Phèdre de Jean Racine

Phèdre de Jean Racine

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre

Critiqué par Lolita, le 16 mai 2003 (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 860ème position).
Visites : 23 327  (depuis Novembre 2007)

Phèdre et Hippolyte

Racine a construit Phèdre selon les règles du théâtre classique : l'action est simple et se déroule en un seul lieu, le palais de Trézène, en moins d'une journée.
L'histoire : Phèdre mariée à Thésée est tombée amoureuse du fils de ce dernier Hippolyte. Mais celui-ci aime l'ennemie de son père. Lorsque Thésée est porté disparu, tout semble à nouveau possible pour Phèdre, qui avoue son amour à Hippolyte. Mais Thésée est retrouvé vivant et revient au palais de Trézène. Pour sauver Phèdre, Oenone, sa nourrice et confidente avoue à Thésée que c'est Hippolyte qui est sous le charme de Phèdre....
Pour la fin de l'oeuvre, un dénouement tragique bien sûr mais je n'en dit pas plus.
J'ai plus apprécié cette oeuvre qu'Andromaque. En tout cas, elle est très courte à lire et pour tous les réticents comme moi au début, sachez que la plupart des éditions modernes proposent des annotations pour comprendre l'ancien français ou les références mythologiques.

En voici un extrait pour vous convaincre :
"Aricie : Cruel, si, de mes pleurs méprisant le pouvoir,
Vous consentez sans peine à ne me plus revoir,
Partez ; séparez-vous de la triste Aricie ;
Mais du moins en partant assurez votre vie,
Défendez votre honneur d'un reproche honteux,
Et forcez votre père à révoquer ses voeux :
Il en est temps encor. Pourquoi, par quel caprice,
Laissez-vous le champ libre à votre accusatrice ?
Eclaircissez Thésée.
Hippolyte : Eh ! Que n'ai-je point dit !
Ai-je dû mettre au jour l'oppobre de son lit ?
Devais-je, en lui faisant un récit trop sincère,
D'une indigne rougeur couvrir le front d'un père ?
Vous seule avez percé ce mystère odieux.
Mon coeur pour s'épancher n'a que vous et les dieux.
Je n'ai pu vous cacher, jugez si je vous aime,
Tout ce que je voulais me cacher à moi-même. "

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Trop de perfection tue la perfection

8 étoiles

Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 2 mars 2019

Phèdre est la plus connue des tragédies de Racine, semble-t-il, ou peut-être la plus jouée. Cela est-il dû à la perfection des vers ou à l’enchaînement impeccable des scènes jusqu’à leur émouvante et terrible conclusion ?

Et pourtant, si je goûte toujours autant la poésie de Racine, autant dans Phèdre que dans ses autres pièces, j’ai moins apprécié cette œuvre qu’Andromaque, qui est un peu dans le même registre. Pourquoi ? Ma réponse pourrait se résumer en cette formule : « Trop de perfection tue la perfection ! » Au fil de la lecture de Phèdre, j’ai ressenti une impression de froideur, de distance, malgré l’excellence attendue de la pièce, à la différence d’Andromaque pour laquelle j’ai pu mieux m’approprier émotionnellement l’histoire. Reste le dénouement de la tragédie qui vaut son pesant d’émotions.

Au final, un classique du théâtre indispensable à connaître, ne serait-ce que pour ses vers immortellement harmonieux !

Un modèle de tragédie

8 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 12 mars 2016

Racine reprend un thème antique pour en faire un classique de la tragédie française. Difficile de rester insensible à la beauté de ses vers qui procurent un grand plaisir à lire mais surtout à déclamer.

Un chef d'oeuvre !

10 étoiles

Critique de Violetteetsescogitaciones (, Inscrite le 29 août 2013, 30 ans) - 29 août 2013

Ce livre est tout simplement un chef d'oeuvre, un petit bijou.
Certes, il est assez dur à lire notamment de par le fait que certains termes sont archaïques.
Ce qui est bien est que les personnages soient peu nombreux ce qui aide à la lecture et à la mémorisation de leur place dans la pièce.
Je trouve magnifique le déchirement de Phèdre entre son devoir de femme fidèle, son honneur et son véritable amour interdit.
Nous pouvons la médire d'avoir injustement laissé son beau-fils à sa perte mais que ferions nous à sa place.
De surcroît, la jalousie peut transformer quelqu'un et le rendre capable de tout, c'est incontrôlable.
Cette oeuvre est tant psychologique que tragique.

passable

3 étoiles

Critique de La-lectrice-en-chef (, Inscrite le 4 janvier 2012, 27 ans) - 21 novembre 2012

j'ai lu ce livre pour le lycée, franchement , au début je ne comprenais rien de l'histoire, les noms des personnages se mélangeaient dans ma tête et je ne comprenais pas grand chose mais au fur et a mesure j'ai commencé à comprendre. Dans le fond, l'histoire n'est pas si mal , elle est surtout très compliquée à comprendre ce qui explique le peu d’étoiles que j'ai mis pour ce livre.

Une tragédie splendide

10 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 13 novembre 2011

Toute la lignée de Phèdre est maudite par Vénus, depuis qu'un ancêtre de l'héroïne a divulgué les amours adultérines de la déesse de l'amour. Fatalement, Phèdre n'échappera pas à la règle dans cette oeuvre. Mariée à Thésée que l'on croit mort, Phèdre pense pouvoir avouer son amour : elle est malheureusement tombée passionnément amoureuse de son beau-fils Hippolyte ! Avouez que cet amour est plus qu'embarrassant pour la jeune femme et le serait toujours aujourd'hui si une belle-mère venait à aimer son beau-fils ou un beau-père sa belle-fille. On dit souvent que les tragédies de Racine sont datées, mais elles sont pourtant universelles et intemporelles.

