Poisson d'or de J.M.G. Le Clézio

Poisson d'or de J.M.G. Le Clézio

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Chene, le 6 septembre 2013 (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (40 440ème position).
Visites : 5 966 

Venant de nulle part allant vers nulle part…Et pourtant

Toute petite, Laila a été volée et vendue à Lalla Asma, une femme vivant au Maroc. Elle ne sait pas d’où elle vient. Peut être du Soudan ? Rendue sourde d’une oreille à l’âge de 6 ans, elle passera son enfance au service de Lalla Asma dans sa maison sans jamais vraiment en sortir. Une tendresse unira les deux femmes jusqu’à la mort de Lalla Asma. « Poisson d’or » peut par la similitude des situations faire penser à « la vie devant soi » de Romain Gary. Mais Le Clezio va plus loin et évite toute stigmatisation. La petite Laila est ballottée et battue, même violentée par des hommes. Elle se réfugiera dans un « fondouk » auprès de prostitués qu’elle appellera « les princesses ». Elle émigrera en France. Traversera Paris et sa banlieue. Elle fera un grand nombre de rencontres : des étudiants miséreux, un boxeur sans trophées, des émigrés du fin fond de l’Afrique et du bout du monde, des bourgeois parisiens plein de bons sentiments… Partout, chez tous ces personnages elle cherchera son destin. Sur son parcours, elle trouvera l’amour et la haine. Elle apprendra la littérature et la philosophie, puis la musique. Elle dormira dans des squatts ou des beaux appartements parisiens, voire des hôpitaux... Laila cherchera toujours ailleurs qui est-elle ? Quelles sont ses origines ? Elle partira toujours plus loin, quittera Paris, retournera au Maroc… Jusqu’au lieu de son enlèvement… A bien des égards ce conte fera penser à « désert », autre roman de Le Clézio. L’épopée de « poisson d’or », à la quête de ses origines et du sens de son existence est fascinante et troublante. C’est sa vie qu’on a volée. C’est son destin qui en a été profondément modifié. Laila est à la fois fragile et forte. Elle ne peut laisser personne indifférent, surtout pas les lecteurs. On finit par l’aimer et s’attacher à elle. On souhaiterait la rencontrer et lui tendre la main, tout en sachant qu’elle nous quittera. Un magnifique conte humaniste.

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Drôle de fin !

5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 20 septembre 2016

J'ai du mal à partager l'engouement de Chene vis-à-vis de ce livre.
La première partie dans son pays d'origine est poignante. La suite à Paris est également très intéressante mais j'ai été noyé par la fin.
Publié en 1997 ce roman n'a que vingt ans, et pourtant que le monde a changé ! Que la condition de ces migrants a subi des coups de sabre. Il ne faisait pas bon vivre sans papier mais maintenant c'est encore bien pire... même avec des papiers en règle.


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