temps justifié : un manuscrit sur cent vaut la peine d’être pris en considération, soixante-quinze sont carrément ineptes.

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