Phèdre est à la fois monstrueuse par cet amour irrationnel et inacceptable qu'elle cherche à taire quitte à se laisser dévorer par celui-ci et à la fois profondément humaine et touchante par ses confidences. Racine ne voulait pas horrifier le lecteur mais le toucher par cette créature victime et bourreau. Les vers de Racine sont au diapason des émotions de cette femme et touchent le lecteur au plus profond de lui-même. Alors que Phèdre en a déjà trop dit à Hippolyte, voilà que l'on apprend le retour de Thésée bien vivant ... et toujours époux de Phèdre. Comment se sortir d'un tel pétrin ? Oenone, la confidente de Phèdre, trouve une solution radicale : accuser Hippolyte d'avoir fait des avances à Phèdre, lui qui est si amoureux d'Aricie !

Les conséquences seront redoutables, la passion dévore les personnages qui ne sont que des pantins entre les mains des dieux et le violence de la poésie racinienne fait de cette oeuvre un chef-d'oeuvre. Le lecteur est brusqué par les choix des personnages, se sent impuissant face à une situation inextricable et est remué par ce déchaînement émotionnel grandiose.

3,5 étoiles!

7 étoiles

Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 8 novembre 2010

Phèdre est une pièce de théâtre dramatique écrite par Racine.L'intrigue,prenante de manière aléatoire,est assez proche de celle d'Andromaque.Le style de l'auteur,d'un bon niveau,est riche.Un bon livre,légèrement inférieur à Andromaque.

Moyen !

5 étoiles

Critique de Corasirene (, Inscrite le 29 avril 2010, - ans) - 8 octobre 2010

J'adore la manière d'écrire de Jean Racine mais je ne suis pas subjuguée par l'histoire de "Phèdre", question de goût tout simplement !! Ce personnage n'a pas réussi à m'émouvoir alors que l'histoire contée est tragique !!

« Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire »

6 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 26 janvier 2010

Phèdre est l’épouse de Thésée, mais désire son fils Hippolyte, qui lui ne veut rien savoir.

Non, désolé. J’ai bloqué à cause des rimes et « pire », c’est en alexandrins. J’ai de la difficulté à m’émouvoir quand la forme est aussi figée, ça me déconcentre. Au théâtre c’est mieux que lu, mais dans les deux cas j’ai tendance à faire une fixation. Reste que pour l’histoire, c’est ma pièce préférée de Racine (bien que j’ai encore très peu lu et vu de lui, pour les raisons que j’ai exprimées).

Un grand classique

8 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 31 octobre 2006

Tous les codes du théâtre tragique sont réunis ici: 5 actes, des personnages bien déterminés, une chronologie dramatique, la fatalité du destin.
Le sens de l'honneur est très présent mais l'amour incestueux envers Hippolyte va mener Phèdre au déshonneur avec l'annonce du retour de Thésée.
Une pièce très courte à lire et relire pour la beauté des vers et le tragique mythologique de ces amours antiques rendus impossibles par le deus ex-machina, dieu terrible descendu des cieux pour infliger sa volonté brutale, surprenante mais irréversible.

Racine, ensorceleur de mots

8 étoiles

Critique de Opalescente (, Inscrite le 8 novembre 2005, 42 ans) - 10 juillet 2006

La beauté de l'écriture est indéniable, voir défiler ses lignes de perfection rimées et rythmées, voir s'enchaîner des mots semblant faits pour s'unir a été un véritable bonheur pour moi.
Malheureusement la perfection de la forme n'a pas été égalée par l'histoire narrée. Je l'ai lue sans déplaisir, certes, mais également sans passion. Jamais Phèdre n'est véritablement parvenue à m'émouvoir (je suis pourtant loin d'être un coeur de pierre). C'était triste, en effet. Mais pas suffisamment pour laisser une empreinte dans mon esprit.
Phèdre reste néanmoins un livre de haute qualité, je ne regrette pas le temps passé dessus.

Sympathique

7 étoiles

Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 34 ans) - 30 octobre 2005

Comme beaucoup de pièces de théâtre, ça se lit très très vite, une journée (avec évidemment des interruptions : en tout 1h30 ou 2h)
J'ai apprécié le fond de trame, mais l'écriture de l'époque reste pesante, et les pièces de théâtre de ce genre, selon moi, doivent être vues et non lues...
Mais tout de même sympa!!

De sublimes enchevêtrements de coeur

10 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 26 mai 2005

Racine nous décrit le déchirement d'une femme entre l'amour pour son mari et son attirance sans cesse plus grande pour son beau-fils, le tout se retrouvant secoué par les drames et quiproquos de bon aloi qui s'ensuivent.
On en prend pitié pour cette pauvre Reine, qui se rend compte du gouffre qui l'attend, qui essaie de se rassurer en se remémorant l'adultère de son mari aimé, qui a, de surcroît, avant leur liaison, abandonné sa soeur sur une île. Phèdre a donc sacrifié par amour son honneur familial, passant l'éponge par amour sur l'abandon de sa propre soeur par son mari, Ariane, ce qui est à peine évoqué dans la pièce, puis passe l'éponge sur ses liaisons extérieures.
Et mais elle a du mal à s'absoudre de sa faute en se remémorant celles de son mari souvent absent et ingrat.
Elle ne fait qu'aimer et se consume. C'est terriblement touchant et émouvant. Bôôôô !

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