La quarantaine de J.M.G. Le Clézio

La quarantaine de J.M.G. Le Clézio

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Rotko, le 29 avril 2003 (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 465ème position).
Visites : 9 613  (depuis Novembre 2007)

La Quarantaine

L'histoire très simplifiée : Retrouver le berceau familial, c'est le but de Suzanne, de Jacques et de Léon qui se retrouvent en quarantaine sur l'île Plate, toute proche de Maurice, convoitée mais interdite d'accès. C'est un roman polyphonique, avec des fils divers mais parfaitement identifiables, et des résonances internes.
Ce récit en mythe des origines est la recherche d'une filiation affective et intellectuelle. L'écrivain s'appuie sur des souvenirs racontés, des poèmes entendus, ou des cahiers intimes retrouvés. C'est dire le rôle des mots qui font remonter l'auteur à la source de son propre désir d'écriture.
Il approfondit ainsi des sensations fondamentales, éprouvées à Belle-Ile en Bretagne ou à Hastings en Angleterre, et qu'il attribue à ses personnages :"le bruit du vent me donne le frisson [...] j'aime aussi entendre la rumeur générale de la mer qui ronge l'île[...] la vibration est en moi, à l'intérieur de mes viscères".
C'est aussi un roman d'amour quand Léon, devenu narrateur, rencontre "Surya en train de marcher sur l'eau du lagon le long du récif, mince et légère, contre le mur d'écume, pareille à une déesse". Au contact de Surya, dont on va lire l'odyssée des ancêtres - belle polyphonie en effet qui se réclame de Rabindranath Tagore, Léon choisit sa voie : le refus de l'égoïsme et des privilèges familiaux.
Quant au lecteur, il reconnait les thèmes de Le Clézio dans "Le chercheur d'or", "Voyage à Rodrigues", ou "Gens des nuages". Il peut y voir une allégorie de notre monde : la dénonciation de tous les colonialismes et des ses préjugés, le refus d'une nature rentabilisée et d'une humanité fondée sur l'exclusion et l'exploitation.

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Un peu trop long

9 étoiles

Critique de Kyp (, Inscrit le 4 septembre 2009, 31 ans) - 5 septembre 2009

Parfait juste un point, il faut être moins long.

Une aventure singulière

8 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 12 septembre 2006

L’aventure de Suzanne, Jacques et Léon sur l’île Plate à destination de l’île Maurice. Cette île magnifique, véritable petit paradis aux eaux claires, a un passé tragique. C'était une halte obligée pour les marins rejoignant Maurice. Ils étaient mis là en quarantaine et à cause de diverses épidémies dont la variole, beaucoup n'atteindront jamais l'île Maurice, mourront en cet endroit et seront enterrés sur l'îlot Gabriel. Donc, J.M.G. Le Clezio a situé son roman dans ce cadre, son récit est touchant, beau et passionnant. Léon se laisse emporter par la magie de ce lieu et est séduit par Suryati au point de rester sur cette île singulière

Le Clezio et Rimbaud

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 30 avril 2003

Dans ce livre, j'ai adoré les pages écrites par Le Clézio sur Rimbaud que son grand-père, enfant, aurait rencontré d'abord à Paris, ensuite, adolescent, malade rongé par la gangrène à Aden. Par contre, cette partie du livre est assez courte et ce n'est qu'après que commence véritablement "La quarantaine".
La longue description de ce monde clos m'a parfois semblé pesante, même si dans l'ensemble j'ai bien aimé ce livre et que j'estime qu'il vaut vraiment la peine d'être lu. Le Clézio écrit très bien et cette quête du passé, l'obsession du narrateur pour retrouver les traces de ceux qui l'ont précédé, d'un monde passé, est vraiment loin d'être sans intérêt.
" Celui que je cherche n'a plus de nom. Il est moins qu'une ombre, moins qu'une trace, moins qu'un fantôme. Il est en moi, comme une vibration, comme un désir, un élan de l'imagination, un rebond du coeur, pour mieux m'envoler." De son grand-père Léon, adolescent, et de Rimbaud se rencontrant à Aden, des années plus tard, il écrit: "Est-ce que lui, l'adolescent, a su percer l'identité vraie du commis voyageur mourant dans la chambre de l'hôpital général ? Comme s'il avait pu deviner, dans ce corps rongé par la douleur et la sécheresse, la grâce de l'enfant qui dansait les mots, son regard ironique qui voyait à travers tous les oripeaux, et sa fureur."

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