Lieutenant à 19 ans dans les tranchées - Henri Sentilhes, Lettres à ses parents - 1915-1916 de Henri Sentilhes

Lieutenant à 19 ans dans les tranchées - Henri Sentilhes, Lettres à ses parents - 1915-1916 de Henri Sentilhes

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Essais

Critiqué par JulesRomans, le 19 janvier 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 10 étoiles
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Sous-lieutenant le jour de ses 19 ans et dans les tranchées le mois suivant

L’on sait que les jeunes saint-cyriens, qui venaient de terminer leur formation, ne partirent pas en août 1914 "en casoar et gants blancs". Le général Humbert , major de la promotion de Montmirail, à laquelle appartenait Allard-Méeus, indiquera bien après-guerre que cette anecdote a été inventée. Nous ajoutons personnellement que Maurice Barrès la popularisa largement, d’ailleurs à l’insu même de Jean Allard-Méeus mort pour la France fin août 1914.

Mais au fait comment allèrent au combat ceux qui se préparaient pour intégrer Saint-Cyr à l’automne 1914 et étaient jusqu'alors pour la majorité élèves au Prytanée militaire de La Flèche ?

Henri Sentilhes est un de ceux-là, il est né à Marmande en 1895 où son père était fonctionnaire, la carrière de ce dernier le mène (en restant toujours aux contributions indirectes) au Mans et Henri Sentilhes est lycéen dans cette ville. Il est à noter que son cousin germain Jean Guillot est de la promotion de Saint-Cyr qui compte Charles de Gaulle et Alphonse Juin ; nos recherches nous apprennent que Jean Guillot né en 1890 et mort en 1972 sera général de corps d’armée.

Composée de l’ensemble des admissibles, cette promotion dite de "la Grande revanche" compte 781 hommes, tous partent comme soldats dans les dépôts (et pour une quinzaine de volontaires directement sur le front) où ils sont rapidement promus caporaux et se voient attribués tous le grade de sous-lieutenant en décembre 1914.

En février 1915 Henri Sentilhes est sur le front, il y reste jusqu’en avril 1916, participant aux combats en Champagne et à Verdun. Blessé à la tempe par une grenade, il va devoir subir deux trépanations et sera mal voyant pour tout le reste de sa vie. Ce handicap le gênera pour accéder aux grades d’officier supérieur et il devra même quitter prématurément l’armée.

La majorité des textes est composé de ses lettres en direction des membres de sa famille et de diverses photographies dont une moitié est de sa main. Les autres documents iconographiques, qui occupent la moitié de la surface totale de l'ouvrage, proviennent de sources diverses. On notera en pleine page un portrait de lui réalisé au début 1918 par un des artistes morts pour la France, à savoir Carolus Lemeunier. Le nom de ce dernier, caporal au 117e RI, est sur le monument aux morts de Villecresne dans le Val-de-Marne, il était hospitalisé au Mans et natif de Saint-Georges-des-Groseillers dans l’Orne.

Pour tous ceux qui s’intéressent au 117e RI dans la première moitié de la guerre, où servaient nombre de natifs de la Sarthe et de l’Orne cet ouvrage est très précieux. Ces lecteurs et d’autres trouveront très utiles les entrées thématiques situées à la fin de l’ouvrage : réflexions sur le commandement, état des gourbis et abris, aéroplanes, attente des permissions … Par ailleurs les soldats du 117e ou du 115e RI (ce dernier basé à Mamers) plus les hommes originaires du Mans ont été relevés et il est renvoyé aux lettres où l’auteur les évoquent.

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